Horreur, terreur et sympathie

L’annonce de la décapitation du journaliste Steven Sotlov a été immédiatement diffusée partout avec cet exhibitionnisme si cher aux Islamistes ! La vidéo a beau être retirée des sites , elle réapparaît ailleurs avec une frénésie morbide. {{Il s’agit de mettre en scène afin d’éveiller la terreur et la sympathie.}}Oui j’insiste sur ce couple apparemment contradictoire car si l’intention de terroriser est bien évidente, celle de susciter la compréhension est perceptible dans le costume orange évoquant les prisonniers américains de Guantanamo, essayant de donner l’illusion d’une juste réponse à ce qui est apparu comme une parodie de justice de la part des Américains. La ruse est grossière mais elle marche puisqu’on entend dire :{ “on pleure la mort de deux Américains et on oublie les milliers d’enfants irakiens tués”, }en omettant de dire la menace que ces assassins représentaient pour les enfants irakiens, musulmans , chrétiens, yézidis ou juifs (s’il en reste) . Ceci permet de mesurer l’avantage acquis des terroristes islamistes en termes de propagande. {{Plusieurs aspects doivent être pris en compte dans notre réflexion.}} – La nouveauté de la menace islamiste par son armement, sa cohésion et son emprise sur beaucoup de jeunes en perte de repères, Musulmans ou pas. – L’inévitable recomposition des forces et des alliances plus seulement du monde libre mais presque du monde entier, Arabie saoudite et émirats compris. – Le caractère expérimental de la guerre de Gaza cet été, qui a permis d’évaluer les forces en présence un peu comme pour la guerre d’Espagne et qui a montré que le soutien et la solidarité des démocraties face aux groupes terroristes était quasi inexistants sans doute par lâcheté et par les succès emportés du point de vue psychologique par les terroristes qui ont réussi à terroriser, peut-être à susciter le syndrome de Stockholm et surtout à inverser toutes les valeurs. {{Pourquoi un tel succès ? }}Sans doute parce que les Islamistes mettent bien plus en avant la critique de ce qu’ils attaquent que le contenu qu’ils veulent faire passer. Or, s’adressant à des démocraties pour qui l’auto-critique fait partie du fonctionnement normal, cette approche semble démocratique, nonobstant le fait qu’ils ne se critiquent pas eux-mêmes, bien sûr comptant sur le fait que les démocraties sont autocentrées (“égoïsme cognitif “ dont parle Richard Landes.) Le fait d’être contre, de dire NON apparaît toujours comme une expression de résistance, de liberté, d’adolescence en quête d’émancipation. Si l’opinion publique bien formatée par les médias en est toujours là, il semblerait que les Etats du monde prennent la mesure – bien tard – des avancées du mal. {{Une forme de réponse peut-être efficace serait de remettre du contenu et de renvoyer à des références connues, en parlant d’impérialisme islamiste, de totalitarisme, de génocide, de racisme, de nettoyage ethnique comme le fait à juste titre Amnesty International}}. Plutôt qu’évoquer la barbarie et le choc des civilisations, l‘assignation à des réalités politiques ou sociales occidentales – car c’est bien de cela qu’il s’agit – permettrait au monde de mieux analyser ce qui se passe.Le livre sur Terrorisme et Résistance de Gérard Rabinovitch (1) met aussi l’accent sur les liens entre terrorisme et maffias et entre terrorisme et antidémocratisme Lise Haddad Présidente du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme(1) {Terrorisme/ Résistance : d’une confusion lexicale à l’époque des sociétés de masse}(1)