Première parisienne de Watching The Moon at Night

{{Pari tenu pour le MPCT : ce documentaire si important sur terrorisme et antisémitisme, réalisé par Bo Persson et Joanna Helander, a enfin été projeté à Paris.}}De cet événement organisé en partenariat avec l’Association française des Victimes du Terrorisme, on retiendra l’attention et l’émotion d’un public nombreux. La projection fut précédée par une allocution assez percutante de Patrick Karam au nom du Conseil Régional.Le débat qui suivit fut ouvert par l’intervention de Katrin Månsson au nom de l’Ambassade de Suède.Un compte-rendu sera publié ultérieurement sur l’ensemble des interventions, en particulier celles d’Isabelle Kersimon, Richard Prasquier et Bo Persson lui-même. {{Contrainte horaire oblige, ce débat, modéré par Lise Haddad, fut trop bref aux yeux de beaucoup de participants qui exprimèrent le désir de le poursuivre.}}{{C’est aussi notre souhait. Nous remercions les spectatrices et spectateurs pour les nombreux et sympathiques messages reçus.Nous publions celui-ci, un peu plus long et incisif, qui soulève des questions importantes.}}HCM{J’ai découvert ce beau film qui appelle cependant quelques remarques : – le lien entre terrorisme et antisémitisme avec la Terreur révolutionnaire en France ? On pourrait parler d’amalgame. Or il existe un lien, pertinent celui-là, entre nationalismes modernes et terrorisme sacrificiel d’état, un lien qu’avait relevé, entre autres, Camus et qui s’est vérifié au 20ème siècle avec les nationalismes anticolonialistes et post-indépendances d’Afrique et d’Asie notamment – quelle faille centrale utilisent à fond les idéologies terroristes, dites post-coloniales ? le fait que la différence ayant été essentialisée après les indépendances, les démocraties et idéologies des droits de l’homme (or les droits humains ne sont pas une idéologie occidentale, mais bel et bien des droits fondamentaux universels) se retrouvent reléguées au statut pré-colonial, donc invalides au regard de la fameuse “différence” culturelle et religieuse qui, elles, valident des inégalités et des oppressions autrement plus réelles ! – il y a là un tour de passe idéologique qui arrange bien des intérêts et des lâchetés, et bien des populismes et autres dictatures cannibales (Glucksmann l’avait très bien compris) Il ne faut pas oublier que la division d’un camp attire infailliblement sa défaite – cela, les nationalismes post-indépendances l’ont bien compris, jouant des divisions entre pays occidentaux obnubilés par leurs intérêts à court et moyen terme – le comble est que d’anciennes puissances dites émergentes colonisent à leur tour les anciennes colonies occidentales (Chine, Brésil, par exemple) – les Etats-Unis et la Russie ont-ils décolonisé leurs conquêtes des 19ème et 20ème siècle ? Bien loin de le faire, ils les confortent tout en faisant la leçon aux autres ! -le lien entre terrorisme et négationnisme est typique des logiques pré-génocidaires : diffuser graduellement des mensonges et des doutes pour anéantir finalement un groupe ciblé. Le film montre bien ça Et puis aussi cette information livrée par le réalisateur lors du débat (plus déprimant) : le fait que des états subventionnent le film (par le biais de sociétés de production) et finalement décident de ne pas le diffuser ! Quelle hypocrisie ! Et surtout quel encouragement à la pratique de la terreur ! Si le Hamas était au pouvoir à Stockholm, il y aurait belle lurette que les Suédois auraient perdu toutes leurs libertés. L’Etat suédois le sait très bien. Amers constats.Georges }