La Déclaration faite le 20 mai par le Procureur de la Cour Pénale Internationales soulève d’énormes questions, politiques, éthiques et juridiques.
Son rapport se donne une apparence d’équilibre puisqu’avant de s’en prendre aux dirigeants israéliens, il énumère les crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Israël pour lesquels il souhaite poursuivre trois dirigeants du Hamas.
Sa faute est de le faire avec plus de 6 mois de retard !
Les crimes contre l’humanité commis le 7 octobre en Israël étaient patents, documentés par leurs auteurs eux-mêmes et leur visée génocidaire était claire.
Ils justifiaient une auto-saisine immédiate de la CPI.
Il n’en fut rien et les plaintes déposées par 9 familles représentées par Maître Zimeray ont été instruites avec une lenteur extrême.
Cette carence de la CPI et de l’ONU, offrant l’impunité au Hamas, est directement responsable de la guerre qui s’en est suivie à Gaza.
Or, la seconde partie du rapport est consacrée aux crimes contre l’humanité et crimes de guerre dont Israël se serait rendu coupable à Gaza.
Cette juxtaposition est une manœuvre inacceptable.
L’accusation d’attaques intentionnelles menées par l’armée israélienne contre la population civile est infondée, démentie par les faits.
Elle gomme la responsabilité du Hamas et autres groupes armés dans les souffrances de la population civile de Gaza, par le refus de protection, la violence, l’intimidation, la transformation des installations civiles en QG de combattants et de terroristes, le pillage de l’aide humanitaire.
Le titre-même de la Déclaration du Procureur interroge : « dépôt de requêtes aux fins de délivrance de mandats d’arrêt concernant la situation dans l’Etat de Palestine. »
De quel état est-il question ? D’Israël, état juif de Palestine ? De l’état arabe de Palestine mort-né, dont la création fut refusée en 1947 par la Ligue Arabe ? De la fiction onusienne, adoubée par la CPI, d’un nébuleux état de Palestine que beaucoup souhaitent voir aller « de la mer au Jourdain » ?
Le Procureur a écrit : « si nos actes ne traduisent pas notre volonté d’appliquer le droit de manière impartiale, si notre application du droit est perçue comme étant sélective, nous aurons contribué à son effondrement. » Hélas, oui !
L’enjeu est immense.
Au travers du lynchage d’Israël, c’est toute lutte contre le terrorisme qui est condamnée.
La France s’honorerait de dénoncer la demande de mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens, comme l’ont fait plusieurs pays.
Paris, le 23 mai 2024