Lu dans la presse : Comment les dés sont pipés à l’ONU

{{{Jean-Claude Bührer,ancien correspondant du journal «Le Monde» à l’ONU , analyse ,dans un article paru le 12 juin 2007 dans le journal suisse “Le Temps” ,le fonctionnement du nouveau Conseil des Droits de l’Homme à l’Onu . Il se demande , avec pertinence , si ce Conseil n’est pas pris en otage par les pays liberticides qui n’ont aucune intention de respecter les droits de l’homme . Ce qui ne les empêche d’ailleurs pas de donner des leçons aux démocraties , histoire de brouiller les cartes …Cet article remet les pendules à l’heure . A lire et à faire lire (R.D.)}}} {{«Conseil» ou «Commission», les droits de l’homme en otage à l’ONU}} {{par Jean-Claude Bührer}} Va-t-on regretter la défunte Commission des droits de l’homme qui avait sombré dans le discrédit après 60 ans d’existence? Le nouveau Conseil qui lui a succédé il y a un an est loin d’avoir répondu aux attentes. A en juger par le déroulement chaotique de ses quatre premières sessions et compte tenu des obstacles encore à surmonter dans la mise en place de ses règles de fonctionnement avant l’échéance du 18 juin, c’est à se demander si le remède n’est pas pire que le mal. Déjà le compromis adopté le 15 mars 2006 par l’Assemblée générale lors de la création du nouvel organe était en deçà du projet initial plus ambitieux de Kofi Annan, ce qui avait entraîné l’opposition des Etats-Unis qui d’ailleurs s’en tiennent toujours à l’écart. Au vu de la première donne, les dés apparaissaient d’emblée pipés: Algérie, Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bangladesh, Chine, Cuba, Nigeria, Pakistan, Russie et Tunisie – autant de membres du Conseil qui ne sont pas précisément des parangons de vertu dans ce domaine. Comme naguère à la Commission, marchandages et manoeuvres de coulisses ont présidé à leur élection, si bien qu’un bon tiers d’entre eux sont affiliés à l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Alors que les candidats devaient s’engager à respecter «les normes les plus élevées en matière de droits de l’homme», près de 90% des exécutions capitales en 2005 enregistrées dans le monde l’ont été dans des pays membres du nouveau Conseil, avec la Chine nettement en tête du palmarès. Instrumentalisé dès le début par le groupe islamique (17 sièges sur 47) et d’autres pays répressifs, le Conseil n’a pas tardé à renouer avec les pires travers de feu la Commission: même indignation sélective, fixation tout aussi systématique sur Israël, obstruction récurrente sur le drame du Darfour et d’autres situations d’urgence, même travail de sape et tractations sur les procédures et mécanismes à mettre en place. Les Etats liberticides font désormais la loi et ont obtenu ce qu’ils voulaient: ne plus être nommément montrés du doigt, à l’exception bien sûr d’Israël qui se retrouve comme naguère seul au banc des accusés. En un an, aucun autre pays n’a été mis directement en cause, ni la Chine, ni Cuba, ni la Russie, ni la Birmanie, ni le Zimbabwe, ni la Biélorussie, ni la Corée du Nord, et encore moins un quelconque régime musulman. Ainsi l’Arabie saoudite continue impunément de discriminer les femmes et de recourir aux châtiments corporels, malgré son adhésion à la Convention contre la torture. En plus de la surenchère habituelle sur le Proche-Orient et sans faire avancer d’un pouce la recherche d’une solution politique, le groupe islamique a enfourché un autre cheval de bataille, «la diffamation des religions», en faisant approuver une nouvelle résolution anti-blasphème qui ne se réfère qu’à l’islam, avec pour corollaire la limitation des droits individuels et de la liberté d’expression. {{Lire la suite dans Le Temps :}}[http://www.letemps.ch/template/opinions.asp?page=6&article=209062->Le Temps]