A propos de la reprise de dialogue entre Israël et l’Autorité Palestinienne, nous estimons que tout ce qui va vers une reconnaissance mutuelle, vers le dialogue pouvant mener à la paix est a priori à saluer. Le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme n’a nullement vocation à s’ immiscer dans ce processus politique mais un point cependant nous concerne tout spécialement : la possible libération de prisonniers palestiniens. Il est absurde et injuste de revendiquer la libération des prisonniers palestiniens en bloc, comme d’ailleurs de s’opposer par principe à toute libération de prisonniers palestiniens, les erreurs de justice peuvent exister.Cette question doit être régie par des règles éthiques et juridiques universelles, celles de la justice due aux victimes civiles visées par des actes de terrorisme, partout dans le monde. Elle n’est donc pas négociable. Outre l’offense faite aux victimes et à la justice , reconnaître à des assassins de civils un statut de prisonniers politiques légitime implicitement le terrorisme comme forme d’action militaire et politique. Ce fait nous interpelle pour les conséquences théoriques, juridiques, politiques très graves qu’il entraîne. Des prisonniers jugés et condamnés pour préparation, financement, complicité, revendication d’attentats dits « suicides » contre des civils, à juste titre qualifiés de crimes contre l’humanité dans trois rapports d’ONG (1), doivent purger leur peine. Ils doivent le faire dans des conditions de détention décentes, ce qui est globalement le cas des prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, au contraire de ceux qui sont détenus dans celles de l’Autorité Palestinienne et du Hamas. Si l’UE estime devoir se mêler de ces négociations en faisant pression sur Israël au sujet des territoires conquis par Israël lors de la guerre des 6 jours en 1967 (2), elle ne peut décemment pas garder le silence sur la justice due aux victimes israéliennes du terrorisme. Il en va du devenir de la notion de justice internationale et de la réaction du monde au terrorisme. Une réaction, on le constate à Paris à propos d’une exposition controversée, trop souvent polluée par une apologie insidieuse, soft et chic du terrorisme. (1) Amnesty International en juillet 2002, Human Rights Watch en novembre 2002, Médecins du Monde en juillet 2003. (2) Alors occupé par l’Egypte pour l’un et annexé par la Jordanie pour l’autre.