Humanitaire ou journaliste : peu importe à l’EI l’identité de leur victime, à qui ils dénient d’avance toute humanité. Dès lors qu’il s’agit du citoyen d’un des pays qui le combattent militairement, c’est un otage tout désigné pour exercer le chantage à l’arrêt de l’intervention militaire.Le scénario macabre est invariable : après les vaines supplications de ses proches, une vidéo met en scène l’égorgement et la décapitation de la victime, parfois par un djihadiste venu d’occident, et se termine par un monstrueux “Au suivant”, en menaçant d’assassiner un nouvel otage. Le malheureux chauffeur de taxi et bénévole humanitaire britannique Alan Henning, kidnappé en décembre 2013 est le dernier sacrifié. Le jeune humanitaire américain Peter Kassig est le nouvel otage menacé d’assassinat. A la grande satisfaction des assassins, des proches des victimes retournent assez souvent leur colère contre les autorités de leurs pays (qui pourtant, sauf à capituler, n’en peuvent mais) accusées de les avoir abandonnées. Quant à la vague de départs pour la djihad de jeunes depuis l’Europe et les Etats-Unis, elle est le symptôme de la progression d’une idéologie totalitaire et conquérante. On entend évoquer le romantisme de jeunes séduits par la seule “cause” disponible sur le marché. Mais l’objet de leur choix s’apparente plus à la Division Charlemagne qu’aux Brigades Internationales.HCM