Communiqué du MPCT : Salman Rushdie, le refus de la soumission

Le MPCT exprime toute sa solidarité à l’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie, victime d’une attaque au couteau à New York alors qu’il s’apprêtait à tenir une conférence. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Salman Rushdie semble se rétablir, mais il reste néanmoins en soins intensifs et des séquelles sont à craindre.

Son agresseur a été arrêté et l’enquête est actuellement en cours, mais il semble quasiment acquis que ce dernier a agi conformément à la « fatwa » émise contre l’écrivain par le régime iranien en 1989, suite à la parution de son ouvrage « Les versets sataniques ».
Il s’agit de Hadi Matar, 24 ans, d’origine libanaise et ayant des accointances avec l’extrémisme chiite selon des sources policières. Les premiers éléments d’enquête révèlent notamment un soutien aux Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

In fine c’est bien l’intégrisme islamique qui a tenté d’assassiner Salman Rushdie, cible de l’intolérance du régime des mollahs depuis 33 ans. Avec le recul, Salman Rushdie apparait comme un des premiers lanceurs d’alerte sur la montée de ce fondamentalisme qui s’est exporté en Europe et ailleurs, préfigurant les calvaires de Robert Redecker, Charlie Hebdo, Mila et tant d’autres.

Les défenseurs des droits humains, universels et inconditionnels, se doivent d’être aux côtés de Salman Rushdie.

On peut très bien exprimer des désaccords sur ses écrits comme on peut très bien critiquer une tribune ou une caricature de Charlie Hebdo : on ne peut accepter que les débats d’idées contradictoires, indispensables dans une société démocratique, soient pris en otage par des esprits qui ne connaissent d’autre langage que les insultes et les menaces de mort, qui justifient les attaques physiques voire les tentatives du meurtre au nom du respect du « sacré » (le leur bien entendu) et qui cherchent, toujours au nom de ce « respect » dévoyé, à nous imposer leurs diktats intégristes.

A ce sujet, il y aurait beaucoup à redire sur les égarements d’une partie importante du monde intellectuel, associatif et politique qui a renié ses engagements universalistes au profit d’un relativisme compassionnel où les auteurs d’attaques islamistes sont forcément des “victimes”, tandis que leurs victimes sont ignorées ou jugées quasi-responsables de leur situation sur l’air de « ils l’ont bien cherché ».

Au MPCT, toujours Charlie et Salman Rushdie !

Paris, le 13 août 2022

Afghanistan, un an de honte absolue

Le 15 août 2021, les talibans prenaient le pouvoir à Kaboul, plongeant les Afghanes dans l’horreur islamiste la plus obscurantiste, contraignant à l’exil artistes, journalistes et sportives.

On chercherait en vain trace de cette date terrible dans les archives de l’Assemblée Générale de l’ONU.
Et pour cause : cette assemblée, avec ses commissions et comités, se trouve, comme la plupart des organes onusiens, sous la coupe d’une majorité de dictatures, parfois suivies par des démocraties apeurées. Les 115 pays du groupe des “non-alignés” s’alignent en fait sur les 57 pays de l’organisation de la coopération islamique dont la plupart sont aussi membres du premier. Le résultat est une majorité automatique de 125 états sur 193.
Le Pakistan, parrain des talibans, y est en terrain ami.

Quant au Conseil de sécurité (5 membres permanents ayant droit de véto et 10 membres non permanents) il fit preuve d’une extrême prudence dans sa résolution du 30 août (adoptée, avec abstention de la Russie et de la Chine, après les attentats meurtriers de l’aéroport de Kaboul), se gardant de condamner le coup de force taliban mais exigeant que l’Afghanistan ne soit pas utilisé pour entraîner des terroristes.

Au fil des mois, les atteintes aux droits humains n’ont fait que s’intensifier :

interdiction d’étudier faite aux jeunes filles, imposition du port du voile islamique, effacement des femmes de l’espace public. Elles sont accompagnées d’arrestations, d’enlèvements, d’assassinats, avec persécution des minorités, en particulier les Hazaras. L’ampleur de la crise humanitaire a conduit des familles à vendre leurs petites filles et à les marier à des hommes en âge d’être leurs pères.

Le 23 juin 2022, le Conseil de sécurité a consacré une séance à la situation en Afghanistan.

Si des membres du Conseil, dont la France, ont tenu à défendre des droits humains, et ceux des femmes en particulier, c’est la promotion de la stabilité et des accommodements avec les “autorités de facto” qui a prévalu.

Deux représentantes afghanes de la société civile ont témoigné avec force pour dénoncer les crimes commis: la journaliste Yalda Hakim et la militante des droits des femmes Yalda Royan.

Celle-ci n’a pas caché son amertume :

« Vous nous avez ignorées, et aujourd’hui nous devons payer le prix fort des négligences de la communauté internationale, y compris celles des personnes assises à cette table. »

C’est bien de cette société civile que vient le plus d’espoir !

A l’instar des Iraniennes qui résistent au régime des mollahs, en dépit d’une répression féroce, depuis plus de 40 ans, les Afghanes font preuve d’un immense courage et d’une formidable ingéniosité.

C’est un foisonnement extraordinaire.

Elles résistent dans la rue en manifestant sans hijab ou en taguant les murs, à la maison en organisant des écoles clandestines pour filles et aussi sur les réseaux sociaux.

Elles postent des vidéos à visage découvert pour porter la voix des Afghanes.

Le hashtag #BanTaliban a été partagé plus de 70 000 fois.

Les exilées relaient le combat.

De nombreuses manifestations artistiques et citoyennes auront lieu autour du 15 août.

Elles se poursuivront tout le mois d’août et en septembre.

Avec ses partenaires, le MPCT est totalement solidaire de cette mobilisation

Par l’appel de la coordination européenne de soutien aux femmes afghanes publié dans La Libre Belgique :

https://www.lalibre.be/debats/opinions/2022/08/15/la-situation-des-femmes-afghanes-est-gravissime-et-leurs-voix-sont-ignorees-CQ6FTZPYVJBW5H5JH62RMESLKM/

 


Par la pétition

https://www.change.org/p/non-a-la-burqa-no-to-the-burqa-nein-zur-burka

Par l’exposition des oeuvres de cinq artistes talentueuses et engagées
“Ce que les Afghanes ont à nous dire” qui va à nouveau sillonner la France.



Oublier les Afghanes serait se soumettre et se perdre.

Pas question !

HCM

26 juillet 2016 : l’assassinat du Père Hamel

Le 26 juillet 2016, ce qui a cours dans bien des pays musulmans où les Chrétiens sont persécutés et ciblés par le djihad – églises attaquées, fidèles et prêtres massacrés- se produisit dans la paisible ville de St Etienne du Rouvray, en France profonde.

L’attentat atroce fut revendiqué par l’Etat Islamique, fier de cette lâcheté.

Les deux assassins de Jacques Hamel furent abattus par la police.

Le procès de leurs complices a eu lieu cette année devant la Cour d’Assises spéciale antiterroriste.

Maître Szpiner, avocat de la famille Hamel y a pointé les failles du renseignement puisqu’ Adel Kermiche, un des assassins, en liberté conditionnelle avait annoncé sur la chaîne Telegram son intention de couper des têtes dans une église.

Em mars dernier trois des complices ont été condamnés à des peines de prison allant de 8 à 13 ans pour association de malfaiteurs terroristes.

Le quatrième, Rachid Kassim, commanditaire présumé de l’attentat a été condamné à la prison à perpétuité, en son absence : il serait mort en Irak.

Désigner le terrorisme islamiste en rappelant le souvenir du Père Hamel, ce n’est pas stigmatiser c’est RÉSISTER en refusant de taire la vérité, c’est rejeter une auto-censure indigne et inefficace.

Depuis, égorgements et attaques au couteau se sont poursuivies en France à un rythme alarmant. Délinquance ? Djihad ? Un entre-deux troublant.

Victoria Wilson

Crédit photo : Conférence des Evêques de France

Communiqué du MPCT : Attentat de la rue des Rosiers, en finir avec une impunité de 40 ans !


Le 9 août 1982 un attentat perpétré contre le restaurant Goldenberg de la rue des Rosiers, au coeur du quartier juif du Marais, imputé au groupe palestinien d’Abou Nidal (1), faisait 6 morts :

Mohamed Bennemou, André Hezkia Niego, Grace Cuter, Anne Van Zanten, Denise Guerche Rossignol, et Georges Demeter.


22 personnes furent blessées dont certaines très grièvement.


Ce crime est resté impuni.

L’enquête fut enterrée, en vertu d’un pacte, longtemps resté secret, entre les services de renseignement français et les terroristes : la garantie de l’impunité contre l’engagement de ne plus commettre leurs attentats sur le territoire national.

Relancée en 2011 grâce au Juge antiterroriste Trévidic et au travail de policiers, elle permit d’identifier quatre suspects, auteurs présumés de l’attentat.

Walid Abdulrahman Abou Zayed, alias « Souhail Othman », Palestinien devenu citoyen norvégien, a enfin été extradé par la Norvège en décembre 2020. Mis en examen, il est en détention provisoire plus d’un an dans l’attente d’un procès.

En revanche la Jordanie et l’Autorité Palestinienne refusent toujours d’extrader les trois autres suspects :

Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta », présenté comme le cerveau de l’attentat et Nizar Tawfiq Mussa Hamada, membre présumé du commando, deux ressortissants jordaniens.

Mahmoud Khader Abed Adra, alias « Hicham Harb »,Palestinien de Cisjordanie.

A la veille de la réception à l’Elysée de Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité Palestinienne, le CRIF et l’Association française des Victimes du Terrorisme se sont adressés ensemble au Président Macron pour le lui rappeler.

Le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme soutient pleinement leur démarche.

Ni l’Autorité Palestinienne ni la Jordanie ne peuvent se soustraire à leur devoir d’extrader les suspects de l’attentat de la rue des Rosiers.

Le Président Macron a-t-il mis Mahmoud Abbas devant ses responsabilités ?

Voilà 40 ans que les proches des victimes attendent que justice leur soit rendue !

(1) “Fatah-Conseil révolutionnaire”, groupe dissident de l’Organisation de libération de la Palestine.

Paris, le 22 juillet 2022


Crédit image
: CRIF, Conseil Représentatif des Institutions juives de France

Les victimes de l’AMIA dans nos consciences.


C’était le 18 juillet 1994 au matin : l’attentat à la voiture piégée contre l’immeuble de la communauté juive de Buenos Aires faisait 85 morts et 240 blessés.

Deux ans plus tôt c’est l’Ambassade d’Israël en Argentine qui avait été la cible d’un attentat : 29 personnes tuées.

A ce jour justice n’a pas été rendue aux victimes.

En 2006 le Procureur Alberto Nisman reprenait l’enquête et accusait la République Islamique d’Iran d’avoir commandité l’attentat dont le Hezbollah Libanais assura l’exécution.
Il mettait en évidence les entraves à la justice des autorités argentines et Christina Kichner, alors Présidente qui avait opté pour un arrangement avec l’Iran.
Juste avant de remettre ses conclusions, Alberto Nisman mourut dans des conditions mystérieuses !

Aucun des suspects, parmi lesquels l’ancien dirigeant Rafsandjani et le chef des très terroristes Gardiens de la Révolution, Mohsen Rezdi, n’a été extradé. Ils sont pourtant recherchés par Interpol.
Mohsen Rezdi s’est même permis de se rendre au Nicaragua en janvier dernier, en toute impunité, provoquant la colère des autorités argentines.

Pour les familles des victimes, 28 ans après c’est toujours la souffrance et la colère.
Leur exigence : vérité et justice.


Nous la partageons !

La complaisance avec le régime islamique de Téhéran, qui a pour horizon la répression effroyable à l’intérieur et le terrorisme à l’extérieur, n’a que trop duré.

Huguette Chomski Magnis

Secrétaire générale du MPCT

Une pétition internationale en solidarité avec les Afghanes : Non à la burqa !

 

Non à la burqa ! No to the burqa ! Nein zur Buka !

La pétition trilingue est en ligne sur change.org

https://chng.it/j9BG8FR64B

Assurer son succès en signant et partageant, c’est refuser d’abandonner les Afghanes.

Parmi les commentaires de soutien à la pétition, celui-ci, plus long que les autres :

“Je signe parce que la burqa emmure les femmes vivantes, les réifie en leur déniant le droit d’exister en tant que personnes humaines autonomes, jouissant des libertés fondamentales auxquelles tout être humain a droit. le Le port de la burqa ne peut avoir été inventé et imposé que par des hommes désireux d’avoir des femmes esclaves ! Et celles qui s’imaginent la porter librement se cachent leur peur des conséquences dramatiques que le refus de la porter entraînerait pour elles, ce qui, dans tous les cas est le signe de leur soumission au pouvoir exorbitant que des hommes s’arrogent sur elles! N’oublions jamais que le degré de liberté dont jouissent les femmes (liberté d’étudier, d’aller et venir, liberté d’exercer la profession de son choix, liberté de conscience) est le thermomètre du niveau de démocratie dans une société. Partout où les femmes leur sont jetées en pâture, les hommes devraient s’inquiéter du sort que leurs gouvernants leur réservent à eux-mêmes!!!” (Edith T.)

Communiqué du MPCT : Hommage à Françoise Rudetzki

Nous sommes sous le choc à l’annonce de la disparition de Françoise Rudetzki et adressons toute notre sympathie à sa famille.

Fondatrice de SOS Attentats, cette grande dame aura été la pionnière mondiale de la défense des victimes du terrorisme.
C’est elle qui a obtenu pour les victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre.
Elle avait aussi obtenu le droit pour les associations de victimes de se constituer partie civile.

D’un courage admirable face aux cruelles séquelles de l’attentat qu’elle avait subi et face à tous les obstacles, elle aura été active jusqu’à ses derniers jours.

Elle avait aussi été d’une extrême clairvoyance, sachant prédire très vite qu’en matière de terrorisme, nous n’avions encore rien vu, interpellant les politiques dont le pronostic était, hélas bien à tort, “la France en a fini avec le terrorisme.”

Pour Françoise Rudetzki qui avait témoigné inlassablement et nous avait fait l’honneur de répondre à nos invitations à de multiples reprises, le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme gardera à jamais un immense respect et une profonde gratitude.

Elle continuera à inspirer notre engagement.

Photo MPCT : Françoise Rudetzki au premier Salon du Livre du MPCT le 11 septembre 2021

Grenoble : plus qu’un symbole

Le MPCT s’associe totalement au communiqué publié le 4 mai par la Ligue du Droit International des Femmes car ce qui se se joue au Grenoble n’a rien d’anodin.

Les talibans qui imposent désormais le port de la burqa aux Afghanes situent le contexte !

4 MAI 2022 – Le burkini : un tournant ?

“La LDIF se félicite des vives réactions suscitées par les prises de position du maire écologiste de Grenoble, qui souhaite modifier le règlement intérieur des piscines grenobloises afin de lever les interdits en vigueur depuis 2012, y compris concernant le port du burkini dans les bassins. Cette question sera examinée lors d’un conseil municipal le 16 mai prochain.

Reprenant à son compte l’inversion des valeurs de liberté et d’égalité, l’édile ose affirmer « À Grenoble, nous veillerons à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination ».

Face à ces dérives la LDIF salue notamment le lancement de la pétition intitulée « Burkini, hijab : quels combats, à Grenoble ? »[1], la prise de position très ferme du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui menace de couper les subventions de Grenoble en cas de vote favorable au burkini, le soutien du Comité Laïcité et République, et aussi la réaction d’Alain Carignon, qui « appelle les Grenoblois à venir ce jour-là exiger un référendum », ajoutant que « le maire de Grenoble n’est pas mandaté pour soutenir l’islamisme politique ».

Sans surprise, c’est encore et toujours Alliance Citoyenne qui est à la manœuvre.

Rappelons que cette même association a engagé une procédure auprès du Conseil d’Etat afin d’obtenir la modification de l’article 1er des statuts de la FFF interdisant tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance religieuse lors des compétitions ou manifestations organisées par cette Fédération. Consciente de l’importance que revêtira la décision du Conseil d’Etat, la LDIF intervient en soutien de la FFF dans le cadre de cette procédure qui n’a pas encore donné lieu à un examen sur le fond.

Ces offensives doivent être prises au sérieux par le pouvoir politique. L’heure n’est plus aux tergiversations, on ne doit plus laisser l’islam politique avancer au nom d’une liberté de choix qui n’est que celui de museler la liberté des femmes dans l’espace public.”

[1] https://emancipation2022.wixsite.com/emancipation

Education : dans l’oeil du cyclone anti-démocratique !

Voici 8 ans 276 lycéennes nigérianes de Chibok étaient kidnappées par les islamistes de Boko Haramn émules de l’Etat Islamique.

“Bring back our girls ! “
s’écrièrent leurs familles, mères en tête et elles parvinrent à donner un retentissement exceptionnel à cet enlèvement de masse – ni le premier ni le dernier d’une longue série.
“Bring back our girls ! “ répétèrent en choeur stars et politiques, très fort la première année puis de moins en moins fort jusqu’au silence total de l’oubli.
Au fil des années, par la fuite ou au terme de tractations opaques, plus rarement grâce à des opérations militaires, beaucoup ont recouvré une liberté qui reste le plus souvent amère
Mais 109 de ces jeunes femmes arrachées en avril 2014 à leurs études et à leurs familles sont toujours portées disparues, comme d’autres otages de Boko Haram.


Abandonnées du monde et de leur propre Président, Buhari !

En ce 8 ème et terrible anniversaire, la faiblesse des rassemblements BBOG est pathétique.
L’intervention de Grace Dauda, une des otages de Chibok libérées, mérite toute notre solidarité:
“Je supplie le gouvernement de ne pas abandonner mes soeurs enlevées avec moi.”



L’éducation et singulièrement celle des filles est “Haram” donc bannie, tout comme la musique, le sport, la liberté.

C’est là le programme des talibans qui, après avoir visé pendant des années lycéennes et enseignantes par des attentats meurtriers, ont depuis leur coup de force tout bonnement interdit l’enseignement secondaire aux jeunes afghanes !
Etre solidaire de leur résistance, c’est aussi nous mobiliser pour défendre en France l’enseignement et sa si précieuse laïcité, digue bien menacée par l’offensive islamiste.
Au pays de Samuel Paty, les libertés académiques ne doivent plus rien céder !

Mila, exclue de fait de son lycée au nom du “pas de vagues”, interdite de scolarisation pour avoir offensé l’Islam, continue à être harcelée et menacée de mort.

Belle figure de Marianne, elle continue à refuser de se soumettre. En défendant sa liberté d’expression, y compris sur le terrain judiciaire, elle défend la liberté, nos libertés.

Elle est de la même trempe que les jeunes Afghanes qui manifestent pour avoir le droit d’étudier.

DEPUIS LE DANEMARK,LE PROFESSEUR GERARD LEHMANN A ADRESSE DEBUT AVRIL UNE LETTRE OUVERTE A LA PROVISEURE DE L’ANCIEN ETABLISSEMENT DE MILA, LE LYCEE LEONARD DE VINCI A VILLEFONTAINE.

A lire ci-dessous et à faire lire.

Victoria Wilson



Les insultes et menaces ne m´atteignent pas vraiment.
Elles me font juste voir le monde autrement.

Mila, extrait de sa chanson Je ne veux pas mourir

Madame la Proviseure,

Nous voilà à quelques jours de la comparution au Tribunal judiciaire de Paris de quelques personnes inculpées pour avoir injurié Mila, votre ancienne élève, pour l´avoir menacée de mort et lui avoir promis les traitements les plus ignobles. Au nom d´Allah.
Je prépare pour la fin avril des conférences au Danemark sur la situation de la France et sur les sujets abordés pendant la campagne présidentielle.
La prégnance d’un totalitarisme religieux, les atteintes à la sûreté, aux droits imprescriptibles de notre nation, dont les libertés de conscience et d´expression, la violence, sont au centre des préoccupations des Français.
L´égorgement du professeur Samuel Paty, les harcèlements dont nos collègues font l´objet, dans le secondaire mais aussi dans le supérieur, trahissent la démission de l´État et, dans le cas de l´école, des services académiques. À ceux qui en doutent je conseille la lecture de l´ouvrage du professeur de philosophie Didier Lemaire : Lettre d´un Hussard de la République. Mais de tout cela vous êtes parfaitement au courant.
Vous
Vous êtes également parfaitement au courant des trois articles du règlement intérieur de votre établissement. Vous êtes responsable de leur application.
Ce qui pour Mila est un drame personnel est devenu une affaire d´État qui dépasse de loin le niveau politique. Il est de l´ordre métapolitique, civilisationnel, humain.
Il s´agit du blasphème, du droit au blasphème. Et vous n´ignorez pas que l´OCI (Organisation de la Coopération Islamique) milite au sein de l´ONU pour faire reconnaître toute critique de l´islam comme un blasphème.
Savez-vous que la CEDH (la Cour Européenne des droits de l´homme), quand elle entérine le 18 mars 2019 la condamnation par la justice autrichienne d´une femme qui avait assimilé le mariage de Mahomet (56 ans) avec Aïcha (9ans) à un acte de pédophilie, établit de fait le blasphème comme un délit ?
Vous avez déclaré, lors d´une audition judiciaire, vous sentir gênée que Mila donne de votre établissement une image défavorable.
Le lycée Léonard de Vinci de Villefontaine est lauréat des trophées de la laïcité dans le concours « Non au harcèlement ». Cela vous suffit-il quand un certain nombre de vos élèves ont harcelé Mila au nom de l´islam, et que vous auriez été informée de leur identité ?
Vous n’auriez pas saisi le Conseil de discipline de votre établissement.
Mais, me direz-vous, on ne peut aller contre l´air du temps : suivant un sondage commandé à l´IFOP pour Charlie Hebdo (début février 2020), les Français sont divisés (50%-50%) sur le droit au blasphème. Et la position des services académiques est claire : pas de vagues !
Albert Camus
Albert Camus, en son temps, évoquait dans ses Carnets les ténébrions dans le sens figuré, les amoureux des ténèbres intellectuelles, les tenants du terrorisme intellectuel germanopratin, que la parution de L´homme révolté, en 1951, rendit furieux.
Mila est sa fille spirituelle. Ajoutons soixante-dix ans. Que nous dit Camus ?
Qu´est-ce qu´un homme révolté ? Un homme qui dit non. Mais s´il refuse, il ne renonce pas : c´est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement.
Il dit oui à ce qui justifie sa révolte, dont il a le sentiment, au moins, qu´elle lui est commune avec tous les hommes, qu´elle participe donc d´une nature humaine.
Une photo de famille
Un incorrigible Michel Onfray évoque une photo de famille à propos de ceux qui condamnent Mila – Les Abdallah Zekri (du CFCM, Conseil Français du Culte musulman), Belloubet, Bellatar, Hanouna, Royal (Ségolène), Caroline de Has, Martine Aubry, Ibrahim Maalouf (le trompettiste de talent), Marie Kirschen, la rédactrice en chef des Inrockuptibles et militante des LGBT, l´association Osez le féminisme etc…). La liste des bien-pensants est bien plus longue, et bien plus nombreuse la famille qui rassemble les adeptes du Bien et de la Pensée unique : les ténébrions de notre temps.
Elle et nous
Vous craigniez que Mila donne de votre établissement une image défavorable.
Rassurez-vous. Dans ce monde de ténébrions, Mila est lumineuse.
Elle est courageuse, tenace, lucide. Elle est un révélateur et un symbole.
Le titre de son livre est Je suis le prix de votre liberté.
Elle est le prix de ma liberté, elle est le prix de la vôtre également. Ne le dédaignez pas.
Toi MILA
Et quand une jeune-fille paye si cher le prix de notre liberté, quand elle écrit :
Malgré moi, je porte sur mes épaules le combat qu´un pays entier devrait mener, disons-lui : Mila, tu n´es pas toute seule, je suis avec toi, dans ton combat, et j´ai le courage de le dire publiquement. J´en prends le risque, avec beaucoup d´autres. Et je serai en pensée avec toi, en ces jours d´avril ou le tribunal des hommes prendra la mesure de la médiocrité humaine sous la forme du fanatisme islamique.
C´est ce que je fais avec ces lignes. Peut-être pourriez-vous, madame la Proviseure, trouver à son intention quelques mots de regret ou d´excuse ou même, pourquoi pas, d´empathie. Ils vous honoreraient comme ils honoreraient votre établissement.
Et ces mots, je serais heureux de les citer au moment d´évoquer le courage de Mila devant un public danois.
Car c´est avec une Mila qu´un pays entier peut retrouver la fierté d´être et la volonté de durer. Avec elle, avec toutes celles et tous ceux qu´elle inspire.

Gérard Lehmann