Communiqué du Collectif Contre le Terrorisme : solidarité avec Fadila Maaroufi

Communiqué commun

Nous avons salué l’attribution du Prix International de la Laïcité du Comité Laïcité République à Fadila Maaroufi, anthropologue, co-fondatrice de l’Observatoire des Fondamentalismes et du Café Laïque de Bruxelles.

Militante laïque, elle alerte sur l’ampleur de l’offensive islamiste en Belgique, dénonce les lâchetés et combat l’antisémitisme.

Le 7 novembre, lors de la belle soirée organisée à l’Hôtel de Ville de Paris pour la remise des Prix, elle a prononcé un discours lucide et courageux.
Pour en avoir diffusé le texte, elle est menacée de mort.

Nous nous associons au communiqué de soutien à Fadila Maaroufi publié par le Comité Laïcité République.

Les autorités belges ont le devoir de lui assurer une protection immédiate.

Les menaces de mort et autres fatwas doivent toujours être prises très au sérieux, l’expérience ne l’a que trop prouvé depuis des décennies.

Nous, société civile, avons le devoir de nous mobiliser pour apporter à Fadila Maaroufi une solidarité inconditionnelle.

Face au terrorisme islamiste, nous ne devons ni céder ni nous diviser.

“Le terrorisme ne doit pas nous terroriser. La violence ne doit pas nous dissuader. La lutte continue.”

Salman Rushdie
Paris, le 17 novembre 2024
Associations signataires

Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
Ligue du Droit International des Femmes
Réseau féministe « Ruptures »
Libres MarianneS
Regards de Femmes
Comité Soudan
Sassoun
PEREC (Pour une école républicaine et citoyenne)
AMLZ Association Marianne Lehman Zaoui
#Réseau 1905
Vigilance Travail Social
Mères pour la Paix

13 novembre, une date dont le temps n’efface pas l’horreur

9 YEARS AGO BUT IT IS STILL TODAY.

C’était il y a 9 ans mais c’est aujourd’hui.

Les victimes, les proches des personnes massacrées lors de cette soirée terrible continuent à souffrir, physiquement, moralement.

Pour certains la souffrance peut devenir intolérable malgré leur courage, assurons les de notre amitié et de notre admiration.

Hommage, solidarité, protection des lieux dédiés à la mémoire des victimes du terrorisme islamiste !

Ceux qui les vandalisent sont complices de leurs assassins. Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice !

Vigilance !
La police et le renseignement empêchent de nouveaux attentats d’être commis.

https://www.ouest-france.fr/societe/justice/un-ado-soupconne-de-preparer-un-attentat-a-ete-interpelle-pres-du-mans-b5a0ccf6-a135-11ef-b6a1-2ff37ea87989

Aux politiques et à toute la société civile de ne tolérer aucun soutien au terrorisme

Merci et soutien affectueux à Catherine Bertrand pour son témoignage, pour ses dessins si touchants.

https://x.com/cathbertrand5?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor

7 octobre, encore et toujours


La lecture de « C’est un cri ! », texte inédit d’Anna Avrane, bouleversante adresse aux otages du Hamas, a eu lieu le 9 octobre 2024 à la Mairie Paris Centre lors d’une soirée organisée par le MPCT « Artistes, citoyennes, citoyens, ensemble contre le terrorisme »

Dans son allocution d’ouverture, Ariel Weil, Maire de Paris Centre, présent depuis un an à tous les rassemblements, a rappelé son indéfectible soutien à la mobilisation pour la libération des otages.

Après avoir salué l’engagement d’Ariel Weil et de la Mairie, la Secrétaire générale du MPCT a introduit la soirée.

Intervention d’Huguette Chomski Magnis

C’était la plus joyeuse des fêtes juives, celle qu’à mon avis, toute personne, croyante ou pas, juive ou pas, devrait avoir vu une fois dans sa vie, tant cette joie, cette célébration du Livre, la Torah, a quelque chose d’extraordinaire. Et c’est devenu la plus terrible des journées.

Etait-ce vraiment il y a un an ? Le temps de la commémoration est venu ? Mais comment commémorer ce qui perdure ?
Car, tout continue. Les tirs de roquettes, les attentats continuent et les otages sont toujours à Gaza, les vivants et les morts.

Les visages de Kfir et Ariel, ces deux tout petits garçons enlevés avec leur mère le 7 octobre, nous bouleversent et nous hantent.
Mais la réprobation de la conscience universelle a fait défaut, c’est une terrible faillite morale.

Rien ne s’est passé comme cela aurait dû se passer après ce crime contre l’humanité à visée génocidaire.

Oui, génocidaire, les mots ont un sens, Camus nous l’a appris. L’intentionnalité, l’intention de tuer un maximum de civils, d’exterminer un groupe humain, c’est l’essence du projet génocidaire.

Mais il n’y a pas eu auto-saisine de la Cour Pénale Internationale.
Il n’y a pas eu de pressions diplomatiques fortes sur le régime de Téhéran (qui détient aussi nos otages) et sur le Qatar qui finance le Hamas et héberge ses dirigeants. Il n’y a pas eu d’interpellation massive de la Croix Rouge qui a failli à tous ses devoirs, comme l’ONU et les grandes ONG de défense des droits humains.

Pourtant, il y a 22 ans, ces ONG, Amnesty International, Human Rights Watch, Médecins du Monde, avaient su qualifier de crimes contre l’humanité les attentats dits « suicides » qui meurtrissaient quotidiennement la population israélienne.
Mais c’est terminé. Elles ont passé un compromis avec l’islamisme. Ce n’est pas une formule, c’est une réalité documentée.

C’est pour cela que nous sommes là ! Qu’il nous faut mener un travail de plaidoyer, de lobbying, de veille médiatique. Chacune, chacun, à sa place peut faire une petite chose contre le terrorisme.

Nous n’accepterons jamais l’impunité des terroristes et la légitimation des organisations terroristes.
Sans condamnation universelle du terrorisme, la défense des droits humains perd son sens.
Qu’on le veuille ou non, Israël est aujourd’hui le paradigme de l’humanité confrontée au terrorisme islamiste.

Mais la souffrance qui déchire nos cœurs, comment l’exprimer ?

Cette souffrance qui est décuplée par l’injustice : l’inversion victimaire et l’inversion accusatoire dominent.
L’imaginaire a évincé le réel.

Nous que nous soyons indifférents aux morts civils à Gaza ou au Liban. Nous sommes des humanistes. Mais de vrais humanistes se doivent de le dire : la responsabilité de ces morts incombe au Hamas, au Hezbollah, à leurs alliés et parrains, qui ont fait de zones peuplées des zones de guerre, qui utilisent la population civile comme boucliers humains, qui embrigadent les enfants, les incitant à devenir des martyrs.

Pour exprimer l’indicible, il reste l’art. Des artistes, rares il est vrai le font avec courage.

Anna Avrane est l’une d’elles.

Dans sa note d’intention, elle dit comment et pourquoi elle a écrit ce texte, poussé ce cri. Elle dit avec un extraordinaire talent ce que nous ressentons toutes et tous, dans notre association et dans cette salle.

Diagne Chanel est une autre de ces artistes.

Elle consacre au 7 octobre la série de photographies « J’ai vu les chevaux livides de l’apocalypse. »


La chambre des otages

Anna Avrane nous fait le grand honneur de nous accorder la primeur de son texte.
Nous allons pouvoir l’écouter, accompagnée par ses amis à la guitare et à la voix. Merci !

[Crédit photos Mairie Paris Centre/ Françoise Morvan/ Anna Avrane]

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A présent, nous arrivons aux 400 jours depuis l’enlèvement et la déportation à Gaza des otages.

Ce dimanche 10 novembre à 15 h à Paris, le Collectif Tous 7 octobre organise un rassemblement.

Nous le soutenons bien évidemment, comme tous les autres, comme les mères de l’espoir chaque vendredi. Pour la libération inconditionnelle des otages.

Avec un pincement de cœur car, complétement investie dès le début avec le Collectif Contre le Terrorisme dans la campagne Bring Back Our Girls, notre association a accompagné la mobilisation qui a marqué successivement les 400 jours, puis les 1000 jours, puis les X ans depuis l’enlèvement des lycéennes de Chibok par Boko Haram.


Pus de 10 ans après, des dizaines d’entre elles manquent toujours à l’appel.

Surtout, les événements récents, du “Tifo” plein de haine déployé par les ultras du PSG au quasi-pogrom d’Amsterdam contre les supporters
israéliens, attestent d’une évolution effrayante.
Notre mobilisation doit être à la hauteur : à la fois sans compromis et massive !

Iran : en finir avec un régime qui harcèle les femmes jusqu’à la mort

Arezou Khavari n’avait que 16 ans.

Cette lycéenne de Téhéran s’est suicidée en se jetant du haut d’un immeuble, poussée à bout par le harcèlement incessant de la police des mœurs de son établissement scolaire , au sujet de sa tenue vestimentaire “inappropriée”.

Ahou Daryaei a 30 ans.

La vidéo de sa protestation en sous-vêtements a fait le tour du monde.

Cette jeune mère de famille, brillante étudiante, a été agressée à l’université de Téhéran par la police des mœurs qui lui a déchiré ses ses vêtements qu’elle a retirés en signe de défiance.

La révolution iranienne est portée avec un singulier panache par des femmes et des jeunes filles.

Battue, arrêtée et transférée en hôpital psychiatrique, Ahou court un immense danger.
Elle risque d’être violée, assassinée, empoissonnée chimiquement.
Sa protection est urgente !

La solidarité qui s’est exprimée ne doit pas fléchir avant sa libération.

La vie de toutes les lycéennes, de toutes les étudiantes, de toutes les femmes est directement menacée par le régime islamique qui sévit depuis 45 ans en Iran.

Tout un peuple étouffe et veut se libérer alors que les pendaisons battent des records.
La sinistre police des moeurs n’a rien à faire dans les établissements scolaires et les universités. Ni ailleurs. Dissolution !

Honte à qui ose relativiser, comme Amnesty International ,dans ce contexte mortifère, l’ONG énonce, dessin à l’appui, que le hijab ne doit être ni imposé ni interdit!

La talentueuse Fadila Tatah leur répond clairement par ce dessin :

16 octobre 2024, Square Samuel Paty (5)

Nous publions ci-dessous l’intervention de Jean-Charles Goldberg, en remerciant les diverses associations qui ont participé à ce temps d’échange et d’engagement, maintenu à cette date et en ce lieu.

D’autres interventions marquantes ont été faites sans avoir été rédigées.

Spontanées, authentiques et fortes, elles ont été chaleureusement applaudies : celles de Mahi Traore, Proviseure du Lycée Lucas de Nehou, de l’universitaire Iris Farkhondeh et de Mona Jafarian, Présidente de Femmes Azadi.

L’enregistrement de la prise de parole d’Iris Farkhondeh a été diffusé sur facebook :

https://www.facebook.com/iran.farkhondeh/videos/1500203447552306

Un montage vidéo de l’enregistrement de l’ensemble de l’hommage est en préparation.

INTERVENTION DE JEAN-CHARLES GOLDBERG, REPRESENTANT DE DHIMMI WATCH

Je tiens à vous remercier, vous qui vous êtes venus nombreux et particulièrement les représentants des associations, vous tous, militants défenseurs de la République et de ses valeurs.

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty tombait, assassiné par un islamiste mis en marche par la mouvance islamiste organisée sur les réseaux sociaux.

Dhimmi Watch avait initié ici même la première commémoration de l’horrible meurtre de Samuel Paty, le premier appel, juste un an après le drame.

Depuis, d’autres drames horribles, d’autres assassinats à bout portant ont été commis sur notre sol par des islamistes radicalisés. C’est le cas de Dominique Bernard en octobre 2023 et Jonathan Sandler en mars 2012, tous deux également enseignants.

Pourquoi le meurtre de Samuel Paty a-t-il une signification particulière ? C’est parce qu’il a été le plus révélateur du symbole que l’islamisme radical cherche à atteindre.

Alors que Jonathan Sandler avait été assassiné parce que juif, 6 années auparavant, nous avons pris conscience que Samuel Paty a été assassiné, parce qu’il faisait son métier d’enseignant, parce qu’il formait nos jeunes à l’esprit critique et à nos valeurs issues des droits humains. Ainsi, l’explication des loups solitaires, ou d’esprits déséquilibrés,… ne fonctionne plus. C’était absolument clair. La preuve en a été donnée, l’année suivante par l’assassinat dans des conditions aussi horribles, de Dominique Bernard.


Ces assassinats d’enseignants, les menaces qui pèsent sur eux, nous font prendre conscience et, nous montrent sans ambiguïté leurs mobiles communs.

Ce qui a été attaqué, ce sont nos valeurs Républicaines fondamentales, et aussi nos enseignants qui sont chargés de les transmettre aux générations futures. Pour les terroriser, les faire taire,les soumettre et nous soumettre tous.
C’est l’école républicaine.

Ce que fait l’enseignant ? C’est transmettre les valeurs de la démocratie, les droits humains, mais aussi l’égalité homme-femme, l’Histoire, le droit de critiquer, de réfléchir, la passion, l’amour…nos valeurs dites occidentales.

L’école, est le creuset de l’émancipation : de sa religion, de sa communauté, de sa famille. On y apprend à réfléchir par soi-même, la liberté individuelle opposée à la vision idéologique de l’islamisme radical, une vision de groupe communautariste où l’individu n’existe pas,. À l’école on apprend la laïcité, la liberté de penser, la liberté de conscience, l’esprit critique.

Ces jeunes à l’école d’aujourd’hui, c’est le monde de demain.
Alors l’école publique est devenue une cible, comme le dit Maitre Richard Malka.

L’ennemie de ces fanatiques – c’est la liberté. Et, nous nous opposons avec force à la soumission, à la dhimmitude.
La rhétorique de l’état islamique, des frères musulmans, de tous ces islamistes radicaux à laquelle se réfèrent ces terroristes, vise bien ici délibérément, le système éducatif français.
Il faut le comprendre, il faut comprendre leur démarche pour les combattre.

Les combats terroristes totalitaires, théorisés, sont écrits et diffusés par l’état islamique ou les frères musulmans sur les réseaux sociaux, les chaines satellitaires, dans les centres communautaires.

Ainsi la terreur s’installe, d’abord chez les musulmans eux-mêmes, pour les séparer de la communauté nationale dans laquelle ils vivent, leur apprendre à rejeter les valeurs Républicaines, rejeter tout ce qui n’est pas musulman, comme en témoigne Fadila Maaroufi anthropologue, travailleuse sociale et militante laïque belgo-marocaine.

A titre d’exemple je voudrais vous confier que, assistant à un procès d’assises à Pontoise, cette semaine justement, j’ai pu entendre le meurtrier dire à sa sœur : « Ne fais pas ta française ! Ne vis pas à la française.. ne fais pas ta pute.»
Didier Lemaire, ancien professeur de philosophie à Trappes, attaqué parce qu’il avait dénoncé l’entrisme de l’islamisme radical dans l’école républicaine et qui vient d’être relaxé par la 17ème chambre du tribunal de Paris nous dit :
« Il faut tous être solidaires autour du corps des enseignants ». C’est un combat difficile qui demande du courage partout, en premier lieu au plus haut niveau de l’état, le « pas de vague » n’a plus lieu d’être.

Affirmons notre solidarité avec les enseignants, les personnels, étudiants et élèves qui subissent pressions, intimidations et menaces. Faisons en sorte que les enseignants puissent faire leur métier de formateur, que leur hiérarchie les soutienne, que l’état soit le pilier indéfectible de nos premiers défenseurs de la République.

Cette année le rassemblement a été organisé par le Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme avec la participation de nombreuses autres associations, militant pour la protection de nos valeurs Républicaines et contre l’entrisme de l’islamisme radical, dont Dhimmi Watch que j’ai l’honneur, aujourd’hui, de représenter devant vous.

16 octobre 2024, square Samuel Paty (4)

INTERVENTION DE GUYLAIN CHEVRIERn POUR LE RESEAU VIGILANCE TRAVAIL SOCIAL

Cérémonie d’hommage à Samuel Paty, appel du MPCT, le 16 octobre 2024


Il y a beaucoup d’émotions à être ici aujourd’hui. Dans ce square qui porte son nom, Samuel Paty, assassiné par un terroriste islamiste. Parce qu’il enseignait tout simplement la liberté. Comme ce fut le cas de Dominique Bernard, cet autre enseignant professeur de lettres, qui aussi la chérissait, il y a un an.

On voudrait que cela soit fini, alors que l’on nous dit en cette rentrée qu’il y a eu moins de signalements relatifs à des incidents concernant la laïcité dans l’école. Cela étant, rappelons-nous que Mme Belloubet, alors ministre de l’Education nationale, expliquait en février dernier, qu’on avait identifié environ 500 élèves radicalisés, dont 160 dans le haut du spectre. On voit bien que le danger reste présent et n’a pas baissé.


Ceux qui ont commis ces assassinats ne supportent pas la liberté, qu’ils considèrent en elle-même comme un blasphème ! Ils rejettent cet espace profane que nous avons su dégager du sacré, pour que puisse exister la liberté de pensée, de conscience, d’expression, protégées par la laïcité.
.

J’ai entendu quelque chose sur quoi je voudrais revenir, sur la notion de la raison, au regard de l’idée que tous les élèves peuvent en être doués, ce qui est juste. Mais gardons à l’esprit que nous avons affaire avec cette forme de pensée religieuse qui ne voit que par le sacré, à un rejet de la raison, et qui s’y opposent violemment. Et que c’est un combat de conviction, que celui de l’esprit de liberté, qui ne se partage pas sans mal.


Il faut oser le dire, ces actes effroyables ne viennent pas de nulle part, ils ne sont pas indépendants de références religieuses qui peuvent trouver à les justifier, qui doivent être mises en cause et réformées.

Cela revient à nos responsables politiques d’en porter l’exigence, mais aussi et particulièrement aux représentants religieux, car les religions doivent s’adapter à notre société et non le contraire.

Pas un jour ne passe sans qu’un incident ne survienne, une menace de mort visant un enseignant ou un établissement. Il est plus que temps de réagir !

En défendant cette liberté à laquelle ils tenaient tant, ils vivent encore un peu en nous.

16 octobre 2024, square Samuel Paty (3)

Ci-dessous les interventions très fortes faites au nom de la LICRA, de la LDIF et de Regards de Femmes.

Un grand merci à ces associations pour leur participation !

Texte prononcé le 16 octobre 2024 lors de l’hommage rendu à Samuel Paty, par Hélène Bouniol, co-présidente du Réseau Education de la LICRA
[En photo en tête d’article, aux côtés de Françoise Morvan, qui a dirigé la cérémonie.]


Pour les représentants du réseau éducation participer à cet hommage à Samuel Paty mais aussi à Dominique Bernard et à Jonathan Sandler s’impose comme une nécessité dans notre combat pour lutter auprès des victimes du racisme et de l’antisémitisme et notre défense de notre démocratie.


C’est aussi rappeler notre engagement auprès des enseignants pour faire adhérer la jeunesse aux valeurs et principes de notre République et lutter contre la pénétration de l’islamisme dans les écoles.

Ce combat que menait Samuel Paty pour développer l’esprit critique et le symbole de son assassinat ainsi que ceux de celui de Dominique Bernard et de Jonathan Sandler, obligent les enseignants et la pyramide hiérarchique de l’Education Nationale à une véritable mobilisation pour ne rien lâcher tant au niveau du respect de l’autorité des maîtres qu’au principe de la laïcité.

Ces assassinats interrogent la responsabilité d’une société qui n’a pas compris qu’à force de tolérer l’intolérable , l’intolérable arrive.

Dans une démocratie, assassiner des citoyens parce qu’ils sont enseignants, dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer voir réapparaître dans le domaine de la barbarie et de l’obscurantisme.

Ce triple acte de terrorisme lié à la volonté d’opposer le dogme religieux à la neutralité de l’école publique pose aussi le problème de la responsabilité des parents comme celui du politique.

Honorer la mémoire de Samuel Paty, de Dominique Bernard et de Jonathan Sandler ne peut se résumer à une minute de silence et quelques belles déclarations démagogiques. C’est grâce à l’action, décrite ici par Madame la Proviseure 1), que nous devons ensemble , et les événements récents le montrent, malgré l’immobilisme de l’institution , que nous pourrons faire en sorte que la République ne perde pas les territoires de son école.

Hélène Bouniol, Bernard Ravet

(1) Madame la Proviseure du Lycée Lucas de Nehou, dont l’intervention venait d’être chaleureusement applaudie.

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Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes

Le 16 octobre 2024, cérémonie organisée par le MPCT devant la plaque en hommage à Samuel Paty, Paris

QUEL SENS FAUT-IL DONNER AU DEVOIR DE MEMOIRE ?

C’est aller au-delà d’un simple hommage

C’est ne pas se contenter de clamer : « PLUS JAMAIS CA ! »

C’est pouvoir montrer qu’on a compris ce qui s’est passé et qu’on a agi pour que cela ne se reproduise plus.

Or, en cette journée de commémoration, si nous qui sommes autour de ce lieu de mémoire, avons compris et agi, on est loin de pouvoir dire que le combat contre cet islamisme assassin qui s’en prend aux valeurs les plus fondamentales de la République ne frappera plus celles et ceux qui ont fait le choix de se vouer à l’enseignement de ces valeurs.

La preuve :

• Trois ans après Samuel Paty, Dominique Bernard tombait sous les coups d’un jeune radicalisé.

Comme l’écrit JEAN BIRNBAUM dans un article remarquable du Monde : « une fois de plus un homme sans défense a été livré à un tueur sans limites guidé par des collégiens sans conscience ».

• Et puis il y a eu des évènements certes moins graves comme celui d’une enseignante au Lycée Sévigné à propos du voile… ce voile qui est l’obsession des islamistes tout autant que la liberté d’expression !

• Et combien d’autres violences de ce type dont on ne parle pas… ?

Oui, nous sommes loin de voir la réussite de notre combat.

Cette année pourtant a été riche d’enseignements :

• Avec la publication du livre de la SŒUR DE SAMUEL PATY,
• Avec la présentation de documentaires détaillant jour après jour la chasse à l’homme dont SAMUEL PATY a été la victime,

Ce qui m’a frappée en prenant connaissance de ces informations c’est de constater :

• La peur qui s’était soudain abattue sur l’ensemble du corps enseignant de cet établissement, ce qui prouve qu’il y avait bien une prise de conscience d’un terrible danger.
• Et en même temps le lâchage du Rectorat et du référent laïcité et aussi de certains collègues.


Or, comme l’écrit MICKAELLE PATY
« la seule force dont nous disposons dans une démocratie, c’est le nombre. Si la majorité se tait, ou se met à genoux, ceux qui restent debout deviennent des cibles » .

Citation qui m’a rappelée celle de BERNANOS :
« A-t-on idée d’être debout dans un monde à genoux !».

Notre réponse : hier, aujourd’hui et demain, il nous faut rester debout, plus que jamais !

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NI OUBLI, NI PARDON !
Intervention de Michèle Vianès, Présidente de Regards de Femmes

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, enseignant à Conflans Sainte Honorine, a été décapité parce qu’il avait exposé à ses élèves, citoyennes et citoyens en devenir, les principes de liberté d’expression et de liberté de la presse, ces piliers de la démocratie en vigueur dans les lois françaises.

Il leur avait montré les caricatures de Mahomet publiées au Danemark puis par Charlie Hebdo.

Il s’en est suivie une barbarie monstrueuse, la décapitation d’un enseignant à la suite de plaintes de parents islamistes et de représentants de groupes islamistes, plaintes relayées sur les réseaux sociaux, indiquant le nom et le lieu d’exercice du professeur !

Barbarie monstrueuse dans la continuité des attaques contre l’école de la République, par parents et associations, depuis 1989. Il s’agissait déjà, il s’agit encore, de prétendre « protéger » les filles contre l’école de la République.

Prétendre « protéger » les filles en semant la terreur, en publiant, toujours sur les réseaux sociaux, les images insoutenables de la décapitation, trouve toujours des abrutis complices pour relayer mensonges et infamies ou pour passer à l’acte.

Les manœuvres des islamistes, leur haine de la France, leur stratégie d’endoctrinement sont relayées par toutes et tous les islamo-gauchistes, par des médias, par des responsables associatifs, politiques et religieux. Tous responsables et coupables.

L’islam peut être critiqué et moqué, comme toutes les autres religions, comme toutes les croyances, comme toutes les opinions, car en démocratie, une religion est une opinion, elle n’est pas sacrée. Une société sans droit de blasphème, c’est une société où la religion dicte aux gens leur manière de vivre, les limites de leur comportement et de leur parole. C’était la France de la Saint Barthélémy… C’est l’Iran d’aujourd’hui.

Samuel Paty remplissait simplement sa mission.

L’école de la République a pour mission d’apprendre aux élèves à être autonomes, à être capables de dire « NON » aux diktats politiques ou religieux et à se passer de maitres.

Il est indispensable de rappeler ce message, son message, d’autant plus qu’aujourd’hui, l’école n’est plus un sanctuaire à l’abri des conflits de la société.

Dans l’école du « contrat de confiance », comme si l’école était un produit marchand, les parents et les enfants exigent que leurs croyances soient respectées. Ceci entraine autocensure des enseignants et revendications différentialistes des parents et des élèves. Les élèves ne sont plus là pour apprendre, mais pour imposer leurs croyances ou celles de leurs parents.

Nommer une rue, un square, un collège Samuel Paty c’est bien, mais rappeler la mission de l’enseignant qu’il pratiquait est l’unique manière de le faire revivre.

Ce qui, aujourd’hui, menace l’institution, ce sont bien sur les crimes épouvantables qui pourraient encore se produire et qui soulèveraient notre indignation unanime, mais c’est surtout ce silence « débonnaire » de cours débarrassés de tout enseignement « à problème », avec des élèves qui auraient réussi à faire adopter la loi du plus fort, celle des islamistes qui imposent leur idéologie et le retour du blasphème.
Une sacrée faillite pour l’école des hussards noirs de la République.

Ni oubli, ni pardon !

16 octobre 2024, square Samuel Paty (2)


Le discours de François de Sauza, au nom de Vigilance Collèges Lycées

Je n’ai jamais vraiment aimé le mois d’octobre. Avant tout, parce qu’il marque l’entrée dans la période de l’année où les jours sont les plus courts. D’ailleurs, dans la région où je vis, en Bretagne, on appelle les derniers mois de l’année les mois noirs, ou les mois sombres.

Mais depuis 4 ans, comme tous mes collègues de Vigilance Collèges-Lycées, et beaucoup d’autres enseignants encore, je le redoute encore plus.

C’est qu’octobre est depuis lors, et encore plus depuis l’an passé, le mois qui nous replonge, nous professeurs de la République, à l’image de nombre de nos concitoyens, dans l’horreur.
Cette semaine qui précède les vacances de la Toussaint aura sans doute pour toujours, un goût amer, comme elle sera synonyme de deuil. De deuil et de profonde douleur. Et la noirceur sera toujours présente dans nos esprits.

Samuel Paty lui, l’aimait, le noir. Il en a même fait son mémoire de maîtrise d’histoire.
Cela peut sembler paradoxal pour un homme qui s’est comporté durant toute sa vie, comme l’incarnation, le noble héritier des Lumières.

De Samuel Paty, nous connaissons finalement peu de choses. C’est qu’il est devenu, par la force des choses, un symbole, une icône. C’était pourtant un fils, un frère et un père. Un amoureux du rock.

C’est ce visage souriant et concentré à la fois, pris en photo dans sa salle de classe en pleine explication. Un enseignant reconnu pour sa générosité et sa gentillesse, à l’égard de ses élèves comme de ses collègues. Un homme intègre.

Samuel avait sciemment choisi d’enseigner en collège, c’est-à-dire auprès des classes d’âge souvent les plus difficiles, dans un univers souvent présenté comme ingrat, mais où tous les élèves, avant l’orientation du lycée, sont encore mélangés.
Au collège, les corps et les esprits changent à une vitesse folle. C’est pourquoi on peut aussi s’y accrocher, s’y plaire, et croire en sa mission, car, et nous l’espérons souvent, tout semble encore possible.

Et c’est ce qu’espérait notre collègue, qui poursuivait quotidiennement, et avec la tranquillité du juste, son travail, contre vents et marées.
Avec exigence aussi, ce qui est la plus belle marque de respect qu’un professeur puisse faire à ses élèves.
En les considérant comme aptes à recevoir un savoir, qui peut s’avérer hérissant.
A un âge où les sentiments et la personnalité sont à fleur de peau, où les tempéraments sont incandescents, et dans une époque où les identitarismes de tout poil prospèrent.

En dépit de toutes ces contraintes, Samuel était convaincu d’une chose : que tout élève est doué de raison. Cette raison qui fait de chacun de nous un membre de la grande famille humaine.

C’est parce qu’il croyait en la dignité de chacun de ses élèves qu’il enseignait comme il le faisait.
En véritable homme des Lumières.
Car Samuel Paty ne voyait pas des musulmans, des noirs, des catholiques, ou que sais-je encore,face à lui. Il voyait des jeunes gens, des femmes et des hommes en devenir, de futurs citoyens.
A rebours des obsessions présentes sur l’épiderme, la religion, l’origine qui compartimentent notre société comme autant de composantes étanches d’un archipel éclaté, qui répondrait chacune à ses propres codes, ses propres lois, ses propres sensibilités.

Sa sœur Mickaelle l’a déclaré : Samuel n’était pas un militant laïque. Mais il incarnait ses convictions, tout ce que la laïcité permet et promet, conformément aux ambitions portées par l’École de la République.

Parlant des monuments érigés après 1ere guerre mondiale pour se souvenir des morts du conflit, l’historien allemand Reinhardt Koselleck les qualifiait de « lieu de fondation des vivants. »
C’est pourquoi nos hommages doivent avoir un sens, et c’est ce que nous devons à nos collègues assassinés.

Comment faire ?

Premièrement, en rappelant inlassablement la vérité de ce que s’est passé, en
toute sincérité, sans euphémismes ni circonvolutions : en posant les mots justes sur les réalités.

Samuel est mort des suites d’une campagne de diffamation orchestrée pour le déshonorer et l’anéantir.
Il fut la victime d’accusations mensongères en racisme et et « islamophobie », ce mot qui lui a placé une cible dans le dos et en a fait une proie.
Une proie traquée par la meute numérique excitée par l’odeur du sang, qui a lancé le lynchage et la chasse à l’homme.

Mickaelle Paty évoque souvent l’abandon dont son frère a été la victime. Son frère près de qui,le 16 octobre 2020, la police retrouvait un sac. Un sac comme tout enseignant en possède un.
Un sac dans lequel, entre les copies et une trousse, Samuel s’était résolu à placer un marteau.
N’oublions jamais quelle solitude notre collègue a ressentie pour en arriver là.

Si nous voulons que nos hommages aient un sens, c’est également l’indifférence qu’il nous faut combattre.

Celle qui nous heurte et nous blesse presqu’autant que les coups, nous enseignants laïques. Celle qui nous fait bouillir de colère ou nous navrer de dépit.
Cette indifférence protéiforme qui se manifeste de façon encore plus saillante chaque mois d’octobre et fait bel et bien de ce mois celui de la noirceur.

Elle se présente, au choix, par des haussements d’épaules ou de sourcils. Des remarques dontles auteurs ne soupçonnent pas, en tout cas, on l’espère, la violence : « Il faut passer à autre chose ». « Ah, encore cette histoire ». « Tu sais, je suis déjà en retard, je ne peux pas me permettre de faire l’hommage »
« Je n’ai pas fait la minute de silence. De toute façon, mes élèves étaient en contrôle, ils se taisaient déjà, c’est l’essentiel non ? »

On connait aussi toutes ces phrases dites avec un semblant de gravité et de profondeur, jusqu’à ce que soit prononcé ce mot devenu insupportable : ce maudit, ce sale, ce monstrueux « mais ».

Ce « mais », qui est la justification de tout, qui se veut engager la discussion et la nuance mais n’est que défaite de la pensée.

Ce « mais » sur lequel prospèrent tant de renoncements et de lâchetés.

Ce « mais » qui avait sonné tant de fois comme un crachat balancé aux visages des victimes de de Mohamed Merah, de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher, et la liste est encore longue.

Ce « mais » qui enrobe de considérations intellectuelles fumeuses un aveuglement qui n’a d’égal que la bassesse et la couardise de ceux qui les déclament, du haut parfois de leur chaire du collège de France.

La civilisation, loin des fioritures et des élucubrations conceptuelles, s’incarne parfois dans la simplicité. Celle des mots de Mickaelle Paty : « en France, après décapitation, on ne met pas un « mais ». On met un point. »

On sait bien malheureusement que, dans la salle des professeurs non plus, lorsque les menaces se sont précisées, l’unanimité ne s’est pas faite autour de Samuel.

Car le corps enseignant, à l’image de la société, est travaillé par des passions tristes, relayées par des agents identitaires, au premier rang desquels les islamistes, qui ont fait de l’école laïque leur cible privilégiée.
Ces derniers ont trouvé chez certains professeurs des alliés inespérés, idiots utiles ou idéologues
convaincus.

Et c’est pour lutter contre cette gangrène des esprits que Vigilance Collèges-Lycées a vu le jour.


C’est aussi pour donner du courage à ces collègues, encore nombreux mais souvent isolés, de prendre la parole, de résister aux anathèmes, aux menaces, aux pressions.

C’est enfin pour combattre la passivité, la barbarie du laissez-faire qui est le marchepied rêvé des totalitarismes passés et présents. Et l’islamisme, en tant qu’ennemi de la liberté, qui menace et annihile ceux qui le gênent, ceux qui apprennent à penser comme nos collègues assassinés,en est bel et bien un.

Charb, dont l’utilisation des dessins par Samuel a servi de justification au massacre de ce dernier, déclarait avoir « moins peur des intégristes religieux que des laïques qui se taisent ».

C’est à nous de continuer à parler, crier, hurler notre amour de la laïcité, et notre attachement à la République et à la démocratie. La honte et la peur doivent changer de camp.

Samuel, lui, affirmait vouloir que sa vie et sa mort servent à quelque chose.
Il nous revient à nous tous, de faire que ce soit bien le cas. Son destin, comme celui de Dominique Bernard, nous oblige.

Les convictions qui les ont animés toute leur vie doivent irriguer sans cesse nos pensées, nos actes, nos propos. Nous voilà les héritiers et les dépositaires de leur mémoire : nous ne l’honorerons qu’en agissant et pensant à leur image, en nous comportant comme ils souhaitaient que leurs élèves se comportent à l’avenir : c’est-à-dire en femmes et en hommes libres, dignes et droits.


La promenade Samuel Paty à Rennes.

16 octobre 2024, square Samuel Paty (1)

Intervention d’Huguette Chomski Magnis, Secrétaire générale du MPCT

Françoise Morvan a rappelé pourquoi nous sommes rassemblés. Mais pourquoi le sommes- nous ICI et pas ailleurs dans Paris ?

Parce que nous sommes face à la Sorbonne, ce symbole de la culture émancipatrice, là où l’hommage de la Nation fut rendu à Samuel Paty mais là aussi, à l’université, où se manifestent des courants contraires, qui n’ont plus guère à voir avec les humanités et auxquels il faut résister.

Parce que ce square est dédié à Samuel Paty et que sa plaque commémorative a le rare mérite de NOMMER la nature du terrorisme qui l’a assassiné, de désigner le terrorisme ISLAMISTE.

Cela a déplu à certains puisque cette plaque a été vandalisée à plusieurs reprises : le mot islamiste a été rayé, le nom de Samuel Paty a été effacé.

Comme le disent nos amies du 5 ème arrondissement qui sont vigilantes et signalent toute nouvelle dégradation à la Mairie, laquelle procède aussitôt à la réparation « la haine est tenace, nous ne céderons pas ! »

Voici un an, Mickaëlle Paty déclarait :

« Il faut bien rétablir l’ordre des choses en ce lieu : un acte terroriste n’est ni justifiable ni légitimable, il vise à tuer et non à se défendre face à une supposée agression.
Comment peut-on envisager 2 mondes irréconciliables ? L’un humaniste où certains s’efforcent de prolonger la vie et l’autre inhumain où certains ne pensent qu’à anéantir la vie. »

Oui, il s’agit bien de deux mondes irréconciliables et nous n’avons pas le choix : le premier doit résister au second et le vaincre.

Nous étions alors trois jours après l’assassinat de Dominique Bernard.

Il avait été ciblé par un ancien élève devenu terroriste islamiste, gonflé de haine : haine de la France, haine de la République, de Marianne, de la liberté, haine de l’école laïque.

Nous étions 9 jours après le 7 octobre, ce crime au service d’un projet génocidaire qui avait fracassé la Israël et l’humanité.
Nous en sommes-nous remis ? Je ne le pense pas.

Il nous faut d’ailleurs remonter plus loin dans le temps, jusqu’au 19 mars 2012, ici, en Franc
e.
Avant l’école de la République, ce fut une école privée, confessionnelle, une école juive, qui fut ciblée par un terroriste islamiste.
Des petits enfants y furent massacrés parce qu’ils étaient juifs.

Pour notre pays, ce fut un point de bascule mais la France n’en prit pas conscience !
Tout désormais devenait possible.
Et tout devint possible !

Ce fut la déferlante des attentats de 2015, ouverte par celui contre Charlie Hebdo.
Le lien avec l’assassinat de Samuel Paty est direct : il s’agit d’interdire par la terreur toute représentation de Mahomet. Autrement dit, étendre un interdit religieux à toute la société, établir un délit de blasphème, passible de mort comme en république islamique.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

L’infatigable Mickaëlle Paty a témoigné devant le Sénat, elle témoigne devant des classes.
Elle a fait bouger les lignes, elle a fait reculer le pas de vagues qui n’avait que trop longtemps eu cours.
Elle publie « Le cours de M. Paty », restituant le cours pour lequel son frère a été assassiné et décapité, alors qu’il respectait scrupuleusement le programme de l’Education Nationale pour faire appréhender la liberté d’expression.
Le collège où enseignait Samuel Paty va enfin porter son nom.
C’est bien.
On nous dit qu’il y a eu une baisse importante des atteintes à la laïcité à cette Rentrée et des incidents pendant la minute de silence. Tant mieux.
Mais 78 incidents rapportés dès le lendemain, n’est-ce pas encore beaucoup trop ?
Et l’envolée des demandes de protection fonctionnelle ne se produit pas sans raison.

La violence est bien là, des professeurs et des chefs d’établissement ont été menacés de mort et frappés, au fil des mois.

Il y a peu, à Tourcoing, une enseignante a fait preuve de rigueur, de civisme, de courage pour rappeler la loi. On connait la suite.
Mais le plus grave est qu’elle n’ait pas bénéficié du soutien unanime de ses collègues.
Il s’est trouvé des collègues pour la critiquer, voire pour l’enfoncer, comme d’autres avaient enfoncé Samuel Paty. Des syndicats, certes minoritaires, qui ont vocation à défendre les intérêts moraux et matériels des personnels, ont adopté ces positions.

Derrière la lycéenne qui refuse de retirer son voile, il n’y a pas la révolte d’une adolescente mais l’offensive en règle de l’islam politique, qui veut faire émerger dans l’Education Nationale un ordre alternatif à l’ordre républicain.

Aussi l’hommage, le recueillement à la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard doit s’accompagner de l’engagement à tout faire pour résister à cette offensive, pour que les profs n’aient plus peur, pour qu’ils ne s’autocensurent plus, pour que la solidarité s’affirme, pour que n’adviennent pas de nouveaux massacres.

Tribune : Un an déjà, déjà Un an…

Depuis le pogrom en Israël par des assassins, terroristes islamistes du
Hamas, qui hante toujours nombre d’entre nous ;
Depuis ce jour funeste planifié et exécuté par ces barbares assoiffés de
sang ne reculant devant aucune ignominie.

Pour que « le sang appelle le sang » et que par force de « martyrs »
s’accomplisse ce désir/délire démoniaque d’effacer Israël de la carte du
monde…et les Juifs, aussi, jusqu’en terre de France où présents depuis
2000 ans ils sont citoyens Français depuis Napoléon 1er.

En France où de révoltants actes antisémites alimentés par des officines
de la haine et leurs relais (dont politiques sous couvert d’antisionisme),
ont en une année explosé.

Les « indignés professionnels à géométrie variable » sont d’ailleurs bien
absents aux rendez-vous de l’indignation, de la solidarité nationale envers
les Français juifs, quand ils ne sont pas volontairement les idiots utiles,
serviles, « d’une cause » se servant d’eux pour fracturer, diviser, opposer,
déchirer plus encore notre pays déjà bien affaibli, espérant en son
implosion.

Amèrement, force est de constater que ces indignes soumissions
atteignent jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat où le discours devient
inaudible et les volte-face conviant au déshonneur, inacceptables…même
(et surtout) si cela est pour des raisons « intérieures ».

Ainsi va la France de capilotades en capilotades…et nous avec !

Toutes ces souffrances, depuis, nous les faisons nôtres.

Sans naïveté quant aux raisons et conséquences dont font terriblement les
frais tant d’innocentes victimes, dont des enfants, à Gaza, au Liban, les
terroristes du Hamas, du Hezbollah, et leurs chefs se servant lâchement
de leurs populations civiles respectives comme boucliers humains, se
cachant au milieu d’elles, captives, parfois complices, pour se protéger du
bras armé vengeur de Tsahal.

Israël, en légitime défense, recevant chaque jour des centaines de
roquettes, de missiles sur ses villes, subissant des attentats, n’est pas
épargné non plus.

Car là est le cycle infernal, le piège, pour une inéluctable épreuve de force
dont l’Iran visant la destruction totale d’Israël et l’éradication de son
peuple est le grand organisateur, orchestrateur, financeur, aider dans ses
basses œuvres par ses proxy que sont Hamas, Hezbollah, Houthis et leurs
complicités planétaires. Jusqu’en nos contrées.

Le peuple d’Israël ne peut dès lors que combattre pied à pied pour sa
survie.

Comment oublier toute cette jeunesse du festival Nova, les personnes de
tous âges/sexe de ces humanistes kibboutzim modernistes assaillis,
trucidées à bout portant alors que désarmées ce 7 octobre 2023 sanglant
dans les frontières mêmes de l’Etat hébreu, dont parmi ces 1200 victimes
innocentes, 48 Français ?

Comment oublier ces centaines d’otages dont deux sont Français (Ofer et
Ohad), et parmi lesquels de très jeunes enfants ?

Bien peu doivent être encore en vie au bout de 366 jours de captivité dans
d’épouvantables ignobles conditions de détention, femmes et jeunes
femmes subissant chaque jour les pires des outrages

Comment oublier toutes les victimes quotidiennes en cette partie du monde
en furie ?
Moi…je ne le peux pas.

Et si je m’efforce à un équilibre forcément précaire, par conséquent pas
« juste », je ne prétends nullement à une neutralité qui me serait par
certains affirmée de « bon aloi », sachant d’où je parle, ce qui me porte,
mes convictions, mes fidélités, mes amitiés, où « l’entre deux » est donc
mission quasi impossible.

Quant à la paix, oui mais pas au prix de son obtention dans d’inacceptables conditions, viciées, précaires, qui dès lors ne la rendrait pas, enfin, durable. Définitive ? (faisons un rêve)


Eric-Hubert Wagner le 7 octobre 2024.

Membre de l’association réunionnaise contre l’antisémitisme ARCAD.

Membre du Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme MPCT.