Tribune :  Ils l’ont pendu !

 

lls ont osé !

Ils ont pendu le journaliste, défenseur de son peuple, Rouhollah Zam.

2 jours après la “Journée Internationale des droits de l’homme”, 3 jours après la Conférence mondiale  pour la liberté de le presse.

Comme ils avaient pendu le champion de lutte Navid Afkari.

L’infamie s’appelle “République” Islamique d’Iran, qui exécute à tour de bras.

 Les assassins s’appellent ayatollahs, mollahs et guide suprême.

Le régime avait pris la précaution de poursuivre Rouhollah Zam pour quatre chefs d’accusation : “corruption sur terre”,  ” délits contre la sécurité intérieure et extérieure du pays”, “espionnage au profit du service de renseignement français”, et insulte au “caractère sacré de l’Islam”.

Quatre tickets pour la mort, dûment décidée par “jugement” en juin.

Les choses n’ont pas traîné : condamnation confirmée par la Cour Suprême mardi , exécutée samedi.

Rouhollah Zam s’était exilé en France et bénéficiait d’un statut de réfugié.

Celui-ci lui permettait de quitter le territoire national, ce qu’il fit le 11 octobre 2019. Pour l’Irak, où il semble avoir été kidnappé par les “Gardiens de la Révolution” expédié en Iran, incarcéré et torturé, accusé d’avoir attisé la violence dans les manifestations contre le pouvoir fin 2017.

C’était un journaliste engagé, courageux et populaire.

Sur la plateforme de messagerie cryptée Telegram, il avait animé Amadnews, canal d’information. qui comptait alors près de 1,4 million d’abonnés en décembre 2017, ce qui atteste de l’ampleur du mécontentement populaire.

 Cédant au régime,  Telegram avait accepté de fermer Amadnews. Celui-ci était ensuite réapparu  sous le nom de “Sedaiemardom” (La voix du peuple)

Comment la France a -t-elle défendu Rouhollah Zam auquel elle avait accordé l’asile politique ?

Sur le site du Quai d’Orsay, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, son nom  est mentionné une seule fois, dans le point de presse du 16 octobre, juste après sa disparition, alors que son épouse demande l’aide de la France. Plus rien depuis. S’il y a eu des tractations secrètes, force est de constater leur tragique inefficacité.

Politiquement, la mansuétude envers  le régime de Téhéran et son excroissance au Liban, le Hezbollah est une longue tradition du Quai d’Orsay et de la France.

On  se souvient du lâchage par le Président Chirac de son  Premier Ministre Jospin en 2000.  Pour avoir eu l’outrecuidance de qualifier le Hezbollah de terroriste, celui-ci fut tour à tour caillassé dans une université palestinienne et tancé par Chirac !

Aujourd’hui encore, alors que de plus en plus de pays européens qualifient le Hezbollah de terroristes, comme le souhaitent massivement les Libanais, la France semble s’accrocher à une distinction entre branche politique et militaire du Hezbollah.

Quant au régime iranien, honni par l’immense majorité de son peuple,  c’est  toute l’Union Européenne qui lui accorde son indulgence.

En défendant avec une consternante constance  “l’accord” sur le nucléaire iranien et la levée des sanctions – laquelle n’a jamais bénéficié au peuple d’Iran mais toujours au régime islamique et aux organisations terroristes qu’il soutient.  

En envoyant en Iran des femmes diplomates qui s’empressent d’arborer le voile islamique, au moment où les Iraniennes rejettent son port obligatoire et sont pour cela arrêtées et lourdement condamnées.  

Combattre l’islamisme à l’intérieur et à l’extérieur.

Confrontée à une offensive islamiste destructrice, la France entend enfin contre-attaquer.  

Nous devons soutenir résolument notre pays dans ses efforts pour endiguer l’islamisme en France, réaffirmer la liberté de conscience, d’expression, de presse, la laïcité et la neutralité républicaines.  Nous devons défendre le drapeau français et le Président de la France lorsque drapeau et effigie sont  brûlés par des foules fanatisées par la propagande islamiste, elle-même confortée par le discours anti-laïque de la presse américaine dite progressiste.  

“Pour protester contre l’encouragement par des hautes autorités françaises des caricatures offensantes à l’encontre du grand Prophète de l’Islam”, le Chargé d’affaires par intérim de l’Ambassade de France à Téhéran a été convoqué fin octobre au Ministère iranien des Affaires Etrangères de la République Islamique d’Iran, lit-on sur le site de l’Ambassade d’Iran en France.

Et l’Ambassadeur d’Iran ?

Quand est-il convoqué pour répondre de crimes réels ?

Et non de fautes imaginaires.

Huguette Chomski Magnis

[Crédit Photo : # SAVE ZAM Pétition lancée par Saeed Amini]