L’hommage du Square Samuel Paty le 16 octobre : Antiracistes, laïques, enseignants pour dire “plus jamais ça !”

INTERVENTION D’HELENE BOUNIOL AU NOM DE LA LICRA

HOMMAGE À SAMUEL PATY16 OCTOBRE 2025

“En hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard je voudrais citer un homme à qui nous devons tant et qui a été reconnu par notre nation comme un grand homme. Ce grand homme a reconnu ce que notre nation doit aux enseignants. Il s’appelle Robert Badinter et disait

« les enseignants sont les vrais combattants de la liberté. Il y a ainsi des femmes et des hommes qui s’exposent pour nous, pour la République, qui tiennent bon les valeurs essentielles sans lesquelles la République n’existe plus et sans lesquelles nous n’avons aucune chance de connaître le bonheur de vivre dans un état de liberté. Ce sont eux les vrais combattants de la liberté. Comme le colonel tombé il y a quelques années et je tiens à dire que Samuel Paty est un héros comme il y en a tant mais qu’il soit salué , qu’on ne se déchire pas autour d’un projet de loi
La question est d’abord dans le témoignage que la nation doit rendre , de reconnaissance à ces femmes et à ces hommes qui assurent une fonction si difficile et sans laquelle nous ne pourrions plus vivre dans la liberté. C’est une question de courage tranquille»


Le courage tranquille ainsi exprimé par Robert Badinter fut celui de Samuel Paty, est celui de tous les enseignants qui exercent leur profession, continuent à exercer celle-ci face à une volonté de certains d’anéantir les valeurs et principes républicains.

Victor Hugo dès 1850 disait que l’école ne peut être que laïque percevant déjà l’opposition politique et religieuse. 175 ans plus tard ce combat est toujours présent et notre soutien aux enseignants est d’une absolue nécessité.

J’aimerais à la fin de ce texte citer un autre enseignant Jonathan Sandler certes qui fut assassiné parce que juif, un enseignant juif assassiné car la haine est ce qui existe si l’éducation laïque est oubliée.

Merci aux enseignants qui continuent le combat des hussards noirs.


Hélène Bouniol”

INTERVENTION DE FAYCAL JELIL,
au nom de Vigilance Collèges Lycées

“Après avoir lu le texte de Ferdinand Buisson « Le premier devoir d’une République est de faire des républicains…», j’ai voulu insister sur trois points :
1. L’École doit (re)devenir la locomotive républicaine de son territoire ;
2. Valoriser et soutenir tout le temps les professeurs ;
3. Soyons pragmatico-optimistes pour notre avenir et pour notre République.”


INTERVENTION DE SAMUEL MAYOL,
Universitaire, secrétaire général du Comité Laïcité République

“Le CLR_national salue avec gravité et respect la mémoire de Samuel Paty, enseignant, citoyen, et défenseur passionné de la liberté d’expression.

Son nom restera à jamais associé à l’idéal républicain, à la lumière de la raison et à la force tranquille du savoir.
Samuel Paty a incarné ce que notre République porte de plus noble : la transmission, le courage intellectuel, et la fidélité à l’esprit critique qui fonde l’école publique.

Face à la barbarie, il a opposé la parole. Face à la peur, il a choisi la pédagogie. Face à l’obscurantisme, il a affirmé sans trembler la liberté de penser.

Ce choix, celui de l’École et de la Laïcité, nous engage tous. Il nous rappelle que ces valeurs ne vivent que par celles et ceux qui les défendent, jour après jour, dans la classe, dans la cité, dans le débat démocratique.

Aujourd’hui encore, son exemple nous inspire. Il nous invite à ne jamais céder à la résignation ou au silence, mais au contraire à porter haut l’exigence républicaine : celle d’une société libre, éclairée, et fraternelle.

Samuel Paty n’est pas seulement un martyr de la liberté. Il est un repère, un appel à la vigilance et à l’action pour préserver ce qui nous unit : l’esprit de tolérance et la force de la connaissance.

En son hommage, le Comité Laïcité République réaffirme son engagement à défendre inlassablement la laïcité, la liberté d’expression, et le respect mutuel comme fondements de notre vie commune. Que sa mémoire nous éclaire et que son courage continue de nourrir notre volonté de bâtir une République plus juste, plus lucide, et définitivement libre.

Face à ceux qui voudraient éteindre la lumière de l’esprit, répondons par la constance du courage : enseigner, débattre, penser librement, c’est déjà résister.”

L’IMPORTANTE CONTRIBUTION DE GUYLAIN CHEVRIER,
de Vigilance Travail Social, enseignant et formateur
Lue par l’infatigable Nicole Raffin, militante féministe et laïque

“Cérémonie d’hommage à Samuel Paty, appel du MPCT,
le 16 octobre 2025, 13h30.

Samuel Paty, a été assassiné par un terroriste islamiste, comme Dominique Bernard trois ans plus tard. Deux enseignants qui avaient dédié leur vie à éclairer les consciences, par la connaissance, l’esprit critique, socle de la liberté de pensée, à l’opposé de l’islamisme, qui enferme, interdit, élimine toute humanité.

Malheureusement, après le pogrom du 7 octobre 2023 commis par le Hamas, mouvement islamiste et terroriste, la guerre à Gaza pour tenter d’éliminer la menace de ce dernier, a donné lieu à un déchainement de haine s’exprimant par un antisémitisme décomplexé, axe de la radicalisation islamiste.

En novembre dernier, ce square a été vandalisé, alors que se tenait non loin, le procès des responsables de sa décapitation en Cour d’assises… Un reflet bien réel de la situation où les choses semblent terriblement s’emboiter.

Après l’explosion des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires en 2023, on observe une décrue en 2024 si on en reste aux chiffres, passant de 3896 faits à près de 1800. On sait combien il est aujourd’hui difficile de faire remonter des faits qui se sont banalisés, de contestation de certains aspects de l’enseignement, le contenu de telle leçon d’histoire ou la participation aux cours de piscine, la chose s’est installée… Les enseignants font face, mais les risques d’actes terroristes de la part d’élèves radicalisés demeurent.

Une proposition de loi a été faite par le Sénat, visant à protéger l’école de la République et les personnels qui y travaillent, suite à une enquête chargée de dresser un état des lieux des menaces, violences et insultes contre les enseignants, lancée à la suite de l’assassinat de Samuel Paty. Les enseignants ressentent de plus en plus de peur dans l’exercice de leur métier. 58 500 d’entre eux ont déclaré avoir été menacés, 17 200 avoir été bousculés intentionnellement ou victimes de violence et 900 avoir été menacés avec une arme au cours de l’année scolaire 2019-2020. En 2021-2022, deux tiers des établissements secondaires ont déclaré un incident grave.
Nous insistions l’année passée ici, pour dire que ces actes effroyables ne viennent pas de nulle part, ils ne sont pas indépendants de références religieuses qui promettent la mort à ceux qui osent les contredire, et qui passent pour inaperçues. C’est sur elles que jouent ceux qui poussent dans le sens de la radicalisation. Il revient à nos responsables politiques de nommer les choses auprès de responsables religieux pour faire évoluer urgemment cette situation.

Cette liberté que Samuel Paty et Dominique Bernard ont défendue si naturellement justifie que nous en prolongions l’esprit, en défendant avec force les convictions qui les faisaient respirer, sans jamais reculer. C’est le plus bel hommage que nous pouvons leur rendre.

Guylain Chevrier, pour le réseau Vigilance travail social”

INTERVENTION DE JEAN-CHARLES GOLDBERG POUR DHIMMI WATCH

Ravi de vous avoir revu tous, pour cette commémoration si importante.
J’ai donc remercié tous de l’assistance, si nombreux alors que je m’attendais à voir peu de monde.
Toutes ces prises de paroles étaient émouvantes et riches et je ne vais pas reprendre ce qui a été dit.

Pour comprendre, prendre conscience de ce qui arrive, Il faut s’intéresser aux idéologies qui montent la tête de ces individus, c’est ce que nous faisons chez Dhimmi watch
Pourquoi le meurtre de Samuel Paty a-t-il une signification particulière ? C’est parce qu’il a été le plus révélateur du symbole que l’islamisme radical cherche à atteindre.

Alors que Jonathan Sandler avait été assassiné parce que juif, 6 années auparavant, nous avons pris conscience que Samuel Paty a été assassiné, parce qu’il faisait son métier d’enseignant, parce qu’il formait nos jeunes à l’esprit critique et à nos valeurs issues des droits humains. Ainsi, l’explication des loups solitaires, ou d’esprits déséquilibrés,… ne fonctionne plus. C’était absolument clair. La preuve en a été donnée, l’année suivante par l’assassinat dans des conditions aussi horribles, de Dominique Bernard.
Ces assassinats d’enseignants, les menaces qui pèsent sur eux, nous font prendre conscience et, nous montrent sans ambiguïté leurs mobiles communs.


INTERVENTION DE DIDIER IDJADI,
enseignant du supérieur

16 octobre 2025 : les féministes universalistes rendent hommage à Samuel Paty


Nul hasard si la Maîtresse de Cérémonie de cet Hommage était Françoise Morvan, Responsable Evénementiel du MPCT et militante féministe de longue date !



Sur la photo on reconnait Carol Mann, de l’association Fem’Aid venue rappeler le sort fait aux Afghanes interdites d’études.

INTERVENTION D’ANNIE SUGIER,
Présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, en hommage à Samuel Paty, le 16 octobre 2025, square Samuel Paty

“Ce nouvel hommage à Samuel Paty, c’est notre façon de dire que nous ne l’avons pas oublié! Mais pas seulement.

Il s’agit aussi et surtout de manifester notre volonté de combattre l’idéologie de ceux qui ont armé le bras de l’assassin.

Aujourd’hui, je veux vous dire pourquoi je me sens solidaire de Samuel Paty.

Je le suis en tant que citoyenne, car c’est à l’école de la République que nous avons appris le respect des valeurs qui nous unissent, et j’aurais aimé avoir un professeur comme Samuel Paty.

Je le suis en tant que responsable d’association. D’une association, créée par Simone de Beauvoir, qui a fait du combat contre l’idéologie islamiste sa priorité. Simone de Beauvoir, a été l’une des seules intellectuels, hommes ou femmes , à dénoncer le danger représenté par la Révolution islamique d’Iran lors d’une conférence de presse à Paris en mars 1979 en solidarité avec les dizaines de milliers d’iraniennes qui à Téhéran descendaient dans les rues aux cris de « on n’a pas fait la révolution pour ça !».

Je le suis en tant que simple personne profondément touchée par la solitude qui fut celle de Samuel Paty pendant les jours qui ont précédé sa mort.

La SOLITUDE… ! On touche là à l’essentiel de la leçon à tirer de cet assassinat

Alors que la majorité du peuple français est solidaire des Charlie, des Samuel Paty, des Dominique Bernard, des Jonathan Sandler, et de tant d’autres….
Comment expliquer cette solitude ?
Pensons à la manifestation monstre à la suite de la tuerie de Charlie.

Les assassins sont en fait une minorité, les idéologues de la violence aussi. Mais la peur, l’incompréhension ou l’indifférence, font que les assassins réussissent à frapper ceux et celles qui osent résister.
Pensez à ce qu’écrivait Bernanos : « a-t-on idée d’être debout dans un monde à genoux ! ».
Ne soyons pas les complices des assassins.

Regardez ce qui se passe en Iran, les femmes osent s’opposer à la police des mœurs. Elles le font sous un régime sanguinaire, aux cris de Femmes, vie liberté.
Ne soyons pas moins courageux qu’elles, ICI, EN FRANCE, EN DEMOCRATIE.”

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EN MÉMOIRE DE SAMUEL PATY ET DOMINIQUE BERNARD

INTERVENTION DE MICHELE VIANES,
Présidente de Regards de Femmes

Square Samuel Paty, 16 octobre 2025
Rassemblement à l’initiative du MPCT



“Le 16 octobre 2020, un professeur de la République a été décapité. Samuel Paty a été assassiné pour avoir simplement exposé à ses élèves ce qu’est la liberté d’expression, en montrant les caricatures publiées par Charlie Hebdo.
Il a été tué parce qu’il a osé permettre à des jeunes de réfléchir librement.

Cinq ans après, il n’est pas question de pleurer en silence. Il est question de résister. Il est question de dire que l’école n’a pas à s’adapter aux dogmes religieux. Elle est là pour former des citoyennes et des citoyens pas pour ménager des croyances. L’école n’est pas un lieu de soumission. Elle est un lieu d’émancipation.

L’assassinat de Samuel Paty — comme celui de Dominique Bernard — n’est pas un fait divers isolé.

C’est le résultat d’un climat où l’on banalise les atteintes à la laïcité, où l’on cède face à ceux qui veulent imposer leur loi au sein même de l’école. Où des enseignants s’autocensurent par peur. Où les filles sont encore les premières victimes du retour de normes religieuses patriarcales.

Depuis 1989, les islamistes prétendent “protéger” les filles — mais en réalité, ils cherchent à les isoler, à les assigner à une identité religieuse, à les séparer du commun républicain, à les soumettre à une vision théocratique de la société.
Mais la République n’exclut pas, elle libère. Et c’est ça qu’enseigne l’école laïque.

Alors oui, il faut oser dire que le droit au blasphème est un droit fondamental. Que toutes les religions peuvent être critiquées, caricaturées, moquées. Parce qu’en démocratie, une religion n’est pas au-dessus des lois. Une religion n’est pas sacrée. Ce qui est sacré, c’est la liberté de conscience.

Aujourd’hui, l’école publique est fragilisée par les compromis, les silences, les renoncements. Il est temps d’arrêter de baisser les yeux. Il est temps de choisir entre la République et la soumission. Entre l’émancipation et le repli.

Être fidèle à Samuel Paty, c’est continuer à enseigner. C’est ne jamais fléchir. C’est faire vivre la promesse républicaine, pour tous les élèves — et surtout pour toutes les filles.
Parce que nous ne renoncerons pas.
Parce que nous ne nous tairons pas.

Pour Samuel Paty, Pour Dominique Bernard.
Ni oubli, ni pardon.”

Michèle Vianès a consacré sa chronique radiophonique Regards de Femmes à l’hommage à Samuel Paty

https://www.sudradio.fr/emission/regards-de-femmes-2-120


INTERVENTION DE MARTINE CERF AU NOM DE L’ASSOCIATION EGALE

“En hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, professeurs assassinés.

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était assassiné devant son collège de Conflans Saint Honorine. Son assassin, prétendait le punir d’avoir « osé » montrer des caricatures de son prophète pour enseigner la liberté d’expression à ses élèves.

Samuel Paty a vécu un véritable calvaire dans ses derniers jours, terrorisé par les menaces de mort qu’il recevait, faussement accusé par une élève qui n’était pas en classe le jour du fameux cours et par le père de cette élève qui appelait à le punir sur les réseaux sociaux.
Il a été lâché par sa hiérarchie et la plupart de ses collègues qui lui tournaient le dos, comme s’il avait été coupable… de vouloir faire son métier, de vouloir faire progresser ces élèves, de les amener à réfléchir, à utiliser leur sens critique.

Le 13 octobre 2023, c’est Dominique Bernard qui était assassiné par un autre fanatique islamiste.

En cette journée du 16 octobre 2025, les associations laïques rendent hommage à ces deux professeurs qui se sont retrouvés seuls à se battre contre des meurtriers fanatisés.
Nous, membres d’associations laïques, devons soutenir les enseignants pour que plus jamais ils ne se retrouvent seuls face à l’obscurantisme. Il faut continuer ce que nous faisons aujourd’hui : aller dans les classes, parler aux élèves de liberté, d’égalité, de laïcité : un bien commun qu’ils ont la chance de partager en Europe mais qui est si peu fréquent dans le monde d’aujourd’hui.

EGALE a fait sa part en animant dans les lycées, avec la Région Ile de France, des ateliers sur « Caricatures et démocratie » conçus par des dessinateurs de Charlie Hebdo. Nous reprendrons ces animations dès le début de l’année prochaine et espérons que d’autres régions feront de même.
Nous le devons aux élèves actuels, citoyens de demain, et aussi à la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard.
Martine Cerf
Vice-présidente d’EGALE”


Les fleurs de la mémoire en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard

16 octobre 2025 : une jeunesse qui s’engage

C’est sûrement ce qui a le plus marqué l’hommage organisé cette année encore au Square Samuel Paty par le MPCT avec plusieurs associations : une jeunesse au rendez-vous de la mémoire et de l’engagement !


D’abord avec la participation des étudiants de 1ère année de licence Art du verre au Lycée Lucas de Nehou.

Venus avec leur Proviseure et leurs professeurs, ils et surtout elles, ont présenté les oeuvres créées en hommage à Samuel Paty, à la liberté d’expression et à la laïcité.

Le mardi 14, le formidable investissement de ce Lycée dans l’hommage national rendu à Samuel Paty et Dominique Bernard dans les établissements scolaires, avait retenu l’attention des médias.

Nous avons admiré leurs belles créations, des mangeoires destinées aux oiseaux du Square Samuel Paty.

Quel plus beau symbole de la liberté que l’oiseau !

Merci pour ce merveilleux engagement !

Ensuite par la formidable intervention de Maxime Loth pour le Printemps Républicain.

https://x.com/i/status/1978839089030779270

Etudiant à Sciences Po, il tient bon, face à l’adversité, au sectarisme, à la violence et aux menaces de mort contre lesquelles il a porté plainte.

“Madame, Monsieur,
Voilà respectivement 5 et 2 ans que Samuel Paty et Dominique Bernard sont tombés, victimes tous deux de l’obscurantisme islamiste.
5 et 2 ans que leurs familles, leurs proches, leurs élèves, doivent vivre avec un chagrin qui ne s’éteint jamais.
5 et 2 ans que leurs familles, leurs proches, leurs élèves ne voient plus chaque jour des hommes soucieux de transmettre leurs savoirs, de les faire rire, de les faire devenir des citoyens et des citoyennes responsables.

C’est d’abord à eux que je pense, en m’associant à leur douleur et en leur rappelant à quel point j’admire leur force.

Jean Cocteau l’a écrit : “Le vrai tombeau des morts, c’est le coeur des vivants.”

Vous avez fait vôtre cette maxime, et c’est aujourd’hui ce qui m’anime, ce qui nous anime tous : tant que nos coeurs battent encore, le combat se poursuit.
Car oui, malheureusement, le combat contre l’obscurantisme islamiste n’a pas disparu, et partout, la bête immonde renaît. Un hydre de Lerne moderne à l’haleine fétide, un poison quotidien.

Qu’on ne se trompe pas :
– La laïcité et la liberté d’expression sont fragilisées — et c’est dans nos écoles et nos universités que les premières digues cèdent.
– Les professeurs sont insultés, menacés, parfois agressés.
– Les intimidations se multiplient, il devient compliqué de parler d’histoire de la Shoah.
– Nous avons assisté impuissants à l’explosion de la haine contre les Juifs, à la banalisation de la violence, à la glorification du terrorisme jusque dans nos universités.
Trop souvent, l’ignorance et la bêtise s’installent dans le temple du savoir.

Dans ces temps obscurs, honorer la mémoire de Samuel Paty et de Dominique Bernard, c’est donc honorer tous les enseignants.
Toutes celles et tous ceux qui, chaque jour, tiennent bon, malgré la pression, malgré les menaces.
Toutes celles et tous ceux qui, inlassablement, sans jamais chercher la reconnaissance, en dépit des injonctions contradictoires et de conditions détériorées, s’évertuent de transmettre notre mémoire collective, de créer un héritage commun de savoir et de raison.
En somme, toutes celles et tous ceux qui résistent.

Ils résistent parce qu’ils savent :
– ils savent que de la haine ne naît que dans le chaos, et que leur devoir est d’apaiser la jeunesse pour apaiser la société.
– ils savent que la colère réduit la réflexion, que la peur inhibe et qu’il faut accepter l’inconnu, le doute, pour transformer l’ignorance en connaissance.
– ils savent que l’oubli est une faute, que le “plus jamais ça” doit chaque jour
être au centre de nos actes.

Leur rendre hommage, c’est leur témoigner toute ma reconnaissance, c’est tout simplement leur dire merci.
Merci de continuer à faire vivre ce que des générations d’enseignants ont transmis avec coeur et passion depuis des dizaines d’années.
Merci à celles et ceux qui ont été là, notamment après le 7 octobre, malgré les injures et les menaces quand tant d’autres, lorsqu’ils n’étaient pas couards, lâches, ont été complaisants, relativistes voire ont soutenu des terroristes.

Vous étiez alors un phare, une lumière dans une nuit toujours en cours, même si la libération des derniers otages vivants détenus par le Hamas cette semaine laisse présager, du moins je l’espère, une aube prochaine.

Même sans encore apercevoir les premiers rayons du soleil, rendre hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, c’est surtout affirmer:
– que la liberté d’expression ne se négocie pas
– que la laïcité n’est pas une privation, mais une liberté.
– que l’antisémitisme doit être combattu partout tout le temps.

QUE LA LOI PASSE AVANT LA FOI.
Et dans ce combat, l’école laïque, gratuite et obligatoire reste le dernier rempart contre la haine et le mensonge.
Merci à S. Paty et D. Bernard.
Merci à tous ceux qui s’engagent.
Nous ne vous oublierons pas.
Et nous ne céderons rien”.

Maxime Loth a notre respect et toute notre solidarité.

La Présidente du MPCT, Béatrice Szwec, avait tenu à être présente pour saluer ces belles interventions.


Le soir à la Mairie du 9ème arrondissement, à l’événement organisé par Unité Laïque, en présence de Mickaëlle Paty, des élèves de 1ère d’un lycée de Palaiseau ont remarquablement interprété des scènes de la pièce d’Emilie Frèche consacrée à Samuel Paty,” Le Professeur.”

Oui, une jeunesse est bien au rendez-vous.

Au rendez-vous de la mémoire et de l’engagement : intervention d’Alain Seksig le 16 octobre 2025

Square Samuel Paty, Paris 5ème
16 octobre 2025

Samuel Paty, 5 ans après

“Il est des dates qu’on ne peut oublier et chacun ici se souvient de l’état de sidération dans lequel l’a plongé la nouvelle foudroyante du 16 octobre 2020, l’assassinat, par décapitation, d’un professeur dont on ne prononçait pas encore le nom, tout près de son collège à Conflans Sainte-Honorine.

“Il est des évènements qui marquent une vie au fer rouge” écrira plus tard Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel. C’est la première phrase du livre qu’elle a écrit avec Émilie Frèche : “Le cours de Monsieur Paty”.

Avec l’assassinat de Samuel Paty, puis, trois ans plus tard, celui de Dominique Bernard, c’est la République elle-même et son école qui ont été cruellement frappées au cœur. C’est ce que le Conseil des sages de la laïcité écrivait dans un communiqué voici cinq ans, puis à nouveau, trois ans plus tard.

Le communiqué daté du 17 octobre 2020 était intitulé « La République cruellement frappée au cœur » ; nous y expliquions ce que nous avions entendu quatre jours auparavant, le 13 octobre 2020, de la bouche du professeur des universités Bernard Rougier, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne voisine : « La France républicaine et son Ecole sont les cibles privilégiées de l’islamisme ».

Le communiqué se poursuivait ainsi :
« Si les référents académiques “Valeurs de la République” présents à cette réunion ont sans nul doute entendu et compris le propos, ils étaient, comme nous tous, certainement loin d’imaginer que l’actualité leur en donnerait si vite, et devant le pays tout entier, une illustration aussi tragiquement exacte. Au-delà de l’horreur devant un acte aussi abject, monstrueux et barbare, au-delà de la sidération et de la révolte, il reste ce constat : un pas de plus a été franchi le 16 octobre 2020, voici 5 ans, dans la guerre que livre le terrorisme islamiste à la France et, en son coeur-même, à son École.

Il y a eu l’attentat contre Charlie Hebdo : Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Franck Brinsolaro Michel Renaud, Ahmed Merabat… Il y a eu les tueries de Montrouge, de l’hypercacher, du Bataclan, et celles de la terrible litanie de villes endeuillées, Toulouse, Montauban, Magnanville, Nice, Saint-Etienne du Rouvray, Chassieu, Saint-Quentin-Fallavier, Strasbourg, Marseille, Romans-sur-Isère et il y a eu Conflans-Sainte-Honorine ».

(Et il y a eu Arras 3 ans plus tard).
Je reprends la lecture du communiqué d’octobre 2020.

« Il y a eu, le 25 septembre dernier (on oublie vite), pendant le procès de l’attentat contre Charlie Hebdo, la tentative d’assassinat de deux employés d’une agence de communication dans les anciens locaux du journal. Et voici maintenant que, devant un collège, le terrorisme islamiste inflige à un professeur le supplice de la décapitation, marque de son obscurantisme et de sa cruauté. C’est un attentat contre un professeur d’histoire, contre tous les enseignants, contre la République française, contre son École. Pourquoi l’École ? Parce que l’École est précisément la maison de la République, le creuset où se forgent la conscience et la culture commune de tous les citoyens français en devenir, libres et égaux. Elle est le lieu par excellence de l’expérience de l’altérité, de la découverte du monde, de l’application et du déploiement de la laïcité, inséparable de la liberté. A l’École, comme de manière générale dans notre société, nous disposons de la liberté de nous exprimer, celle de croire ou ne pas croire, celle de critiquer, en se fondant sur la connaissance, toute option philosophique et religieuse. En droit français, le blasphème n’est pas une infraction et ne saurait l’être. C’est à ces biens les plus précieux, nos principes qui soudent nos concitoyens, hommes et femmes, d’où qu’ils viennent, et quelles que soient leur culture, leur religion, leur philosophie, que s’attaque l’islamisme. Ses soldats fanatiques haïssent précisément la liberté de conscience. Le chagrin, immense aujourd’hui, n’annihilera pas notre engagement, il le décuplera. Sachons réagir collectivement et solidairement à la hauteur du défi qui est devant nous, en portant haut les principes et valeurs de notre école et de la République.
Le Conseil des sages de la laïcité exprime sa solidarité avec la famille de ce professeur d’histoire lâchement assassiné, son appui aux professeurs de toutes les disciplines, et en particulier d’histoire-géographie qui, au quotidien, expliquent, illustrent et transmettent les valeurs de la République. Confiant dans la force du rejet des citoyens français face à la barbarie fomentée par une minorité de fanatiques, il se tiendra toujours aux côtés et en soutien des professeurs comme de l’ensemble des personnels de l’institution scolaire, aujourd’hui meurtris mais plus conscients et déterminés que jamais à accomplir leur mission ».

J’ajouterais, cinq ans après, à l’expérience, que nous avons, certes, fait beaucoup pour sortir du déni, regarder les problèmes en face et les traiter, ne plus mettre la poussière sous le tapis comme disait Jean-Michel Blanquer. Mais il reste encore beaucoup à faire, notamment pour la formation des professeurs et de l’ensemble des personnels de l’Education Nationale. La tâche est loin d’être achevée, poursuivons la, chacun, à notre place, et jusqu’au plus haut niveau de l’institution et de l’Etat. Faisons de la laïcité à l’école une grande cause nationale avec toute la nation derrière son école.”


Alain Seksig, Secrétaire général du Conseil des sages de la laïcité

Tribune : Où sont ?


Où sont les manifestations de ceux qui se proclament les défenseurs des Palestiniens pour célébrer le cessez-le-feu, eux qui qui le demandaient à corps et à cris, plutôt à cris d’ailleurs, pour que s’arrête ce qu’ils appelaient honteusement un “génocide”???
Où sont les tribunes de célébration du cessez-le-feu par ceux qui n’ont cessé de nazifier l’Etat d’Israël et au-delà tout Juif dans le monde???

Où sont les artistes pour fêter l’arrêt des combats et la libération des otages eux qui depuis leurs tribunes d’enfants gâtés prononçaient des mots terribles dont ils ne comprenaient pas le sens, juste pour être tendance???

Où sont les dirigeants politiques, en particulier européens, pour féliciter les Israéliens, alors que ces pays pratiquent le boycott à tout va des industries israéliennes, des artistes israéliens, rajoutant ainsi de l’huile sur le monde et provoquant une montée exponentielle de l’antisémitisme, sans égale depuis la fin de la seconde guerre mondiale???

On pourrait poursuivre ainsi la triste litanie à propos des ONG, de l’ONU etc.

Un silence s’installe succédant au silence sur les crimes abominables perpétrés par les assassins terroristes du Hamas.

Ne nous y trompons pas, ces gens-là se fichent comme d’une guigne du sort des Palestiniens. Seule compte à leur yeux la haine, celle des Israéliens, celle des Juifs, celle de la Démocratie, celle de la Liberté de pensée.

Car vont-ils pour autant maintenant se soucier du sort des Soudanais, des Ouïghours, des Afghanes, du peuple iranien et bien d’autres qui souffrent de par le monde???

Non bien sûr.

Ce n’est ni tendance, ni payant électoralement ils en sont persuadés.

Alors ils vont guetter, comme des chacals, qui se repaissent des cadavres, la moindre difficulté d’application, le moindre désordre pour en faire des gorges chaudes. Ils vont continuer à déverser leur fanatisme antisémite ignoble et sans limite.

Alors nous qui croyons en la liberté, en l’égalité, en la fraternité, nous qui condamnons l’antisémitisme et tout racisme, oui nous devons continuer inlassablement le combat, même si parfois il semble s’apparenter au travail de Sisyphe…

Haut les cœurs
Notre victoire est au bout de ce combat pour nos valeurs.

Jacques Fiorentino, 11 octobre 2025

Jeudi 16 octobre : Hommage à la mémoire de Samuel Paty et à celle de Dominique Bernard

Le jeudi 16 octobre à 13 h 30, le MPCT organise, avec plusieurs associations, une cérémonie d’hommage au square Samuel Paty, lieu symbolique qui célèbre sa mémoire au coeur de Paris, face à la Sorbonne.

Cette année, deux instances institutionnelles nous font l’honneur d’y participer : le Lycée Lucas de Nehou, ses élèves post-bac réalisant des oeuvres pour l’occasion, et le Conseil des sages de la laïcité.

Nous serons là pour la mémoire et pour l’engagement :
défense de la laïcité, de la neutralité républicaine, de la liberté d’expression, de la sécurité des personnels et des élèves, du droit universel à l’éducation.

Les problèmes qui se posent en particulier à l’université, sectarisme, intimidation, antisémitisme, ne seront pas esquivés.

Au programme : dépôt de gerbes, lectures de textes, prises de paroles.


Deux belles initiatives sont organisées le 16 au soir ( inscription obligatoire auprès des associations organisatrices)

par Unité Laïque à la Mairie du 9ème “Samuel Paty, 5 ans après” avec l’admirable Mickaëlle Paty et des lycéens qui joueront des scènes de la pièce “Le professeur” d’Emilie Frèche.

par le Comité Laïcité République à Conflans-Sainte-Honorine “Boualem Sansal, Samuel Paty, l’horreur totalitaire” avec le Comité de soutien à Boualem Sansal.

Communiqué du MPCT : Manchester, 2 octobre 2025, la haine anti- juive a encore frappé

Le MPCT exprime sa condamnation de l’attaque terroriste de Manchester le 2 octobre 2025, où une synagogue a été attaquée à la voiture-bélier et au couteau. Deux personnes ont été tuées et quatre autres grièvement blessées..
Nous sommes solidaires des victimes et de leurs proches, attaquées le jour Yom Kippour, la célébration la plus solennelle du calendrier juif.

La police est heureusement intervenue vite et a abattu le terroriste : originaire de Syrie, il était devenu citoyen britannique en dépit de son prénom, Jihad !

Les autorités britanniques, le premier ministre Keir Starmer en tête, ne sauraient se limiter à des condamnations.

Le terrorisme islamiste avait déjà frappé Londres en juillet 2005 et Manchester au concert d’Ariana Grande en 2017.

Aucune leçon n’en fut tirée.

L’attentat de Kippour s’inscrit dans une vague de montée de la haine antijuive depuis le 07octobre 202323 où, sous couvert de « solidarité avec les Palestiniens », on a vu se multiplier les discours haineux et simplistes, les appels à « l’intifada », les slogans belliqueux (« de la mer au Jourdain »), et les accusations de génocide, avec la complaisance de lignes éditoriales qui refusent de qualifier le Hamas de terroriste.

Et on en arrive à ce que selon certains sondages, une part significative des 18-30 ans estime « légitime » de s’en prendre aux Juifs en Europe en raison du conflit du Proche-Orient.

Qu’ont fait les autorités britanniques pour contrer cette vague de haine ? Que comptent-elles faire pour renverser cette tendance qui menace non seulement les citoyens de confession juive, mais la cohésion de la nation tout entière.

La situation appelle le courage politique de cesser de faire d’Israël un état paria et d’exclure les sionistes, de fait les Juifs, de la communauté nationale.

Qu’au soir de cet effroyable attentat, au lieu de rassemblements de solidarité avec les victimes juives, on ait toléré la tenue de nouvelles manifestation de haine anti israélienne dans plusieurs villes de Grande-Bretagne, y compris Manchester, montre que l’inversion victimaire continue à prévaloir et que la mort des Juifs est acceptée comme une fatalité.

La résistance au terrorisme islamiste impose de remettre le Hamas à sa place : celle d’une organisation terroriste coupable de crimes contre l’humanité.

Le 5 octobre soyons au rendez-vous de la résistance au terrorisme

Parce que la solidarité inconditionnelle avec les otages israéliens doit s’exprimer dans la rue, le MPCT participera dimanche 5 octobre à la marche organisée à Paris par le Collectif Tous 7 octobre.

Stop à la torture des otages israéliens humiliés, affamés, exhibés par le Hamas dans l’indifférence du monde !

Enfin, une pression politique s’exerce sur le Hamas ! 72 h a dit Trump.
Le moment est crucial.
Un espoir enfin mais l’angoisse ne nous quitte pas.

Nous serons au rendez-vous de l’espoir et de la détermination dimanche.

D’autres événements auront lieu pour marquer le 2ème anniversaire du crime contre l’humanité du 7 octobre 2023, organisés par le Collectif 7 octobre et par le CRIF.

Liberté pour Cécile Kohler et Jacques Paris, liberté pour tous les otages ! Soutien aux rassemblements du 25 septembre

Ce 25 septembre marquera le 4ème anniversaire qu’une jeune enseignante française prénommée Cécile passera en prison.
Pourquoi ? Pour rien, parce que la République Islamique d’Iran pratique avec succès la diplomatie des otages.

Arracher sa libération, celle de Jacques Paris et du Dr Ahmadreza Djalali (Binational suédo-iranien, otage depuis 9 ans et condamné à mort) est une urgence absolue, vitale.

Le MPCT soutient les rassemblements organisés à Paris et en région, listés sur l’affiche du Comité Liberté Pour Cécile.

A Paris : 19 h place de la Nation (côté avenue Dorian)

C’est tout le peuple iranien qui est soumis à la répression féroce des mollahs. Ne l’abandonnons pas.

Solidaires de tous les otages, ceux des prisons comme ceux des tunnels, nous n’oublions ni Boualem Sansal, otage du régime algérien ni les otages israéliens, torturés, affamés et exhibés par le Hamas.

Liberté, libertad, freedom !

Dimanche 14 septembre soyons au rendez-vous du “Mahsa Day”

En France et dans le monde, des marches pour le 3ème anniversaire de la mort de Mahsa Amini en solidarité avec la résistance héroïque des femmes, de la jeunesse, du peuple d’Iran.

Plein soutien du MPCT !

Liberté pour les Iraniennes, liberté pour les victimes de la répression du régime islamique, liberté pour l’Iran !

PARIS 15 h – 18 h
MARCHE
de la Place Victor Hugo au Trocadéro
organisée par les associations Homa, Femmes Azadi, Action4Iran.

Un rendez-vous à ne pas manquer !