Les Chrétiens pleurent leurs morts après les attentats de masse perpétrés au Sri Lanka par des terroristes islamistes, hommes transformés en bombes.
Une fois de plus l’humanité est confrontée à ce terrorisme, véritable fléau.
Mais il est un immense pays, le Soudan, où une révolution assez tranquille peut avoir raison du régime militaro-islamiste qui y a sévi pendant 30 ans, soutenant le terrorisme international, détruisant les libertés, opprimant les peuples, commettant des massacres de masse contre les populations non-arabes, jusqu’au génocide au Darfour.
La mobilisation tient bon, à Khartoum où convergent des manifestants venus de tout le pays et dans les différentes régions, au Darfour en particulier.
La “marche du million” a été impressionnante.
Sans se contenter de la chute du dictateur Bechir, faisant fi du couvre-feu, le soulèvement populaire s’est poursuivi, pugnace et vigilant.
Il a obligé le conseil militaire dit de transition (qui aspirait en fait à une très longue “transition”) à des reculs successifs. Il a obtenu la démission de trois généraux islamistes. Il désigne clairement l’objectif : la chute du régime et l’installation d’un gouvernement civil.
Les manifestants – qui sont pour une large part des manifestantes – ne veulent pas relâcher la pression.
“Nous restons là depuis déjà 4 mois. Nous pouvons rester encore 100 ans pour obtenir ce que nous voulons” résume un jeune homme.
Et ce qu’ils veulent est exprimé simplement : la liberté, la paix et la justice, avec une insistance particulière sur le jugement de Bechir et de ses acolytes, responsables du génocide au Darfour et de tous les crimes commis.
Les femmes du Darfour sont particulièrement mobilisées pour refuser l’impunité de leurs tortionnaires.
La révolution a ses jeunes icônes
Alaa Salah
et Asadoya
Espoir donc mais, comme nous le disions le 15 avril dans la tribune publiée dans le Nouvel Observateur, rien n’est joué.
Des piliers du régime sont toujours en place, à commencer par le chef du conseil militaire et son vice-président, tous deux coupables d’exactions au Darfour.
Seule la force de la mobilisation les a empêchés jusqu’ici de réprimer le soulèvement dans le sang.
La Russie qui a soutenu Bechir jusqu’au bout appuie les militaires contre le peuple.
La France reste attentiste et d’une grande discrétion.
Une délégation du Collectif Urgence Darfour, à laquelle le MPCT participait, a été reçue par Marielle de Sranez, Présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale. Celle-ci s’est montrée très attentive à nos préoccupations.
L’affirmation d’une solidarité internationale avec le soulèvement soudanais sera déterminante pour l’issue de celui-ci.
L’enjeu est essentiel non seulement pour le Soudan mais pour toute l’Afrique et pour le monde.
Huguette Chomski Magnis
(1) Au grand dam de notre mouvement, son nom a été tronqué dans la présentation de la tribune : “contre le terrorisme” avait tout bonnement disparu.
Par ailleurs il y avait une petite erreur de fonction ” présidente” au lieu de “secrétaire générale”.