Criminalité, terrorisme, antisémitisme : la justice en question

Selon l’expression consacrée, j’ai confiance dans la justice de mon pays … mais celle-ci est mise à rude épreuve.

L’assassinat de  Sarah Halimi : ni criminel, ni antisémite, ni terroriste ?

 

Vendredi 12 nous apprenons que les juges d’instruction en charge de l’enquête sur ce sordide assassinat par défenestration,  précédé de tortures accompagnées de la récitation de versets du Coran, considèrent légitime de conclure à l’irresponsabilité de l’assassin, du fait de l’abolition de son discernement.

Le  caractère antisémite du crime est également écarté : un irresponsable ne saurait être antisémite.

Moins d’un mois s’est écoulé depuis que  le parquet de Paris a  réclamé le renvoi devant une cour d’assises pour homicide volontaire  à caractère antisémite de l’assassin  Kobili Traoré  voisin de Sarah Halimi.

La judéité de cette dame était bien connue.

Pour les parties civiles, enfants et proches de la victime, c’est un coup de massue.

Ce n’est pas le premier. Il faudrait un optimisme à toutes épreuves pour espérer que ce soit le dernier.

Le Parquet n’a pas encore déterminé s’il fait appel de cette décision ou pas.

Les avocats des parties civiles font bien sûr appel.

L’indignation est d’autant plus forte que l’impunité semble avoir été plébiscitée dès le début, la thèse de l’irresponsabilité pénale de l’assassin étant privilégiée par la juge d’instruction, en dépit de l’absence d’antécédents psychiatriques.

L’ affaire a d’abord été occultée politiquement et médiatiquement.

Le crime commis, dans la nuit du  3 au 4 avril 2017 tombait mal : une dame juive massacrée par son voisin musulman, en pleine campagne présidentielle !

Le silence maintenu sur cet événement encombrant ne fut  rompu que presque 2 mois plus tard, par la tribune de 16 intellectuels , Elisabeth Badinter en tête.

Ils  écrivaient avec raison :

“Tout laisse penser, dans ce crime, que le déni du réel a encore frappé.”

Tout laisse penser que ce déni se poursuit.

Huguette Chomski Magnis

Secrétaire générale du MPCT