Deux ans, jour pour jour, après le monstrueux assassinat antisémite dont fut victime cette tranquille sexagénaire juive, battue et torturée à mort puis défenestrée, dans son propre appartement du XIème arrondissement, il semble que l’on s’achemine vers un non procès, insupportable déni de Justice et d’Egalité Républicaine, avec un « suspect »pris en flagrant délit qui ne cherchera même pas à échapper à une justice si « arrangeante » qu’elle l’envoie directement en psychiatrie, lui qui n’avait aucun antécédent dans ce domaine mais qui, en revanche, possédait une véritable collection d’antécédents judiciaires. Aux yeux de la magistrate chargée de l’instruction du dossier, ceci doit probablement avoir justifié cela …
Il faut dire aussi que cette « affaire » politiquement sensible, intervenue en pleine campagne électorale, à 20 jours du premier tour de la Présidentielle, souffre depuis le début de si nombreuses anomalies que l’on comprend aisément qu’aujourd’hui on essaie de l’enterrer définitivement. Pourtant, le Président Macron, venu commémorer la Rafle du Vel d’Hiv en juillet 2017 avait promis que toute la lumière et la justice seraient faites sur ce crime antisémite.
Or, comment expliquer aujourd’hui les défaillances des vingt-huit représentants des forces de l’ordre, arrivés sur place immédiatement après l’appel des voisins et témoins ? Malgré les hurlements de terreur et de douleur de Sarah Halimi, durant plus de trente minutes, ils n’interviennent pas
Du côté des médias, ce fut et cela reste l’omerta alors que tout cela se passait en plein Paris, à 300 m à vol d’oiseau de Charlie Hebdo et du Bataclan qui ont déjà payé leur très lourd tribut à la barbarie Islamiste et ont alimenté pendant des semaines et des mois les médias en conséquence.
En ce qui concerne le meurtre spectaculaire de Sarah Halimi, il faudra attendre une tribune de17 intellectuels menés par Elisabeth Badinter pour que le silence soit rompu, notamment par le le Magazine Marianne et France Culture.
Le modeste rassemblement du 4 avril devant la Mairie du XIème, organisé par trois associations qui expriment régulièrement leur colère face au scandaleux déni de justice – MPCT, HaGoRA et du Comité de Soutien Justice et Vérité pour Sarah Halimi – a permis d’alerter une nouvelle fois sur les réseaux sociaux de ce déni de justice et d’informer des passants et habitants de l’arrondissement qui ignoraient tout de ce crime !
On a évidemment regretté que les associations antiracistes et les institutions communautaires juives n’en aient pas pris l’initiative. Nous avions hélas un peu “buggé” sur l’invitation officielle du Maire du XIème, François Vauglin. Celle-ci ne lui étant parvenue que le jour du rassemblement, il a dû s’excuser de ne pouvoir l’honorer. Nicole Spinneweber, conseillère d’arrondissement, prévenue par une de ses amies, nous a témoigné un soutien résolu.
Les deux fils de Mireille Knoll avaient tenu à témoigner de leur solidarité face à ce crime qui ressemble tant à celui qui a volé la vie de leur mère, rescapée de la Shoah, poignardée et brûlée par la même haine islamiste.
Le rassemblement s’est séparé sur l’engagement d’œuvrer tous ensemble pour qu’un lieu de mémoire, plaque, rue, square …. ou autre, honore cette citoyenne française du XIème arrondissement assassinée par un islamiste le 4 avril 2017 pour le seul fait qu’elle était juive et sans défense.
La lutte contre l’antisémitisme commencera vraiment lorsque les crimes antisémites ne resteront pas impunis.
Béatrice Szwec, présidente du MPCT
Evelyne Gougenheim, présidente de HaGoRa
Le MPCT salue la superbe tribune publiée dans le Figaro par 39 intellectuels