Tribune : comme un puits sans fond

Fadila Tatah est une artiste talentueuse et une citoyenne d’un rare courage.
C’est un honneur pour le MPCT qu’elle nous autorise à publier cette tribune postée sur ses réseaux sociaux.


Période de plus en plus complexe, on s’engouffre dans un puits sans fond. Alors que les Gazaouis seront accueillis en France et qu’on ne sait pas si des terroristes seront cachés parmi les civils, derrière les femmes et les enfants, des personnes, sous couvert de patriotisme, veulent injecter de la foi et du sacré dans notre République.

Ils disent qu’un apostat devrait limiter sa critique de l’islam à une critique symbolique afin de ne pas heurter la sensibilité des musulmans au nom desquels ils parlent. Censure et censeurs : le kit parfait de la charia.

Tout s’emboîte. D’un côté, une Rima Hassan qui nous dit que la France aurait besoin de révolution ; des influenceurs et créateurs de contenus qui nous assènent de morale, de bien-pensance, en nous donnant le mode d’emploi pour utiliser l’autocensure comme outil nous permettant de jouir de notre liberté d’expression sans qu’elle ne vexe qui que ce soit. En bref, une caricature sans trop caricaturer, car cela pourrait être blessant.

Les artistes et sportifs israéliens mis en danger par des personnes qui sèment la haine en appelant à boycotter les scènes où ces artistes étaient programmés.

Aucun appel à la libération des otages oubliés, ni à la reddition du Hamas. Ce faisant, ils traitent les symptômes — les Gazaouis vivant au milieu des ruines et des bombes — sans avoir posé de diagnostic : le chaos créé par le Hamas, qui ne libère toujours pas les otages ni ne se rend.

Sans la reddition du Hamas et la libération des otages, les Gazaouis seront toujours au milieu des ruines et sous la menace. Au lieu d’assurer leur sécurité par la paix qu’apporteraient la reddition du Hamas et la libération des otages, 400 000 Gazaouis seront “libérés” de cet enfer. Pendant ce temps, la véritable solution à la paix — qui consiste en la libération des otages qui meurent à petit feu dans les tunnels de Gaza — est ignorée. Que dire ? Rima Hassan valide encore.

Boualem Sansal, des journalistes, des danseurs, des chanteurs, sont dans les geôles d’Algérie. Rima Hassan valide ! Voire mieux : elle encense ce gouvernement tout en rêvant de devenir Algérienne. Si elle savait à quel point beaucoup d’Algériens la détestent, car elle les trahit…

Pas un mot pour les Druzes tués en Syrie ; en revanche, des menaces concrètes envers l’État d’Israël, avec une dénonciation quasi quotidienne d’un génocide qui serait en cours, et un « quoi qu’il en coûte » lancé sur X.

La question est : n’y a-t-il pas assez de victimes pour souhaiter que tout s’arrête ?

Des arrestations arbitraires en Algérie pour de faux motifs — même un like sur les réseaux peut vous propulser dans leurs geôles. Des milliers de morts en Israël et à Gaza. Des otages en train de mourir dans les tunnels. Des propagandes au nom de peuples qui sont condamnés à un destin funeste par ceux qui pensent les soutenir.

Une ingérence qui bloque tout processus de paix, à l’heure où, dorénavant, il est acté que c’est bien avec des terroristes que nous négocions pour la paix.

Fadila Tatah

17 juillet 2025

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