Ce soir, nous sommes sous le choc.
Décapité tout près de Paris !
Comme Daniel Pearl au Pakistan il y a 18 ans. Comme tant d’otages d’organisations islamistes depuis.
Comme les autres, son martyre a été mis en scène et diffusé pour semer l’effroi et tenter de briser toute résistance dans la société.
Ce professeur d’histoire-géographie qui quittait son collège à la veille des vacances n’a pas été assassiné par hasard.
Il lui était reproché d’avoir montré lors d’un cours récent les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
Des élèves, des parents en avaient, dit-on, été “bouleversés” !
Des médias ont parlé d’un cours “controversé” ! C’est faire insulte au mort.
Des représentants de syndicats enseignants interrogés ont été d’une prudence navrante et alarmante.
Le député du Val d’Oise, Aurélien Taché a au moins su dire que le professeur avait été courageux.
De fait, en remplissant simplement sa mission d’enseignant, en faisant son travail de professeur, en initiant ses élèves à la presse et à la liberté de la presse, il a, dans le contexte actuel, été héroïque !
Lui est mort au champ d’honneur.
La nation tout entière doit entourer sa famille qui vit le pire des cauchemars.
Rendre hommage à ce professeur ne peut se faire par une marche blanche mais par une vraie mobilisation pour la liberté de conscience et d’expression.
Dès demain, tous les syndicats enseignants doivent publier la une de Charlie Hebdo. Les journaux, les associations et partis démocratiques aussi.
Enseignants, étudiants, citoyens, nous devrions le faire aussi pour envoyer ce message aux terroristes :
vous ne pourrez pas nous décapiter tous. Vous ne nous arrêterez pas. Vous ne nous soumettrez pas à la charia.
Sous le choc, nous sommes à la croisée des chemins.
De celui que nous emprunterons dépendra l’avenir de la société, de notre pays et des libertés.
H Chomski Magnis, Secrétaire générale du MPCT, coordinatrice du Collectif Contre le Terrorisme