Pakistan: scène de barbarie ordinaire

Accusé d’avoir profané le Coran, un homme a été brûlé vif par une horde de villageois. La victime était un voyageur qui avait, pour son malheur, fait halte ce jeudi 20 décembre dans un village de la province du Sindh. Hébergé pour la nuit dans une mosquée il y {aurait} brûlé un Coran. Attaqué par les villageois indignés, battu, il avait été remis à la police, pour être jugé, passible de la peine de mort au nom de l’inique Loi du Blasphème. Mais cela ne suffisait pas à apaiser le courroux de la foule, {indignée} par{ “cette} { terrible chose”} commise par l’homme, pour reprendre les termes de l’imam de la mosquée où le présumé délit aurait été commis. Alors, selon un scénario hélas assez fréquent, la foule prit d’assaut le commissariat. L’homme fut traîné dehors et brûlé vif. La dépêche Reuters ne dit pas si l’imam a qualifié le crime de {“terrible chose”.} Depuis 1990, 53 personnes accusées de blasphème ont été tuées au Pakistan, selon le Center for Research and Security Studies. Au nom de la Loi du Blasphème, des dizaines de condamnés croupissent en prison dans l’angoisse de l’exécution, comme la Chrétienne Asia Bibi.Il y a peu, la République Islamique du Pakistan co-organisait avec l’ONU une Conférence en soutien à Malala, pour le droit des filles à l’éducation. Le Président du Pakistan y annonçait sous les applaudissements une contribution de 10 millions de dollars à un fond Malala pour l’éducation dans le monde. Est-ce bien raisonnable ?Charité bien ordonnée commençant chez soi, le Pakistan ne ferait-il pas mieux d’employer ces sommes à assurer la sécurité de ses commissariats, des écolières et de leurs enseignant-es, des écoles ainsi que celle des employ-ées de santé et des campagnes de vaccination, toutes cibles du terrorisme taliban et de la violence du fanatisme islamiste ? HCM.