Non, le 19 mars ne marque pas la fin de la guerre d’Algérie. A cette guerre longtemps sans nom on a cru devoir donner une fausse fin. Comment les innombrables victimes harkis et pieds-noirs de crimes commis après cette date pourraient-elles accepter que le mythe prévale sur la vérité des faits ? Comment les familles des victimes de la fusillade de la rue d’Isly ( Alger 26 mars 1962) ou des Européens massacrés à Oran le 5 juillet 1962, jour de l’indépendance algérienne, pourraient-elles accepter d’être rejetées dans une Histoire fantôme ? Pour les familles des harkis massacrés après le 19 mars et celles des disparus enlevés après une date arbitrairement présentée comme finale, la souffrance est immense. Si elle n’a que faire des instrumentalisations politiciennes et idéologiques, elle mérite d’être reconnue.HCM