Après l’attentat anti-chrétien de Peshawar

{{Quatre-vingts morts à la sortie d’une église au Pakistan. }}Un chiffre asséné qui vient entrer dans une sorte de bilan numérique comparé du nombre de victimes d’attentats. Quatre vingt personnes tuées, des centaines d’histoires interrompues, des milliers de projets inaboutis, de créations manquées.{{ Pourquoi ?}}{ “Ces gens n’étaient pas musulmans” }répond une terroriste pakistanaise. Ces gens n’étaient pas musulmans, ils étaient peut-être chrétiens ou pas, et de toutes façons, ils n’étaient pas que cela. Ils étaient les enfants de leurs parents, les parents de leurs enfants, les amis de leurs amis, les amours de leurs amours, les responsables de leurs choix, les auteurs de leur travail, des frères et sœurs d’humanité, tout comme cette femme aurait pu le rester si elle n’avait pas cautionné cet acte ignoble.{{Quatre-vingts morts de plus, une liste écœurante et déchirante de noms qui s’ajoutent inutilement à d’autres noms sans que tous se lèvent et hurlent leur refus de cette barbarie, de cette cruauté, de cette fatale imbécillité !}}Ne nous habituons pas à ces chiffres, ne cherchons pas les raisons de ces actes, refusons ensemble que l’inhumanité devienne un moyen d’entrer dans le débat politique. Et gardons en nous les mémoires de ces quatre-vingts personnes et de ces centaines de milliers d’autres assassinées par des inconnus qui les assimilaient au visage qu’ils avaient inventé à l’Ennemi: celui de l’Autre.Lise Haddad, Présidente du MPCT