Censure, boycott, délit d’opinion et complaisance envers le terrorisme


Nous apportons notre plein soutien à Raphaël Enthoven, déprogrammé d’un Salon du Livre à Besançon pour des raisons purement idéologiques.

Qu’importe si le nouvel ouvrage, sensible et personnel, qu’il devait y présenter, « L’Albatros », ne traite nullement de Gaza, ce sont bien ses propos sur Gaza qui lui ont valu cet ostracisme. Plus précisément, l’auteur est mis au banc pour s’être attaqué au tabou des « journalistes-palestiniens-ciblés-par-Israël ».
La France est une démocratie paradoxale qui voit le délit d’opinion et la censure se rétablir insidieusement.

Nous reproduisons, avec son autorisation la lettre, si juste et si sobre, que Raphaël Enthoven a adressée à la Maire de Besançon, Anne Vignot.

Madame la Maire de Besançon

Avez-vous le sentiment d’avoir défendu la démocratie en empêchant un écrivain de venir parler de sa mère, sous le prétexte que vous ne partagez pas son opinion ?
Avez-vous le sentiment d’avoir contribué au rayonnement de Besançon en marquant votre ville du sceau de la censure ?
Ou d’avoir augmenté la liberté collective en faisant pression sur les organisateurs d’un salon du livre pour qu’ils m’annulent ?

En me privant de rencontrer les Bisontins, vous les traitez fort mal, car vous rétablissez le délit d’opinion.

Si les vies des Gazaouis innocents sont précieuses, je refuse la qualité de journaliste à quiconque se sert d’un faux gilet de presse pour servir le Hamas. Or il n’existe sur place, pour l’heure, aucun journaliste qui soit libre d’opérer sans être dans la main de l’organisation terroriste. Ceux qui tentent d’exercer ce métier en toute indépendance, notamment en critiquant le Hamas, sont immédiatement harcelés, arrêtés, tabassés, parfois même tués. On se souvient par exemple du journaliste Amin Abed, passé à tabac à Jabalia en 2024 pour avoir dénoncé les abus du Hamas, ou de Mohammed Abu Aoun, enlevé et battu par la sécurité intérieure parce qu’il interviewait une femme qui critiquait le mouvement.

Nous pouvons être en désaccord sur ce qu’est un journaliste (je ne doute pas qu’on le soit) mais il n’y a rien dans mes propos qui justifie la censure dont vous paraissez si fière. Le hasard a voulu que je sois l’invité de la Grande soirée de la CPME 25 jeudi 4 septembre à Arc-et-Senans. Qu’y puis-je ? Les chefs d’entreprise du Doubs sont moins sectaires que la maire de Besançon. C’était une soirée chaleureuse, intéressante, où l’on a beaucoup parlé de vous. J’ai notamment appris que vous aviez annulé votre venue en apprenant la mienne. En somme, vous vous êtes censurée vous-même.

Nous nous aussi indignés de la campagne de presse d’une ampleur inédite lancée “contre les assassinats de journalistes” par Israël.

Le Directeur Général de RSF qui a coordonné ce mouvement nous a répondu :

Les reporters que vous désignez comme “affiliés ou sympathisants du Hamas” travaillent, pour certains de longue date, pour l’AFP, RFI, The Guardian, AP, Reuters, TF1, etc. Anas Al Sharif, tué dans une frappe ciblée le 10 août dernier, avait fait partie d’une équipe lauréate du prix Pulitzer.

Ce qui est hélas vrai.

Pourtant, aucun journaliste ne peut ignorer les images qui filtrent de Gaza et que nous, simples citoyens, parvenons à voir. Et aucun n’ignore la polyvalence des hommes du Hamas, passés maîtres dans l’art de se déguiser, qui en humanitaire, qui en malade, qui en journaliste.

Tout les gens de médias ont vu la photo de feu le dirigeant du Hamas, Sinwar, embrassant tendrement un de ces journalistes.

Mais ils ont fait le choix de relayer docilement la propagande du Hamas/ “Défense civile” en occultant tout ce qui pourrait la contrarier.

Les journalistes de Gaza que l’on entend sur Radio France ne sont pas indépendants.

S’ils l’étaient, ils ne parleraient pas QUE des bombardements israéliens mais AUSSI des exactions commises par le Hamas contre les Gazaouis. Ils s’en gardent bien, que ce soit par adhésion idéologique et soutien au terrorisme ou par peur – s’opposer au Hamas est très dangereux comme le rappelle Raphaël Enthoven.

Le terrorisme commis au nom de la “cause palestinienne” n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau c’est l’ampleur de la complaisance dont il jouit.
C’est elle que nous combattons. Il est encore temps.

HCM

MISE A JOUR 8 septembre : La Maire de Besançon a finalement reculé devant les protestations. Résister est donc possible. Continuons.