C’était dans la nuit du 14 au 15 avril 2014.
Depuis 5 ans , les terroristes islamistes de Boko Haram semaient la mort dans le nord-est du Nigeria, terrorisant la population.
Ses exactions avaient réussi à faire fermer les établissements scolaires, cibles privilégiées du terrorisme islamiste, en Afrique comme au Pakistan. L’éducation, à plus forte raison celle des filles , est un péché mortel, selon eux interdit par l’Islam.
Pourtant à Chibok, les lycéennes, majoritairement chrétiennes, étaient revenues pour passer leur examen et elles étaient hébergées sur place.
L’attaque fut brutale et l’enlèvement massif, 276 jeunes filles a-t-on dit. Certaines parvinrent heureusement à s’échapper.
Ce ne fut ni le premier kidnapping massif mais, grâce à l’extraordinaire mobilisation des mères de Chibok, il devint le plus médiatique. Toutes les célébrités dirent alors ” Bring back our girls”.
Au fil du temps, certaines des otages de Chibok furent libérées :
par la fuite, par des actions militaires, par des tractations entre les autorités et les terroristes ( échange d’innocentes contre les assassins, la loi de la prise d’otage pour laquelle le crime paie) Parfois avec les enfants nés de leur viol.
112 des jeunes lycéennes de Chibok sont toujours portées disparues, oubliées des autorités nigérianes et du monde entier.
Toutes vivantes ? On veut l’espérer, avec l’angoisse que certaines n’aient pas survécu aux mauvais traitements et aux combats, voire aient été utilisées comme bombes humaines pour commettre des attentats qu’on appelle à tort “suicides”.
La mode BBOG est passée. Pas pour nous.
Depuis 6 ans nous avons interpellé, manifesté, rassemblé, pétitionné, créé la coordination Je suis Chibok France en solidarité avec les malheureuses familles des otages et les militantes BBOG du Nigeria. Nous avons été longuement reçus à l’Ambassade du Nigeria. Nous avons publié appels et tribunes.
Cette année, pour la première fois, le coeur serré nous ne pouvons manifester mais seulement penser aux 112 et aux autres jeunes femmes otages de Boko Haram.
Au Nigeria, même, géant de l’Afrique, le confinement a aussi été instauré, empêchant le rituel du rassemblement et de la marche Bring Back Our Girls.
Nous restons indéfectiblement solidaires et soutenons la vidéo conférence qui a lieu à Abuja à suivre sur facebook et twitter.
Huguette Chomski Magnis
Coordinatrice du Collectif Contre le Terrorisme, secrétaire générale du MPCT