Au Nigeria l’histoire sans fin des kidnappings d’élèves

317 lycéennes viennent d’être enlevées en pleine nuit dans leur internat à Jangebe dans l’état de Zamfara. Encore !

Voilà donc comment se prépare le 7ème anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok, une attaque de nuit elle aussi.

Chibok  n’était pas le premier gros enlèvement perpétré par les terroristes  islamistes mais le plus massif  et surtout celui qui donna lieu à une  médiatisation inédite.

#Bring Back Our Girls fut soutenu par moult célébrités.

 Le temps a  passé et la mode avec.

Pour nous qui avons créé la coordination Je suis  Chibok France, l’engagement n’est pas affaire de mode et nous n’oublions pas les jeunes otages.

Plusieurs ont été libérées par vagues successives mais 112 des ex-lycéennes arrachées à leurs familles et à leurs études sont toujours portées disparues.

Un livre vient d’être publié, largement basé sur le journal tenu en secret par Naomi Adamu, l’une des otages libérées, vraie dirigeante d’une extraordinaire résistance  aux bourreaux.

 

Le tragique : il annonce que 40 des jeunes filles de Chibok seraient mortes. Pour les parents des jeunes filles qui manquent toujours à l’appel, l’angoisse est insoutenable.

Depuis, les enlèvements  d’élèves, filles et garçons,  se sont multipliés et leur fréquence a augmenté.

#JangebeGirls vient après #DapchiGirls, #KankaraBoys, #KagaraStudents et bien d’autres.

Sur la centaine de filles enlevées à Dapchi en février 2018, Léah Sharibu est la seule  à ne pas avoir été libérée par Boko Haram car, chrétienne, elle a refusé de se convertir à l’islam.

Elle aura 18 ans en mai prochain.

( Photo de famille)

Boko Haram a annoncé qu’elle serait donc leur esclave à vie, comme une  autre Chrétienne, l’infirmière  Alice Ngaddah, employée de l’UNICEF

(Crédit photo : Everyday Nigeria)

Le pensionnat de Kagara, dans l’état du Niger a aussi été attaqué de nuit le 17 février dernier.

Un élève a été tué par les assaillants, 27 enlevés avec 3 membres du personnel et 12 proches .

Ces 42 personnes viennent d’être libérées, au grand soulagement des familles.

Quelle rançon a été versée, quels criminels ont été libérés en échange de ces innocents ? : autant de questions sans réponse.

Buhari avait été élu en 2005 sur la promesse de tout faire pour ramener les filles de Chibok enlevées par Boko Haram sous la présidence de Goodluck Jonathan.

Lorsque  nous avions été reçues en délégation à l’Ambassade du Nigeria, l’Ambassadeur nous avait assuré que le nouveau gouvernement faisait le maximum et qu’il fallait leur faire confiance.

Force est aujourd’hui de constater que Buhari abandonne les otages enlevées, ne protège pas les écoles, cibles privilégiées de Boko Haram/ ISWAP (Etat Islamique en Afrique de l’Ouest) et des groupes armés crapuleux qui lui sont liés.

Par son inaction Buhari est complice des islamistes et de l’insécurité croissante.

L’état de Zamfara  a été le premier État du Nigeria à décréter la charia en 1999.

Le début d’une descente aux enfers pour la République Fédérale du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique !

Huguette Chomski Magnis

Coordinatrice du Collectif  Contre le Terrorisme

(Crédit photo logo : Mouvement Bring Back Our Girls)