16 octobre, rassemblement en hommage à Samuel Paty : le message du MPCT

« Cet instant, je m’en souviendrai toute ma vie. L’un des nôtres est tombé, me dis-je, m’apercevant aussitôt qu’il s’agit d’une formule que l’on utilise en temps de guerre … »

L’homme qui s’exprime ainsi est un professeur de français chevronné qui ajoute :

 « Ce fanatisme qui a mené à la décapitation de Samuel Paty, je l’ai vu doucement grandir, éclore, prendre ses aises dans l’école de la République, fleurir sur l’ignorance crasse, sur les renoncements des uns et des autres. »

Mais c’est anonymement qu’il doit témoigner, voulant continuer à exercer le métier qu’il aime  passionnément. Remercions la formidable journaliste Carine Azzopardi, victime du terrorisme islamiste elle aussi, entrée en résistance, de lui avoir donné la parole. (1)

Il dit la grande solitude du professeur qui ne sait vers qui se tourner quand survient  l’incident redouté car l’islamisme est l’angle mort des syndicats et que « pas de vagues » est devenu le nouveau mantra pour l’administration aussi.

L’année scolaire a à peine plus d’un mois et combien de ces incidents déjà !

Combien d’atteintes à la laïcité, combien de menaces de mort, de références à Samuel Paty, non pour honorer un héros mais pour promettre le même sort aux récalcitrants.

Si aujourd’hui, c’est ailleurs dans le monde qu’on décapite, au nom de la même idéologie, un homosexuel, une femme, un Chrétien, on aurait bien tort de minimiser la gravité des menaces proférées. Comme tout totalitarisme, l’islamisme a le verbe performatif : dire c’est faire.

L’enjeu est immense : terroriser l’école en France comme ailleurs, museler, soumettre, briser les libertés académiques et la transmission du savoir. Donc asservir idéologiquement la jeunesse, obérant tout l’avenir de notre société !

C’est pourquoi il faut savoir saluer le courage des jeunes qui refusent de plier : Mila ou les étudiants de « Dernier espoir »  Ce nom atteste de la conscience qu’elles et ils ont de la gravité de la situation.

A leur façon, ces jeunes sont de la même trempe que les filles, les femmes, la jeunesse, le peuple d’Iran  en lutte contre le régime islamique.

La révolution iranienne, le vent de l’Histoire qui souffle de Téhéran nous conforte dans notre engagement. Nous oblige aussi, à résister à ceux qui voudraient imposer ici ce dont l’Iran cherche héroïquement à se libérer.

(1) “Ces petits renoncements qui tuent” Carine Azzopardi & le témoin, Editions Plon