Nigeria : tant de jeunes otages dans nos consciences !

-Le Président Buhari entend briguer un nouveau mandat en 2019. Il a assuré il y a peu que toutes les lycéennes de Chibok enlevées il y a 4 ans seraient bientôt libres. Il se veut rassurant, comme il l’est depuis son élection en 2015. Sauf que selon l’article du New York Times consacré aux lycéennes rescapées, on estime que 12 parmi les 112 qui manquent toujours à l’appel sont mortes ! C’est une effroyable torture pour les parents des disparues. L’information glace le sang.-Tout l’article du NYT est d’ailleurs glaçant : libérées, les filles les plus “chanceuses”, suivies dans le cadre d’un programme universitaire intensif de réinsertion, ne sont pas vraiment libres, ni de voir leurs familles ni de vivre à leur guise.https://www.nytimes.com/interactive/2018/04/11/world/africa/nigeria-boko-haram-girls.html?smid=tw-shareLeurs photos les montrent, belles mais comme figées, avec une infinie tristesse dans le regard. Pas un cheveu ne dépasse chez ces jeunes filles, chrétiennes pour la plupart, comme si l’empreinte du voile islamique dont Boko Haram les avait recouvertes était restée, avatar du syndrome de Stockholm. Le voile islamique est d’ailleurs devenu omniprésent dans le nord-est du Nigeria.-Le sort des autres est encore bien plus misérable dans les camps de déplacés : rejetées, soupçonnées de collusion avec leurs bourreaux, elles sont ostracisées et les enfants nés de leurs viols par des terroristes ne sont pas acceptés.-Et puis il y a toutes les autres, tous les autres, anonymes victimes de Boko Haram : 1000 enfants enlevés depuis 2013 !-Sur l’enlèvement des lycéennes de Dapchi en février, il y a des zones d’ombre. Certaines auraient été tuées. Ce qui est sûr c’est que les hommes de Boko Haram (deux factions s’affrontent au sien de ce groupe islamiste) ont ramené eux-mêmes la centaine de filles libérées, sinon triomphalement du moins dans un troublant climat de complaisance envers leur autorité. -Ce qui est sûr aussi c’est que si la jeune Leah Sharibu n’a pas été libérée, c’est qu’elle a été discriminée pour sa foi chrétienne.-{{Le gouvernement Buhari a d’autres priorités que le sauvetage des otages et la protection des écoles.}}Il envoie la police contre les manifestants et le mouvement s’essouffle. On comprend mieux que l’Ambassade du Nigeria à Paris ait refusé de recevoir notre délégation.{{Aussi, le 14 avril, nous avons dû exprimer notre message de solidarité sans passer par l’Ambassade.}}HCM