LA MAGNIFIQUE INTERVENTION DE MICKAËLLE PATY LE 16 OCTOBRE 2023 AU SQUARE SAMUEL PATY


” Les effaceurs de mémoire”

Au même endroit et à la même heure il y a 2 ans, j’étais là pour l’inauguration du square Samuel Paty.
On se retrouve aujourd’hui au même endroit à la même heure pour transformer un « J’ai pas les mots » face à l’indicible par un « Il y a des maux qui obligent à trouver les mots justes. »

La dénomination de lieux en son nom, Samuel Paty – mon frère – est le vecteur matériel pour annihiler l’acte terroriste barbare qu’il a subi le 16 octobre 2020 à cette même heure.

Il faut bien rétablir l’ordre des choses en ce lieu : un acte terroriste n’est ni justifiable ni légitimable, il vise à tuer et non à se défendre face à une supposée agression. Un acte terroriste n’est jamais accompli dans une volonté de faire la paix mais dans une volonté de provoquer la terreur et potentiellement de déclencher une guerre. Un attentat terroriste n’est pas un acte de résistance mais de défiance.

Comment peut-on envisager 2 mondes irréconciliables ? L’un humaniste où certains s’efforcent de prolonger la vie et l’autre inhumain où certains ne pensent qu’à anéantir la vie.

Ces derniers trouvent soutien en ceux qui mettent dos à dos agresseurs et agressés. Ceux­ ci déplorent les victimes, tout en rationalisant une attaque terroriste. Ils la font passer pour un crime de guerre pour offrir – au nom de vieilles rancoeurs – un permis de tuer aux agresseurs. On se retrouve avec 2 méchants et finalement ainsi ils entretiennent également le conflit armé. Il y a des victimes et ce sont toujours des civils parce c’est toujours eux qui payent le prix de ceux qui confondent volontairement agresseurs et agressés.

Il y a ceux qui invoquent le pseudo devoir d’oubli à sens unique, prétendant ainsi résoudre les conflits.

Là, on demandera que la mémoire de toutes choses passées demeure éteinte et assoupie, comme des choses non advenues. Mais si on cherche une paix civile sous le commandement d’oubli, elle ne peut être assurée que par sa réciprocité. On ne peut demander aux uns de mettre les compteurs à O – ce qui n’est déjà pas chose facile – pendant que les autres continuent de compter. Ceci impose une amnésie volontaire aux uns et incite les autres à répéter les tragédies de !’Histoire pour l’autre. Au contraire, il faudrait peut-être arrêter de compter tout en n’oubliant rien. C’est ce qu’on appelle le devoir de mémoire.

Oui ! On parle bien de devoir : non pas en termes d’injonction mais parce que le maintien de la mémoire se fait au prix d’un effort. Ce devoir exige de fournir une énergie considérable pour que le temps ne fasse pas son inéluctable oeuvre d’effacement. Les enseignements du passé pourraient nous manquer si on se retrouvait dans une situation identique alors qu’il me semble évident qu’il va bien falloir qu’on fasse mieux la prochaine fois. M. Dominique Bernard professeur assassiné dans une attaque terroriste islamiste à Arras ce vendredi 13 octobre prouve qu’on n’a pas encore réussi à faire mieux simplement parce que nul n’a tiré enseignement de la mort de mon frère – Samuel Paty –

Mickaëlle Paty

Le lendemain elle livrait devant la commission d’enquête sénatoriale un témoignage doublé d’une analyse lucide et sans concession.

https://factuel.media/societe/articles/audition-de-mickaelle-paty-au-senat-perdre-lecole-ce-nest-pas-perdre-une-ba_tco_20570381

https://factuel.media/societe/articles/au-senat-mickaelle-paty-denonce-un-entrisme-islamique-qui-prend-de-plus-en-_tco_20570543