La société civile mise en demeure

Le terrorisme en Israël a pris une tournure particulière; si particulière qu’on parle à son sujet de “Troisième intifada” preuve qu’il faut un nouveau nom à ce phénomène spécifique. Voitures transformées en engins mortels, tuant, blessant des civils juifs, passants juifs poignardés au couteau ou au tournevis, à la hache, dans la rue, Juifs écrasés; n’importe qui, n’importe où, nourrisson, jeunes gens de passage , vieillards, plus récemment fidèles dans une synagogue; personne n’est à l’abri, de rien et nulle part du meurtre “sans armes “ comme disait un journaliste.La technique de ces massacres s’inspire là du film d’horreur; Hitchcock créait l’effet de terreur en transformant le contexte le plus familier en lieu d’épouvante. Ainsi n’importe qui peut être un assassin et la vie quotidienne s’assombrit dune menace permanente, inspirant la méfiance générale de tous contre tous et la défiance entre les communautés.Voilà l’idée, une idée qui se retrouve dans les crimes effroyables perpétrés régulièrement par l’Etat islamique, faire de n’importe quelle personne venue faire son métier de journaliste , réaliser sa mission d’humanitaire ou simplement en voyage, une victime potentielle et de n’importe quel adolescent perdu ou en crise, un assassin fanatisé. Le monde le comprend un peu tard, le terrorisme ne concerne pas que les autres, et ce n‘est pas seulement par la répression ou par le renseignement qu’il peut être surmonté mais par toute une réflexion et un travail d’éducation dans la société civile. A l’indétermination déjà insupportable des victimes civiles frappées au hasard, le terrorisme ajoute à présent celle des assassins, afin que partout et tout le temps l’effroi généralisé inspire la haine des uns vis à vis des autres et la passivité devant la violence. Il ne s’agit pas d’armes de faibles mais bien d’une stratégie orchestrée, financée, qui tend à transformer le monde en scène de crime et en vallée des larmes.La société civile doit bien en prendre conscience, dans le monde entier et refuser les modes d’action terroristes sans chercher à les justifier par telle ou telle cause. Quel que soit le conflit, la terreur ne constitue pas le moyen de le régler, elle le rend au contraire insoluble. La société civile est bafouée, instrumentalisée, méprisée, violentée, c’est d’elle que doivent venir la réaction, la résistance et le refus du terrorisme.Lise Haddad, Présidente du MPCT