Le MPCT exprime toute sa solidarité à l’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie, victime d’une attaque au couteau à New York alors qu’il s’apprêtait à tenir une conférence. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Salman Rushdie semble se rétablir, mais il reste néanmoins en soins intensifs et des séquelles sont à craindre.
Son agresseur a été arrêté et l’enquête est actuellement en cours, mais il semble quasiment acquis que ce dernier a agi conformément à la « fatwa » émise contre l’écrivain par le régime iranien en 1989, suite à la parution de son ouvrage « Les versets sataniques ».
Il s’agit de Hadi Matar, 24 ans, d’origine libanaise et ayant des accointances avec l’extrémisme chiite selon des sources policières. Les premiers éléments d’enquête révèlent notamment un soutien aux Gardiens de la révolution islamique d’Iran.
In fine c’est bien l’intégrisme islamique qui a tenté d’assassiner Salman Rushdie, cible de l’intolérance du régime des mollahs depuis 33 ans. Avec le recul, Salman Rushdie apparait comme un des premiers lanceurs d’alerte sur la montée de ce fondamentalisme qui s’est exporté en Europe et ailleurs, préfigurant les calvaires de Robert Redecker, Charlie Hebdo, Mila et tant d’autres.
Les défenseurs des droits humains, universels et inconditionnels, se doivent d’être aux côtés de Salman Rushdie.
On peut très bien exprimer des désaccords sur ses écrits comme on peut très bien critiquer une tribune ou une caricature de Charlie Hebdo : on ne peut accepter que les débats d’idées contradictoires, indispensables dans une société démocratique, soient pris en otage par des esprits qui ne connaissent d’autre langage que les insultes et les menaces de mort, qui justifient les attaques physiques voire les tentatives du meurtre au nom du respect du « sacré » (le leur bien entendu) et qui cherchent, toujours au nom de ce « respect » dévoyé, à nous imposer leurs diktats intégristes.
A ce sujet, il y aurait beaucoup à redire sur les égarements d’une partie importante du monde intellectuel, associatif et politique qui a renié ses engagements universalistes au profit d’un relativisme compassionnel où les auteurs d’attaques islamistes sont forcément des “victimes”, tandis que leurs victimes sont ignorées ou jugées quasi-responsables de leur situation sur l’air de « ils l’ont bien cherché ».
Au MPCT, toujours Charlie et Salman Rushdie !
Paris, le 13 août 2022