Otages : Christian Chesnot interpellé sur le sort de Guilad Shalit lors du 7° Congrès International des Victimes du Terrorisme

Vendredi 16 septembre, la table ronde “Le cas particulier de la prise d’otages” était modérée par Christian Chesnot, journaliste à France Inter. Le témoignage d’une maman de Beslan dont la fille de 10 ans fut tuée après un véritable calvaire, les enfants déshydratés buvant leur urine pour survivre, bouleversa le Congrès, ceux de la femme et de la fille du policier colombien Duarte otage des Farc depuis 13 ans furent aussi très émouvants.Jean-Louis Normandin, ex-otage au Liban et Président d’Otages du Monde dénonça l’impunité des preneurs d’otages comme entrave à la reconstruction des ex-otages.Lors des questions du public, la Secrétaire Générale du MPCT intervint pour saluer ces témoignages et questionna Christian Chesnot sur le cas de Guilad Shalit. Puisqu’on avait parlé des militaires colombiens otages des FARC, Christian Chesnot pensait-il que Guilad Shalit, lui aussi militaire, français, séquestré depuis plus de 5 ans par les terroristes du Hamas, était un otage et que pensait-il pouvoir faire, en tant qu’ancien otage et en tant que journaliste, pour aider à sa libération, pour qu’il soit, au moins, enfin vu par la Croix-Rouge ?Réponse de Christan Chesnot : s’il est sensible au drame humain de Guilad Shalit et de sa famille, il estime le cas très différent car il s’agit d’un soldat armé pris selon lui « de l’autre côté de la frontière de Gaza ». Le cas d’un soldat pris l’arme à la main, en situation de conflit armé est très différent du cas d’un civil non armé. Même s’il déclare qu’on ne doit pas le laisser tomber car il est français, franco-israélien, on ne peut à son avis le considérer comme un otage. En revanche, Jean-Louis Normandin, dit très clairement que Guilad Shalit est un otage. Il explique avoir eu dans un premier temps la même appréciation que Christian Chesnot mais avoir changé d’avis après réflexion : Guilad Shalit est certes un militaire mais c’est un soldat d’un pays démocratique. Les démocraties confrontées au terrorisme ont le droit de se défendre et d’avoir des armées. La position de Jean-Louis Normandin mérite d’être soulignée. Quant à celle de Christian Chesnot elle serait plus crédible s’il avait d’emblée établi une distinction civil /militaire, armé/ non armé. Ce qu’il n’a pas fait tant qu’on n’a parlé que des otages des FARC. Incohérence ou choix idéologique ? V.W.