Tribune : Il suffit.

La longue litanie des drames reprend, continue, avec son cortège d’assassins (« connus des services de renseignements ») et de nos martyrs sous le couteau de ces lâches, traîtres au pays – notre pays la France – qui les nourrit, les soigne, les éduque… Et toujours l’assaut sous le même cri de ce qui se voudrait Grand étant finalement grandement déshonorant. {« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente où le tueur sait d’avance qu’il atteindra la femme et l’enfant ». Albert Camuis } Là, pas de cause, de lâches assassinats. Alors, ce jour, tout en colère contenue je voulais écrire sur les conditions non remplies de notre sécurité à tous qui, de circonvolutions en circonvolutions gouvernementales et parlementaires, créent plutôt les conditions de quasi non-assistance à peuple en danger…L’Histoire jugera. Et puis j’ai voulu écrire sur autre chose car bien plus experts que moi dénoncent cet état de fait dont nos responsables successifs, à tort, se défendent en ne mettant pas en place l’absolu de ce qui convient de faire en de pareils situations, se défaussant en partie répétant en boucle que « le risque 0 n’existe pas ». Pour sûr, mais on peut s’en éloigner comme s’en rapprocher. Tout est question de mesures. Car il m’est venu comme une évidence. {{A chaque drame, celui d’hier à Paris-Opéra faisant suite à ceux dans l’Aude le 23 mars, les assassins sont à la Une. On n’en finit pas à longueur d’antennes – pour « connaître et comprendre » ceux ne méritant que mépris – de dresser le tableau identitaire des assassins. En proportion, la place qui devrait être importante laissée aux victimes est congrue ! }}Et de marches blanches en marches blanches, on finirait presque par oublier leurs noms, leurs visages alors que demeurent ceux de leurs bourreaux. Quelle indécente perversion et inversion. Il suffit ! Il ne peut en être ainsi car ces salauds ne méritent aucune trace dans notre mémoire collective. Ils doivent être rejetés aux tréfonds de l’oubli, bannis de la mémoire des hommes afin que ne demeurent en nous comme appel à résister à cette barbarie -et la vaincre – que les visages radieux de leurs victimes dont la vie a été arrêtée en plein vol par ce qui n’est rien d’autre qu’un fascisme vert, pas une cause… Eric-Hubert Wagner le 14 mai 2018.