Nous relayons ce Communiqué du Collectif Urgence Darfour, dont notre mouvement est partie prenante depuis l’origine. Il alerte sur une situation très grave. Les médias s’en désintéressent mais le temps presse pour les civils de Mouhajiriya.Paris, le 4 février 2009.{{ Communiqué du collectif Urgence Darfour}}La communauté internationale doit intervenir pour protéger les milliers de civils darfouris menacés par l’armée soudanaise à Mouhajiriya.Le collectif Urgence Darfour dénonce l’attaque par l’armée soudanaise de la ville de Mouhajiriya (Darfour Sud), qui compte une population estimée entre 30.000 et 50.000 personnes, dont plusieurs milliers de déplacés. Contrôlée depuis la mi-janvier par les rebelles du JEM (Mouvement pour l’égalité et lajustice), la localité vient cependant d’être évacuée par ce groupe armé. Mais l’aviation soudanaise a quand même entrepris des bombardements, tandis que les miliciens janjawids, auxiliaires des forces gouvernementales, ont pris position autour de la ville. Les raids aériens ont déjà fait plus de vingt victimes parmila population civile, dont des enfants. Selon des observateurs sur le terrain tout laisse craindre une offensive massive sur Mouhajiriya.La Minuad (la force de maintien de la paix commune ONU/Union africaine), dont la base locale au nord de la ville accueille environ 5000 réfugiés, ne dispose sur place que d’à peine 200 hommes, dont Khartoum a exigé le départ. Cette force ne sera pas en mesure de protéger la population si l’armée lance son assaut.Alors que la Cour pénale internationale doit se prononcer très prochainement sur les requêtes du procureur demandant que le président soudanais El-Béchir soit inculpé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, ne laissons pas le bourreau du Darfour commettre un nouveau massacre. Le collectif Urgence Darfour appelle donc la communauté internationale à intervenir immédiatement pour empêcher un bain de sang à Mouhajiriya.L’ONU, l’Union africaine et, plus près de nous, l’Union européenne, doivent faire pression sur le gouvernement soudanais pour l’empêcher d’envoyer ses troupes à l’attaque de la ville. Dans le même temps il faut dépêcher des renforts massif de la Minuad avec pour mission d’assurer une protection active des civils en cas d’offensive de l’armée soudanaise et de ses milices.Paris, le 4 février 2009