INTERVENTION d’ERIC WAGNER AU RASSEMBLEMENT DU TAMPON 11 septembre 2009, 2° Journée Internationale Contre le Terrorisme

Monsieur le Député-Maire Didier Robert,Mesdames et Messieurs les élus,Mesdames, Messieurs,Si nous réunissons aujourd’hui, en ce lieu emblématique et symbolique du Parvis des Droits de l’Homme du Tampon nous accueillant en cet instant solennel, c’est pour honorer la mémoire des victimes civiles, à travers le monde – sans exclusive de lieux, de cultures, de religions – d’un des fléaux de notre 21ème siècle naissant comme des 50 années écoulées, le terrorisme. Aveuglément, il martyrise les corps et les âmes, mais – nous sommes là pour en témoigner – ne parvient pas à asservir nos consciences.Cette arme abjecte, en attentant à la dignité d’innocentes victimes n’ayant comme seul et unique tort que « d’être », vise à faire plier les Etats, à imposer à une majorité la tyrannie idéologique d’une minorité.A l’initiative du Mouvement pour la Paix et Contre le terrorisme (membre de l’Alliance Internationale Contre le terrorisme) dont la devise est une phrase d’ Albert Camus{« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente… »,}cette journée se souvient des drames, des déchirures, des douleurs de ceux dont nous pourrions être, compatissant à leurs souffrances ainsi que celles de leurs familles.Ils furent, frères et sœurs en Humanité, au mauvais endroit au mauvais moment au rendez-vous de la terreur programmée par des meurtriers se cachant souvent derrière le confortable vocable de « résistants ».Nous, éveilleurs et éclaireurs de consciences, sommes donc réunis pour montrer notre solidarité, notre compassion, notre amour de la Vie et du respect lui étant dû, mais également pour affirmer notre absolue intransigeance dans la dénonciation de cette culture de Mort et de ses messagers.Rien n’est vain et cette journée de recueillement révèle un des multiples aspects de notre capacité de mobilisation que nous pouvons également appeler résistance.Il est admirable que la Commune du Tampon représente Outre-mer cette espérance d’un monde meilleur. Par son nom même – La Réunion – elle est un exemple du « vivre ensemble » proposé à l’humanité en recomposition violente en bien des endroits sur cette Terre/ Maison commune.Merci Monsieur le Député-Maire, Tamponnaises et Tamponnais de marquer de votre présence cette Journée d’espoir.Aujourd’hui à 16h00, à Paris dans les Jardin du Luxembourg devant la Statue de la Liberté, liberté dont Albert Camus dit «{ qu’elle est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre »,} se déroulera un rassemblement sous le parrainage de Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme (1992-1999), ancien Député européen (1999-2004), membre du Conseil Economique et Social, en présence de victimes du terrorisme, avec le témoignage de la jeune lycéenne Mélanie Berthouloux blessée dans l’attentat du Caire du 22 février 2009, ainsi que la participation de nombreux artistes et personnalités, de représentants d’organisations démocratiques, d’associations, notamment l’Association française des Victimes du Terrorisme AfVT et Les Familles de l’Attentat du DC10 d’UTA.A cette occasion, Marc Gallier, camusien, acteur et metteur en scène, lira un passage de la pièce en 5 actes du Prix Nobel de Littérature 1957, Albert Camus, « les Justes », représentée pour la première fois en décembre 1949 et dont, malheureusement, le thème est toujours d’actualité.N’aurions-nous rien appris ?Camus, fils d’une Algérie déchirée où le terrorisme trouva à s’exprimer, plongea sa plume à l’encre pas encore sèche de cette pièce de 1949 pour écrire et lancer à Alger en 1956 au moment où l’Algérie alors plurielle résonnait des drames et des déflagrations de bombes d’une guerre fratricide, un sublime « Appel à la Trêve Civile » dont le texte, en 2009, est toujours aussi pertinent.« Les Justes », pour rappel :à Moscou en 1905, un groupe de révolutionnaires socialistes projette d’assassiner le Grand-Duc Serge, beau-frère du Tsar.Kaliayev est chargé de jeter la bombe dans le fiacre au passage de celui-ci.Mais, voyant des enfants dans la calèche, ne voulant pas les tuer, Kaliayev retient son bras.Il s’oppose alors à un autre personnage, terroriste, Stepan, pour qui la fin justifie tous les moyens et pour lequel ces enfants devaient être tués sans hésitation.Kaliayev lui dit :{« je ne pouvais pas prévoir…des enfants, des enfants surtout. As-tu regardé des enfants ? ce regard grave qu’ils ont parfois…je n’ai jamais pu soutenir ce regard…..pour une cité lointaine, dont je ne suis pas sûr, je n’irai pas frapper le visage de mes frères. Je n’irai pas ajouter à l’injustice vivante pour une justice morte. Frères, je veux vous parler franchement et vous dire ce que pourrait dire le plus simple de nos paysans : tuer des enfants est contraire à l’honneur….j’ai choisi d’être innocent ».}« TOUT » est dit sur le sujet qui nous intéresse aujourd’hui. Méditons !Merci de votre attention.Eric-Hubert WagnerAprès ce premier rassemblement, des perspectives sont déjà ouvertes pour la 3° Journée Internationale Contre le Terrorisme :”A La Réunion, il est convenu de refaire cela, plus ambitieusement, notamment avec la présence des écoles, l’année prochaine et nous y travaillerons dés janvier 2010. Nous pourrons ainsi voir ensemble très en amont ce que nous pourrons faire en visio-conférence Paris-Réunion.”