Tribune libre : La réflexion d’une mère

{{Par Frimet Roth}}Frimet Roth est israélienne. Son époux Arnold est notre partenaire au sein de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme. Frimet et Arnold sont les parents de la jeune Malki, une des victimes tuées dans l’attentat de la pizzeria Sbarro à Jérusalem le 9 août 2001. L’article ci-dessous est paru dans le Jérusalem Post le jour de Yom Hazikaron, (Jour du souvenir)Frimet cite des extraits du journal intime de sa fille, rédigés dans les mois qui précédèrent sa mort.Il nous semble important d’opposer la dignité de cet article à la dernière vidéo du Hamas dont la diffusion nous horrifie. {{LA RÉFLEXION D’UNE MÈRE EN CE JOUR DU SOUVENIR}} par Frimet Roth18/04/2010 Jerusalem Post Traduction en français assurée par Weny pour le MPCT Comme beaucoup de parents endeuillés, je désire désespérément que la mémoire de mon ange reste vivante. {{Une décennie après la pire des guerres aux civils que les Israéliens aient connues, la deuxième Intifada, la mémoire des victimes est en danger. Avec peu de soldats, de célébrités ou de héros parmi eux, ils ont toujours été des victimes de second rang, des hommes et des femmes et particulièrement des enfants anonymes qui se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Ma fille Malki avait 14 ans quand la guerre a éclaté en 2000. Elle tenait un journal intime sur ses activités, qui, je l’ignorais, contenait aussi ses pensées sur les nouvelles turbulentes.}} -{” Aujourd’hui les perturbations dans les territoires se sont poursuivies et les routes conduisant aux implantations ont été fermées, y compris la route Givat-Ze’ev-Ramot. Un soldat a été tué parce-qu’il s’est fait piéger à la Tombe de Joseph et ilsn’ont pas réussi à la secourir. Juste choquant et effrayant …”} Journal de Malki – 1er octobre 2000. Les détails sur les Israéliens ordinaires tués par les terroristes ont été eux aussi condamnés à disparaître pour d’autres raisons.Leur sort a mis en évidence l’incapacité initiale du gouvernement à affronter les attaques terroristes. Jusqu’au déclenchement de l’opération Bouclier Défensif le 29 Mars 2002, les groupes terroristes palestiniens agissaient en ayant les mains libres.L’ « omnipotente » armée Israélienne semblait incapable de les arrêter. Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant que les gouvernements aient été peu disposés à attirer l’attention sur ce triste chapitre de l’histoire de notre nation. -{” Les tirs sur Gilo se sont poursuivis et en réponse l’IDF a tiré sur Bethléem …”} 22 Octobre 2000. -{” Les tirs sur Psagot et Gilo se sont poursuivis …”} 24 Octobre 2000. -{” Il y a eu une attaque à côté de Kfar Darom. Une bombe au bord de la route a explosé à côté d’un bus scolaire. Deux morts, l’un d’eux était un beau-frère de Gilad Ludveiss. Trois des blessés sont des membres de la famille Cohen et tous ont maintenant des jambes amputées …”} 31 Décembre 2000. La seconde Intifada a aussi porté un coup sérieux au tourisme et à l’économie locale. En 2000, par exemple, il y avait 3 millions de nuitées en séjours à Jérusalem de touristes étrangers. En 2003 le chiffre était tombé à 46000. Minimiser les dégâts était évidemment estimé essentiel pour que se renouvelle le flot de dollars des touristes. Les griefs et la fureur qui ne quittaient pas les familles des victimes civiles ont été une épine au pied pour le gouvernement, tandis que ses décisions ont été perçues comme un risque que le terrorisme s’enflamme davantage.Les voix des familles se sont fait entendre pour s’opposer à la libération massive de prisonniers emprisonnés, à la réouverture de la route 443 au trafic palestinien et à d’autres mesures d’apaisement envers le Hamas et le Fatah. Ensuite il y a le problème des officiels qui traînent les pieds en ce qui concerne la construction d’un mémorial. Jérusalem a été de loin la cité la plus touchée par le terrorisme.{{ Entre 2000 et 2003, des centaines d’attaques, 60 % du total national, ont eu lieu dans la capitale. Presque 200 personnes tuées, plus de 1000 blessées.}} Jusqu’au moment où ces mots ont été écrits, la municipalité de Jérusalem n’a toujours pas érigé un mémorial dans le centre de la ville pour rappeler aux passants les victimes civiles. Des petites plaques, peu apparentes, portant les noms des victimes ont été placées sur les sites où ont eu lieu les attaques terroristes mais certaines de ces plaques ont été mises à la suite des pressions exercées par les familles des victimes. Des mémoriaux, comme celui proposé cette semaine par le Ministre de la Défense Ehud Barak, sont situés dans le cimetière militaire du Mont Herzl, un lieu visité exclusivement par les familles endeuillées et les amis. -{“Il y eu un attentat-suicide à Kfar Saba aujourd’hui. Dieu merci il n’y a pas eu de morts mais il y a eu beaucoup de blessés, l’un d’eux très sévèrement”…} 22 Avril 2001. En négligeant la mémoire des victimes de l’intifada, en manquant de publier leurs récits, Israël a laissé à nos ennemis un vide à remplir. La diffusion des histoires de Palestiniens morts, qu’elles soient vraies ou fabriquées, a aidé l’autre partie à gagner la guerre des médias. Un exemple, l’affaire Muhammad al-Dura a inspiré beaucoup de bombes humaines qui ont déclenché leurs explosifs avec son nom sur leurs lèvres. En dépit de l’accablante évidence que la vidéo prétendant présenter l’attaque du jeune al-Dura n’était pas authentique, cela est encore largement accepté comme un fait, non seulement dans le monde musulman mais aussi bien en Occident. Plus récemment, le nom de Rachel Corrie est devenu le cri de ralliement des terroristes. Son barrage suicidaire d’un bulldozer de l’armée israélienne qui tentait de démolir une maison qui avait hébergé des terroristes a été montré à travers les médias du monde entier comme un acte héroïque.Depuis sa mort en 2003, les parents Corrie ont voyagé à travers le monde disséminant un message déformé et plein de haine. En Mars 2010, le gouvernement a donné aux Corrie le droit de poursuivre l’armée Israélienne dans les tribunaux Israéliens. Est-ce que nos dirigeants sont devenus fous ? -{“Arye Hershkowitz, puisse Dieu venger sa mort, a été tué il y a un mois au cours d’une attaque. Maintenant on a tiré jusqu’à ce que mort s’en suive sur son fils à côté d’Ofra !!! Seulement le plus jeune fils peut dire le Kaddish …”} 29 Avril 2001. Cet état de choses a été une source de peine immense pour les familles endeuillées y compris la mienne. Comme beaucoup d’autres parents endeuillés, je veux désespérément que la mémoire de mon ange reste vivante. En dépit des craintes qu’elle avait exprimées dans son journal, elle avait réussi à avoir une vie productive et exemplaire, se dévouant pour les enfants du mouvement Ezra où elle était une chef de groupe, faisant du bénévolat auprès d’enfants malades, créant une musique délicieuse avec sa flûte et sa guitare. Si la vie de Malki était correctement rappelée, son esprit indomptable serait certainement une source d’inspiration pour les futures générations juives.Il en est sans aucun doute de même pour beaucoup d’autres victimes des intifadas. S’il vous plaît ne les oubliez pas. -{” Aujourd’hui je suis allée à Shaikong et j’ai acheté un foulard à Maman. Papa lui a acheté une carte magnifique et aussi un gâteau, et cela a été vraiment très sympa. Maman a beaucoup apprécié. Ensuite j’ai travaillé pendant plusieurs heures pour mon examen.”}14 Mars 2001. La fille de l’auteur de cet article avait 15 ans quand elle a été tuée lors d’une attaque terroriste au restaurant Sbarro de Jérusalem en 2001. Sa mémoire a été honorée par le travail de la Fondation Malki [www.kerenmalki.org->www.kerenmalki.org] qui apporte un soutien aux familles d’enfants handicapés pour leur maintien à domicile. Pour apporter votre soutien à la Fondation Malki : Malki Foundation MPO Box 2151 Jérusalem 91023 Israel – téléphone 972 2 567 0602 – fax 972 3 542 3783 Internet www.kerenmalki.org Pour avoir des informations sur le travail fait par la Malki Foundation, prière rejoindre la “Friends of Keren Malki Email List”