COMMUNIQUÉ : AFFAIRE MARINA PETRELLA

Par communiqué du 12 octobre, la Présidence de la République annonçait la rétractation du décret d’extradition de Marina Petrella, condamnée à la perpétuité par la justice italienne en 1992 pour crimes de terrorisme, « en application de la clause humanitaire de la convention d ‘extradition de 1957 ».Aujourd’hui comme hier c’est le fait du prince qui tranche en matière d’extradition de terroristes. Nul ne saurait être indifférent à l’état de santé d’un individu mais nous savons que le pays – celui où les actes ont été commis et jugés – qui demande l’extradition de Madame Petrella n’est pas moins démocratique que la France. Rien n’autorise à soupçonner les magistrats italiens de vouloir refuser à Madame Petrella un traitement humain et les soins qui lui sont nécessaires. Que Madame Petrella affirme aujourd’hui sa compassion pour toutes les victimes ne peut la dispenser de répondre de ses actes. Nous affirmons que nul n’a le droit de dénier la justice aux victimes italiennes du terrorisme et à leurs familles. C’est à elles et à l’association AIVITER ( Associazione italiana Vittime del terrorismo ), notre partenaire au sein de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme, que va notre solidarité. L’impunité des auteurs d’actes de terrorisme est intolérable pour les victimes, elle doit le devenir pour toute la société civile. On ne peut se satisfaire de déclarations générales sur l’engagement de la France contre le terrorisme si elles sont démenties dans les faits par le déni des droits des victimes. L’affaire Petrella n’est pas un cas isolé. Le cas Cesare Battisti, la mansuétude envers le refus du Colonel Kadhafi d’extrader les quatre citoyens libyens condamnés par la cour d’assises de Paris pour l’attentat du DC 10 d’UTA, le traitement réservé à la plainte déposée contre le Hamas par le fils de Marianne Lehman-Zaoui, sont autant d’exemples troublants. Les victimes des attentats qui ont frappé Paris en 1995 ont beaucoup souffert de la longue attente qui leur a été imposée avant que la Grande-Bretagne ne procède à l’extradition de Rachid Ramda. Il es temps aujourd’hui, au nom des droits humains, de faire du droit à la justice pour les victimes du terrorisme une cause universelle. Paris , le 17 octobre 2008