Le procès des attentats de janvier 2015 va s’achever.
On en retiendra les témoignages poignants des victimes survivantes et des familles des victimes disparues lors de cette semaine sanglante.
On en retiendra aussi les plaidoiries très fortes des avocats des parties civiles et en particulier la défense passionnée de la liberté d’expression par Maître Richard Malka.
Au même moment a été communiqué le bilan chiffré des incidents survenus dans les établissements scolaires lors de l’hommage à Samuel Paty, le 2 novembre.
Sur les 793 faits signalés, on a rapporté 17% d’apologies du terrorisme, 12% de refus de participer à la minute de silence, 9% de perturbations de l’hommage et, semble-t-il, 5 % des menaces de mort !
Et 20% de provocations, 20% de contestations.
On peut considérer que, rapporté aux plus de 60 000 établissements qui accueillent 12 millions d’élèves en France, ces chiffres sont très minoritaires.
Ils doivent cependant nous faire réagir car ils confirment l’ampleur de la pénétration de l’islamisme et son corollaire, la légitimation du terrorisme, bien au-delà de mosquées visées à juste titre, au sein-même de la société et de la jeunesse scolarisée.
Si des parents ont été impliqués, 90% des incidents sont le fait d’élèves.
On relève aussi que 48% de ces incidents ont eu lieu au collège et 23% en primaire, ce qui est alarmant pour l’avenir !
Par comparaison 18% ont eu lieu en lycée général et technologique et 11% en lycée professionnel.
Enfin, on peut raisonnablement penser que des incidents n’ont pas été remontés, le “pas de vagues” qui a trop longtemps prévalu n’ayant sûrement pas disparu, même après l’effroyable assassinat d’un enseignant, décapité pour le contenu d’un cours.
Gagner la bataille des esprits et des coeurs, rompre avec l’indulgence envers le soutien au terrorisme et les petits arrangements avec l’islamisme, voilà l’urgence à laquelle doit répondre toute la société civile. Les enseignants qui y sont confrontés ne doivent plus être abandonnés.
Samuel Paty, devenu une figure emblématique de la défense de l’enseignement, de celle de la liberté d’expression et de la résistance citoyenne au terrorisme, mérite d’être honoré sur le temps long, lui qui avait été si peu soutenu.
Huguette Chomski Magnis