Asia Bibi : après 7 ans d’attente, espoir déçu et nouvelle épreuve

Alors que les défenseurs d’Asia Bibi faisaient preuve d’un optimisme prudent à l’approche de son procès en appel devant la Cour Suprême du Pakistan, le renvoi sine die du procès le 13 octobre leur a porté un rude coup.Le calvaire se poursuit donc pour Asia, innocente paysanne chrétienne pakistanaise, emprisonnée depuis 7 ans pour des charges imaginaires, condamnée à mort au nom de l’inique loi du blasphème adoptée dans les années 80 par la République Islamique du Pakistan. L’un des trois juges désignés, Iqbal Hameed, s’est soudain avisé qu’ayant participé au procès des assassins de Salmaan Taseer, il devait se désister.A présent, il vient de démissionner de sa charge de magistrat. Nul doute qu’il cède à la menace et à la pression des islamistes. Le fanatisme et la haine sont en effet tels que les manifestations se succèdent, exigeant la mort d’Asia et de quiconque la défendrait.Elle-même ne devait d’ailleurs pas assister à l’audience du 13 octobre, c’est son mari et son avocat, lui-même menacé, qui y étaient présents et ont appris l’ajournement.Salmaan Taseer, gouverneur du Pendjab a été assassiné en 2011. Opposé à la Loi du blasphème, il avait courageusement pris la défense d’Asia Bibi.Son assassin a été condamné à mort mais célébré comme un héros, son exécution donnant lieu à de grandes manifestations d’hommage !Le Pakistan est perçu comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme mais le climat y est lourd de menaces pour les défenseurs des droits humains, les libres penseurs et toutes les minorités.Il y a peu c’est un enfant chrétien de 9 ans qui, ayant été accusé d’avoir brûlé un Coran, a été arrêté avec sa mère ! Ils viennent seulement d’être libérés. {{N’oublions pas Asia pour laquelle nous avons su nous mobiliser et obtenir le soutien de nombreuses personnalités.}}Elle est citoyenne d’honneur de la Ville de Paris et son portrait orne toujours la façade de l’Hôtel de Ville.Le temps est venu de le rappeler, pour qu’elle ne meure pas en prison !Huguette Chomski MagnisSecrétaire générale du MPCT