Gaza : en 10 points, petit manuel de savoir-dire à l’usage des journalistes, politiques et “people”

{{Point 1}}Ne pas rappeler que le Hamas figure sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union Européenne. Des fâcheux pourraient s’aviser de mettre en doute les informations qu’il diffuse et s’alarmer de voir relayée la propagande d’une organisation terroriste.{{Point 2}}Reprendre les communiqués du Hamas et les bilans de pertes humaines effroyables donnés par les autorités sanitaires à sa botte, sans préciser “selon le Hamas”. En revanche, bien indiquer pour la partie adverse, “selon l’armée israélienne”, bien dire que celle-ci {affirme } ou {prétend} quelque chose. {{Point 3}}En règle générale, ne jamais associer les mots “palestinien” et ” terroriste”. C’est impossible. A qui demanderait ingénument pourquoi, répondre que c’est trop long à expliquer, c’est comme cela et c’est tout.{{Point 4}}Bien parler de “manifestations”, présumées pacifiques, durement réprimées par les Israéliens et en aucun cas d’offensive violente et de tentative d’invasion d’un pays.{{Point 5}}Ne surtout pas gêner la mise en scène macabre, laisser instrumentaliser les enfants au maximum, même un bébé mort, ne pas rectifier les informations après avoir colporté de fausses accusations – ou alors le faire avec la plus extrême discrétion pour ne pas gâcher l’effet initial.{{Point 6}}Quand le Hamas annonce lui-même, c’est ballot, que la très grande majorité des victimes du 14 mai étaient ses combattants, dont il publie les photos martiales, la meilleure solution est de “zapper” l’information, comme on occulte tous les documents qui infirment la thèse de la foule pacifique. Sinon, il devient difficile de parler de {massacre de civils,} voire de {génocide}, comme le fait Erdogan, expert en la matière.{{Point 7}}Il est par contre bon de parler d’une ” marche du retour” si tragiquement romantique. Ne pas discuter le concept, ne pas dire que l’on ne peut retourner là où on n’est jamais allé. Ne pas discuter l’unicité du statut, héréditaire, de réfugié palestinien.{{ Point 8}}S’abstenir de montrer des photos de Gaza, de ses hôtels et centres commerciaux de luxe et même de ses marchés aux étals bien garnis de fruits et légumes abondants. Il ne faut pas toucher à l’image de la {prison à ciel {} ouvert}, affamée par un {blocus drastique}.{{Point 9}}Eviter de parler du passé compliqué. Ne jamais associer les mots ‘juif” et “Palestine” et même “juif” et “Jérusalem”, ne pas rappeler que les Juifs se sont affirmés palestiniens des dizaines d’années avant les Arabes de Palestine.{{Point 10}}Au sujet des fonds très importants attribués par l’Union Européenne à l’Autorité Palestinienne et, via des institutions, au Hamas, mais qui ne profitent guère à la population, éviter de poser la question “où va l’argent ?”Inutile d’expliquer que la corruption des uns et des autres, les achats d’armes , la construction des tunnels d’invasion, les salaires versés aux terroristes et à leurs familles, absorbent cette manne. {{L’opinion a besoin qu’on lui présente une image simple. Il faut éviter de la compliquer.}} Huguette Chomski Magnis Paris, le 22 mai 2018