7 octobre, encore et toujours


La lecture de « C’est un cri ! », texte inédit d’Anna Avrane, bouleversante adresse aux otages du Hamas, a eu lieu le 9 octobre 2024 à la Mairie Paris Centre lors d’une soirée organisée par le MPCT « Artistes, citoyennes, citoyens, ensemble contre le terrorisme »

Dans son allocution d’ouverture, Ariel Weil, Maire de Paris Centre, présent depuis un an à tous les rassemblements, a rappelé son indéfectible soutien à la mobilisation pour la libération des otages.

Après avoir salué l’engagement d’Ariel Weil et de la Mairie, la Secrétaire générale du MPCT a introduit la soirée.

Intervention d’Huguette Chomski Magnis

C’était la plus joyeuse des fêtes juives, celle qu’à mon avis, toute personne, croyante ou pas, juive ou pas, devrait avoir vu une fois dans sa vie, tant cette joie, cette célébration du Livre, la Torah, a quelque chose d’extraordinaire. Et c’est devenu la plus terrible des journées.

Etait-ce vraiment il y a un an ? Le temps de la commémoration est venu ? Mais comment commémorer ce qui perdure ?
Car, tout continue. Les tirs de roquettes, les attentats continuent et les otages sont toujours à Gaza, les vivants et les morts.

Les visages de Kfir et Ariel, ces deux tout petits garçons enlevés avec leur mère le 7 octobre, nous bouleversent et nous hantent.
Mais la réprobation de la conscience universelle a fait défaut, c’est une terrible faillite morale.

Rien ne s’est passé comme cela aurait dû se passer après ce crime contre l’humanité à visée génocidaire.

Oui, génocidaire, les mots ont un sens, Camus nous l’a appris. L’intentionnalité, l’intention de tuer un maximum de civils, d’exterminer un groupe humain, c’est l’essence du projet génocidaire.

Mais il n’y a pas eu auto-saisine de la Cour Pénale Internationale.
Il n’y a pas eu de pressions diplomatiques fortes sur le régime de Téhéran (qui détient aussi nos otages) et sur le Qatar qui finance le Hamas et héberge ses dirigeants. Il n’y a pas eu d’interpellation massive de la Croix Rouge qui a failli à tous ses devoirs, comme l’ONU et les grandes ONG de défense des droits humains.

Pourtant, il y a 22 ans, ces ONG, Amnesty International, Human Rights Watch, Médecins du Monde, avaient su qualifier de crimes contre l’humanité les attentats dits « suicides » qui meurtrissaient quotidiennement la population israélienne.
Mais c’est terminé. Elles ont passé un compromis avec l’islamisme. Ce n’est pas une formule, c’est une réalité documentée.

C’est pour cela que nous sommes là ! Qu’il nous faut mener un travail de plaidoyer, de lobbying, de veille médiatique. Chacune, chacun, à sa place peut faire une petite chose contre le terrorisme.

Nous n’accepterons jamais l’impunité des terroristes et la légitimation des organisations terroristes.
Sans condamnation universelle du terrorisme, la défense des droits humains perd son sens.
Qu’on le veuille ou non, Israël est aujourd’hui le paradigme de l’humanité confrontée au terrorisme islamiste.

Mais la souffrance qui déchire nos cœurs, comment l’exprimer ?

Cette souffrance qui est décuplée par l’injustice : l’inversion victimaire et l’inversion accusatoire dominent.
L’imaginaire a évincé le réel.

Nous que nous soyons indifférents aux morts civils à Gaza ou au Liban. Nous sommes des humanistes. Mais de vrais humanistes se doivent de le dire : la responsabilité de ces morts incombe au Hamas, au Hezbollah, à leurs alliés et parrains, qui ont fait de zones peuplées des zones de guerre, qui utilisent la population civile comme boucliers humains, qui embrigadent les enfants, les incitant à devenir des martyrs.

Pour exprimer l’indicible, il reste l’art. Des artistes, rares il est vrai le font avec courage.

Anna Avrane est l’une d’elles.

Dans sa note d’intention, elle dit comment et pourquoi elle a écrit ce texte, poussé ce cri. Elle dit avec un extraordinaire talent ce que nous ressentons toutes et tous, dans notre association et dans cette salle.

Diagne Chanel est une autre de ces artistes.

Elle consacre au 7 octobre la série de photographies « J’ai vu les chevaux livides de l’apocalypse. »


La chambre des otages

Anna Avrane nous fait le grand honneur de nous accorder la primeur de son texte.
Nous allons pouvoir l’écouter, accompagnée par ses amis à la guitare et à la voix. Merci !

[Crédit photos Mairie Paris Centre/ Françoise Morvan/ Anna Avrane]

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A présent, nous arrivons aux 400 jours depuis l’enlèvement et la déportation à Gaza des otages.

Ce dimanche 10 novembre à 15 h à Paris, le Collectif Tous 7 octobre organise un rassemblement.

Nous le soutenons bien évidemment, comme tous les autres, comme les mères de l’espoir chaque vendredi. Pour la libération inconditionnelle des otages.

Avec un pincement de cœur car, complétement investie dès le début avec le Collectif Contre le Terrorisme dans la campagne Bring Back Our Girls, notre association a accompagné la mobilisation qui a marqué successivement les 400 jours, puis les 1000 jours, puis les X ans depuis l’enlèvement des lycéennes de Chibok par Boko Haram.


Pus de 10 ans après, des dizaines d’entre elles manquent toujours à l’appel.

Surtout, les événements récents, du “Tifo” plein de haine déployé par les ultras du PSG au quasi-pogrom d’Amsterdam contre les supporters
israéliens, attestent d’une évolution effrayante.
Notre mobilisation doit être à la hauteur : à la fois sans compromis et massive !