Tribune : soutien aux deux enseignants de Sciences Po Grenoble !

[ Dessins : copyright Antoine Chereau qui a l’art de faire passer un message clair avec humour et talent. Qu’il en soit remercié !]

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Le 11 mars 2021 le président Macron a rappelé le souvenir des victimes du terrorisme lors de cette journée d’hommage national qui leur est dédiée (rappel : le 11 mars 2004, les attentats dans les gares de Madrid qui firent 191 morts).

Nous ne pouvons que saluer ce geste, mais nous nous devons aussi de rappeler cette simple évidence : commémorer les disparus, prendre soin des survivants et de leurs proches, faire acte de résilience ne prennent vraiment tout leur sens que si on neutralise les auteurs des attentats et leurs complices avant qu’ils ne commettent d’autres crimes.

S’occuper des survivants c’est bien, veiller sur les vivants c’est encore mieux surtout lorsque ces derniers sont menacés : Robert Redecker, Zineb, Mila, la liste est longue.

A présent deux  enseignants de l’IEP Grenoble,Vincent Tournier et Klaus Kinzler font l’objet d’une véritable cabale ayant abouti à l’affichage de leurs noms sur les murs de l’IEP avec les mentions « fascistes islamophobes ». Ne manquait plus que la mention « Dead or alive » comme dans les westerns, puisque manifestement certains se croient au Far West (prochaine étape, le lynchage ?).

Le MPCT apporte son soutien à ces deux enseignants qui subissent une mécanique de délation et de stigmatisation similaire à celle qui a conduit à l’assassinat de Samuel Paty.

Nous dénonçons surtout le rôle joué par UNEF Grenoble qui a relayé cette honteuse campagne initialement orchestrée par un autre “syndicat”, issu d’une scission avec l’Unef, “l’Union Syndicale”. Si par la suite il y eut rétractation, les déclarations ultérieures de ce syndicat n’en restent pas moins consternantes de déni et de retournement victimaire, en invoquant une énième « manipulation de l’extrême-droite » et une dénonciation de la supposée « islamophobie » des enseignants avec, cerise immonde sur ce gâteau déjà indigeste, le fameux slogan «l’islamophobie tue ».

 

Comme le rappellent chacun à leur manière les essayistes Natacha Polony et Pierre Jourde (1)  ce n’est pas « l’islamophobie » qui a tué 260 personnes depuis 2012, mais bien l’islamisme radical. Et si dérives fascisantes il y a dans les universités, elles sont très majoritairement le fait de groupuscules “d’extrême-gauche” qui, derrière leur prétention a se présenter comme des « antifas » (et donc résistants), se comportent exactement comme les « fachos » qu’ils prétendent combattre : intimidations, menaces,  délations, voire violence physique envers toute personne ne partageant pas leurs dogmes.

Combien de fois la lecture du livre posthume de Charb a-t-elle été empêchée par ces nervis radicalisés qui n’ont que très rarement condamné et du bout des lèvres s les terroristes du 7 janvier 2015 mais ont bien davantage incriminé Charlie Hebdo, le taxant de raciste, islamophobe, fasciste, réactionnaire, etc ? Une manière d’insinuer que ce journal n’aurait eu que ce qu’il mérite ?

Et où étaient à ce moment-là les « défenseurs des libertés académiques » qui se sont si « courageusement » dressés contre Frédérique Vidal lorsqu’elle parla de l’islamo-gauchisme ?

C’est cette même logique infâme de retournement victimaire qui fait son œuvre à l’IEP de Grenoble, et ce sans réel soutien de la part de la direction de l’établissement et de la grande majorité de leurs collègues. Pire encore, l’un des enseignants a fait l’objet d’un “rappel à l’ordre”. Toujours et encore la même et sordide pièce : le lanceur d’alerte (d’ordinaire adulé par les mouvances dites progressistes) est ciblé par les haineux sans doute minoritaires, mais face auxquels la « majorité » demeure silencieuse, timorée voire même complice par peur de « stigmatiser » (mais qui stigmatise qui ? qui est menacé ?).

Alors que 9 ans déjà se sont écoulés depuis les attaques terroristes de Toulouse et Montauban de mars 2012, prototype des attaques que la France allait connaitre 3 ans plus tard, nous ne pouvons plus accepter le double jeu hypocrite qui semble être devenu une des caractéristiques de l’UNEF, hier larmoyant devant le cadavre de Samuel Paty, aujourd’hui soutenant implicitement des logiques identiques à celles qui ont conduit à son assassinat.

Nous ne pouvons plus accepter que des syndicats, des associations, des universitaires, des partis et autres renient leurs engagements universalistes fondateurs au profit d’une collusion avec une idéologie mortifère au motif du « soutien aux damnés de la terre ».

Thomas Dresler

 

1)

https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/iep-de-grenoble-ou-sont-les-fascistes?fbclid=IwAR1ajahuj1E578dzimXTfbPsLZzJVyvkpi6ZE5suLnh414Szf9sn0lCTIak

https://www.nouvelobs.com/les-chroniques-de-pierre-jourde/20201108.OBS35816/le-bal-des-hypocrites-par-pierre-jourde.html?fbclid=IwAR0C6dm0UL7gc9pT1cKz-9DJ00iiti85THPG02f3NCfycuoEdc8DqlNYmcQ

https://www.lepoint.fr/politique/macron-rend-hommage-aux-victimes-du-terrorisme-avec-un-survivant-de-2015–11-03-2021-2417328_20.php