Le combat du MPCT – Introduction d’Huguette Chomski Magnis à la Conférence du 1° juillet 2010

Je salue la présence de Fodé Sylla, parrain du Collectif Contre le Terrorisme et des représentants de tous nos partenaires au sein de ce Collectif qui rassemble enfin dans une même plate-forme contre le terrorisme , 16 organisations diverses et variées, en particulier la présence d’Annie Sugier, Présidente de la Ligue du Droit International des Femmes.Merci, surtout, aux victimes du terrorisme qui ont l’immense courage de témoigner de leur expérience et de leur engagement. {{Le combat du MPCT part d’une double conviction :}}-Rien ne saurait se faire et se dire à propos du terrorisme sans que soit d’abord entendue la parole des victimes, la parole de ces civils ciblés, en tous temps et en tous lieux, par des attentats terroristes. -Mais rien ne pourra se faire non plus en isolant les victimes et en faisant reposer sur elles seules le poids de la mobilisation de la société civile contre le terrorisme, un des fléaux majeurs de notre temps puisque la population de la planète tout entière en est devenue la cible potentielle. Inconditionnellement solidaires de toutes les victimes du terrorisme et de leurs associations, nous ne sommes pas pour notre part une association de victimes mais une association citoyenne et militante de défense des droits humains. Nous avons voulu inscrire d’emblée le combat contre le terrorisme dans ce cadre universel. {{Le réseau de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme dont nous sommes membres vise à rassembler à la fois des organisations de victimes du terrorisme et des associations de défense de droits humains.}} -Nous reprenons à notre compte la devise de notre partenaire algérienne, l’association Djazairouna des Familles Victimes du terrorisme islamiste : Pour le Devoir de Mémoire, pour le Devoir de Vérité, Pour le Devoir de justice.{{Oui, le devoir de Justice est fondamental à nos yeux.}} -Quand l’irréparable a été commis, quand des êtres chers ont été arrachés à leurs proches par des actes terroristes, que reste-t-il à ceux-ci hormis l’exigence que justice leur soit rendue ? Et quelle pire souffrance pour ces familles que de voir l’impunité triompher et les commanditaires de ces crimes promus au rang d’ »acteur politique incontournable ». La prise d’otage est l’arme imparable qui complète l’arsenal de ces terroristes puisqu’en échange de la libération d’innocents elle exige et obtient la libération d’assassins condamnés. -Quant aux victimes qui ont survécu à des attentats, celles qui se sont trop souvent entendu dire qu’elles ont de la chance, elles aussi ont besoin que justice leur soit rendue et que l’on cesse, au nom de la real politik, au nom d’intérêts ou par peur, de s’accommoder de l’impunité de leurs bourreaux. {{Face au terrorisme, qui ne dit mot consent !}} Et ce mot, beaucoup d’entre nous ont commencé à le dire ensemble, par-delà nos différences, dans une pétition que nous voulons internationale. C’est le mot NON. {{NON AU terrorisme !}} -Ce NON ne souffre aucune dérogation.Une brèche dans le mur de la condamnation des actes de terrorisme, et c’est tout le mur qui s’effondre. Admettre la victoire d’une organisation terroriste, c’est consacrer celle de tous les terroristes, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ce « non au T » , nous devrons faire en sorte qu’il devienne celui de l’opinion publique internationale.