Depuis 5 mois , les révoltés tenaient bon. Ils avaient eu raison du dictateur génocidaire Bechir, en dépit des soutiens dont celui-ci bénéficiait au sein de la communauté internationale.
Ils (et elles aussi) tenaient pacifiquement la rue par leurs sit- ins, refusant la poursuite du régime militaro -islamiste par les successeurs et co-génocidaires de Bechir.
Seule la détermination populaire avait empêché ces derniers de se livrer à un bain de sang.
Et puis ce lundi matin, Burham et Hemedti, chefs d’un Conseil prétendument transitionnel, ont lancé leurs milices ( les ex janjawids) à l’assaut de manifestants pacifiques.
Les tirs à balles réelles et autres exactions ont fait plus de 30 morts et des centaines de blessés. Images terribles, corps abandonnés dans les rues ou jetés dans le Nil.
Les portraits de victimes du massacre du 3 juin publiées par “Sudan Uprising”
Cette répression sanglante n’a pas réussi à briser une résistance remarquablement pugnace. Les manifestations ont continué !
Légende : zone de sit-in. Le Soudan tout entier !
A noter qu’on a vu apparaître un autre étendard que le drapeau actuel du Soudan.
Celui-ci avait été le drapeau du pays de 1956 ( date de son indépendance ) au coup d’état de 1970.
Les dirigeants de la contestation nous demandent d’informer sur ce qu’ils subissent et de relayer leur revendication politique : gouvernement civil et démocratique. Ils ont besoin de notre soutien !
La France a condamné la violence et demande le jugement des responsables.
Elle appelle aussi à la poursuite des négociations. Or aucune négociation ne peut se mener dans un tel contexte, entre bourreaux et victimes.
Les prochaines heures seront déterminantes !
La solidarité internationale est cruciale.
Huguette Chomski Magnis
A lire : l”article de Bernard Schalscha qui expose très bien les enjeux