Notre condamnation des groupes armés palestiniens porte sur leur méthode de lutte. Le rapport ne conteste en aucune manière le droit des Palestiniens à lutter d’une manière politique, sociale, non-violente pour l’obtention d’un état souverain. Rappel : des patriotes palestiniens ont pris le risque de lancer une pétition pour condamner les attentats. Il y une difficulté majeure à obtenir la définition de ce qu’est le terrorisme du point de vue juridique. Cherif Bassiouni le définit comme une stratégie de violence qui vise les innocents afin d’atteindre des objectifs politiques. Il faut déterminer la responsabilité à partir de l’acte et non des intentions revendiquées par cet acte. Le rôle des ONG face au terrorisme peut être défini à partir de 11 « commandements » : 1 ) Rappeler le Droit International Humanitaire qui repose sur le principe essentiel de distinction entre civils et militaires et interdit explicitement les actes dont le but est de répandre la terreur parmi la population civile (Conventions de Genève et Protocoles additionnels). 2)Condamner le terrorisme Selon le Statut de la Cour Pénale Internationale lancer des attaques délibérées contre la population civile lors d’un conflit armé représente un crime de guerre. En temps de paix ou de guerre, les meurtres ou autres actes inhumains causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique, constituent des crimes contre l’humanité. 3) Jouer un rôle d’éclaireur par rapport aux instances internationales , sans se laisser paralyser par l’absence de définition consensuelle du terrorisme ou l’absence d’inclusion du terrorisme dans le champs de compétence de la Cour Pénale Internationale. Refuser d’entrer dans le débat sur le « terrorisme d’état » qui justifierait le terrorisme. S’appuyer toujours sur la notion de protection des populations civiles contre les violences exercées sur elles, en toutes circonstances. 4) Donner la parole aux victimes, tâche essentielle des ONG : Porter la parole des victimes du terrorisme sur la place publique en publiant des témoignages et en élaborant des rapports. 5) Vigilance : ne pas accepter de dérives et violations des droits de l’homme sous prétexte de lutte contre le terrorisme. ( Statut des prisonniers de Guantanamo…) 6) Mobiliser les acteurs de la société civile afin de CASSER TOUT SOUTIEN MORAL AU TERRORISME : -Convaincre le monde associatif, s’appuyer sur les intellectuels ( les paroles prémonitoires de Camus !), les historiens ( l’Algérie marquée par la violence), les religieux. -Mobiliser les juristes qui doivent élaborer des outils pour définir le terrorisme et aboutir à une condamnation, sans équivoque ni exception, des actes terroristes. 7) Interpeller les gouvernements pour qu’ils mettent leurs actes en accord avec leurs discours : pourquoi le gouvernement français a-t-il mis tant de temps à mettre le Hamas sur la liste des organisations terroristes ? Pourquoi est-il si difficile d’y mettre non seulement la branche armée mais la branche politique et sociale ? 8) Dénoncer les pays qui soutiennent le terrorisme, Syrie, Iran… 9) Comprendre la nature du terrorisme : -intégrer la mondialisation des réseaux qui fait qu’aucun continent n’est épargné, saisir l’organisation sans structure hiérarchique des groupes terroristes, la polyvalence et le bon niveau technique et intellectuel des terroristes, appréhender que la dimension religieuse a supplanté la dimension nationaliste ce qui permet d’élargir la base de sympathie, maîtriser la médiatisation des actions terroristes qui donne à leurs auteurs un écho démesuré, démonter la victimisation des auteurs d’attentats contre les civils et la phraséologie du martyr. 10) Interpeller les instances multigouvernementales, en particulier l’ONU. 11) Lutter contre la pauvreté, l’exclusion et les maladies qui dévastent une grande partie de l’humanité et font le terreau de recrutement des groupes terroristes armés.