Tribune libre : Hommage aux victimes …

{{Stockholm le 7 avril 2017 }} {{Hommage aux victimes. Sous tous les cieux. Inclinons-nous, recueillons-nous, une fois encore. }} Ce qu’il y a de terrible face à la litanie des morts qui égrènent l’Europe (le monde aussi sous les assauts de l’islamisme radical de domination) – 3 attentats en 15 jours et une vingtaine d’assassinés de plus – c’est en plus d’un sentiment d’impuissance, celui d’avoir l’impression (depuis des années que nous sommes attaqués au sein de nos sociétés sécularisées, trop souvent par de nouveaux « connus des services de Police ») de répéter les mêmes choses, de pousser les mêmes cris de colère, de dresser les mêmes constats, de lancer les mêmes alertes … En vain ? {{Devrions-nous nous résigner à pleurer encore et encore ? A ne faire que nous recueillir en nous tenant au chaud les uns contre les autres autour de bougies et de chants à l’Amour, certes indispensables notamment dans le soutien aux familles mais aussi comme ciment des nations ? }}Comme seule issue, comme seuls remèdes ? Comme ultimes pansements sur nos renoncements ? Notamment celui d’oser afficher dignement ce que nous sommes, pas de façade, mais profondément. C’est-à-dire dans l’affirmation de ce que nous portons d’histoire, de culture, de valeurs, de murs porteurs (pas d’isolement ni d’enfermement, de fondations), d’idéaux… Pas en opposition ni par arrogance vis-à-vis d’autres horizons culturels, historiques, religieux, simplement parce que, comme on le dit en créole réunionnais, « nou lé pas plis, nou lé pas moin » ! {{Car c’est bien pour QUI nous sommes (alors pourquoi devrions-nous donc nous effacer, nous censurer ?) que mortellement on nous attaque, au couteau, à la bombe, au camion bélier contre des foules d’innocents. }} La preuve en est d’autant plus faite lorsque ce sont des sociétés ouvertes dites tolérantes, tel qu’en Allemagne, en Suède, en Angleterre (les autres en Europe ne le sont pas moins, elles le sont différemment en raison de leurs caractères propres, des attentes/exigences de leurs peuples), qui sont sauvagement attaquées. Donc, toutes les tentatives scabreuses de détournements des causes et conséquences (la fameuse-fumeuse histoire de la poule et de l’oeuf) pour en quelque sorte « exonérer » nos ennemis de leurs responsabilités devant l’Histoire, devant l’humanité, dont ils auront à rendre compte (leurs suppôts également) sont dès lors de vaines tentatives pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes par les adeptes de cette perfidie intellectuelle! {{Mais que nos ennemis sachent que nous ne sommes pas aussi avachis ni ramollis qu’ils le pensent, et que forts de cette affirmation de soi qu’ils nous obligent de la sorte à retrouver, donc nous retrouver nous-même, nous saurons à terme les vaincre… }} Pour en être convaincu, lire ou relire ce que Philippe Murray écrivait en 2002 rappelé ci-dessous, bien qu’à contrario de lui je pense que nous retrouvons, plutôt que nous nous débarrassons, nos vieilles fondations et ce qu’elles génèrent d’élévations: {« Chers djihadistes, L’Occident s’achève en bermuda […] Craignez le courroux de l’homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis. Eh bien, nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement. Chers djihadistes, chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. […] Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. Les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. […] À la différence des nôtres, vos démolitions s’effectuent en toute illégalité et s’attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c’est dans l’enthousiasme général que nous mettons au point nos tortueuses innovations et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation. Chers djihadistes, nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. » Philippe Muray « Chers djihadistes », Mille et Une Nuits, 2002 } Ces réflexions de 2002 doivent être à mon avis – après 15 ans d’attaques meurtrières des mêmes djihadistes aux 4 coins du globe dont ces dernières années dans ce qui se croyait être par nombre de ses ressortissants «la citadelle européenne» – rapprochées de celles récentes de la philosophe Alexandra Laignel-Lavastine dans son livre (Cerf 2017) « pour quoi serions-nous encore prêts à mourir ? » alors que nous commémorons depuis 3 ans la 1ère guerre mondiale…Car le cycle infernal est loin d’être achevé, au moment où je débute cette écriture j’apprends la terrible nouvelle de la tuerie (44 morts) de Coptes lors du Dimanche des Rameaux en Egypte, et au moment où je la finis je prends connaissance de l’attaque à la bombe en Allemagne par les mêmes filiations islamistes… {{Soyons unis, et sans compromissions, face à la barbarie. }} {{Eric Wagner le 11 avril 2017}}