Ce jour-là, le siècle nouveau basculait.
La fresque que Jérome Mesnager réalisa 10 ans plus tard pour la Journée Internationale Contre le Terrorisme organisée par le MPCT exprime talentueusement l’ampleur du choc, dont l’humanité ne s’est pas vraiment remise.
Que restent à jamais dans nos consciences ces hommes et ces femmes qui appelaient au secours en agitant des serviettes aux fenêtres des tours jumelles ou qui se jetaient dans le vide, ces pompiers héroïques et les résistants du Vol 93 !
Le terrorisme islamiste n’était pas une nouveauté, il avait meurtri l’Algérie et frappé la France mais le 11 septembre ouvrait l’ère du terrorisme de masse et celle de sa mise en scène, la diffusion des images en direct faisant partie de la stratégie : terroriser pour soumettre.
Peu après, ils osèrent la décapitation filmée de Daniel Pearl, assassiné comme Samuel Paty allait l’être 18 ans plus tard, pour avoir rempli leur devoir, informer pour l’un, enseigner pour l’autre.
Après le 11 septembre, notre désarroi à nous qui allions fonder le MPCT ne venait pas tant de l’ampleur du crime que de l’attitude des organisations se réclamant des droits de l’homme et de la paix : le crime contre l’humanité réclamait la réprobation universelle et celle-ci faisait défaut.
De l’obscène jouissance esthétique exprimée par un penseur devant le spectacle de la destruction des tours aux petites phrases sur les Américains qui l’avaient bien cherché, ces attentats étaient légitimés, comme l’étaient et allaient continuer à l’être les attentats qui décimaient les civils israéliens.
Une autre forme de soutien au terrorisme ne tarda pas à se manifester : le déni. Tout cela n’était qu’un complot ourdi par laCIA et le Mossad. Donc le terrorisme islamiste n’existait pas. CQFD.
Depuis il y a eu bien des 11 septembre…
Rares sont les dates du calendrier qui ne marquent pas le souvenir d’un ou plusieurs attentats dans le monde.
En France vint 2012 et l’impensable : des enfants juifs assassinés « pour venger les enfants de Gaza. » Vint 2015, la population de notre pays laïque massivement attaquée pour sa liberté interdite par la Sharia.
La tentation est grande de ne pas désigner le mal, de parler de terrorisme sans le qualifier d’islamiste.
Nous, nous pensons, comme Camus nous l’a appris, qu’il est grave de ne pas bien nommer les choses.
Honorer la mémoire de Samuel Paty est crucial.
Nous dénonçons les vandales qui ont osé effacer son nom au square qui lui est dédié à Paris.
Nous voulons au contraire voir se multiplier les places, les rues, les squares Samuel Paty et surtout les Collèges et Lycées Samuel Paty.
Car si l’Education Nationale a bien des défis à relever, contrer l’offensive islamiste est pour elle une priorité.
Cette offensive est aujourd’hui cristallisée autour de la promotion d’un uniforme, celui qui est imposé aux filles et aux femmes dans les dictatures islamistes et par les djihadistes.
Elle allie habilement victimisation et menace. Les menaces doivent être prises très au sérieux, elles le sont d’ailleurs à présent.
Essayons d’entendre Salman Rushdie quand il dit « Le terrorisme ne doit pas nous terroriser. La violence de doit pas nous dissuader. Le combat continue. »
Huguette Chomski Magnis
Photo : Jérôme Mesnager devant la fresque qu’il créa en direct au Jardin du Luxembourg pour la Journée Internationale Contre le Terrorisme organisée par le MPCT le 11 septembre 2011.