Tant de développements sont intervenus depuis la rencontre « Oubliés de la solidarité internationale » que nous avions organisée le 28 novembre 2012, développements le plus souvent dramatiques, à l’échelle d’un monde complexe mais globalement plus lourd de dangers que riche de promesses … Sur le fond, cependant, tout ce qui a été dit par nos invités, reste hélas vrai et hélas ignoré. Sans pouvoir rendre compte de tout le débat, nous publions l’ensemble des exposés des intervenants qui apportent un éclairage indispensable sur l’histoire, l’injustice de la situation faite aux Kurdes, aux enfants du Pakistan, aux Coptes d’Egypte, aux peuples soudanais du Darfour, des Monts Noubas et du Nil Bleu. Que leurs auteurs, Khaled Issa, Fazal ur Rehman Afridi, Sobhy Gress, Hadji Ghabboush et Altey Mohammed, en soient remerciés.Un des participants à la soirée déclarait en substance :{Je découvre ce soir une misère insoupçonnée dans le silence européen et français. Il faut que l’on diffuse ces informations. Soyons des facteurs ! Informons-nous pour diffuser l’information. Et puisque les médias semblent refuser d’en parler, diffusons dans nos réseaux et sur internet. }C’est là une tâche à laquelle s’attelle le MPCT, en incitant ses ami-es, lectrices, lecteurs à contribuer à leur tour à cette diffusion, à cette transmission. Huguette Chomski MagnisSecrétaire générale du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme Coordinatrice du Collectif Contre le Terrorisme————————————————————————————{{ L’EXPOSÉ DE KHALED ISSA}} {{Membre du Congrès National du Kurdistan (KNK)}} Le peuple kurde est très ancien. Au début du 20° siècle les Kurdes sont partagés entre l’Empire perse et l’Empire Ottoman.A la chute de l’Empire Ottoman, le Kurdistan ottoman est divisé entre l’Irak qui devient un protectorat anglais, la Syrie sous mandat français et l’état turco kémaliste. Au traité de Sèvres, l’autonomie est promise aux Kurdes, l’indépendance devant être soumise à un référendum. Mais Français et Anglais abandonnent ces promesses. {{ Répartition de la population kurde}} -Turquie : Plus de 20 millions, la majeure partie du Kurdistan se trouve au sein de l’état turc. Il ne s’agit pas d’un état nation sur le modèle occidental, les élites turques essaient de réduire tous les droits des minorités non turques et non musulmanes. Mais les Kurdes sont restés, ils sont attachés à leur terre. La principale formation kurde est le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, qualifiée d’organisation terroriste parles USA, le Canada et L’Union européenne. Le PKK demande une « solution négociée ». Forte répression anti-kurde, en même temps que la Turquie orchestre l’opération «flotille pour Gaza ».-Iran :Environ 10 millions. Aucune représentation, la République Islamique ne reconnaissant que les minorités religieuses, pas les minorités ethniques. Les Kurdes accusés de crimes contre D et de terrorisme subissent une répression intense.-Syrie : Environ 3 millions. Sous le mandat français, les Kurdes ont des droits culturels et linguistiques. Ensuite Arabes sunnites alliés aux Anglais, malveillants envers Kurdes, Chrétiens et Alaouites, les anciens protégés. Les Chrétiens quittent la Syrie : passent de 20 % à 7 ou 8 %.La paysannerie kurde est maltraitée, la répression anti-kurde est programmée et les terres kurdes sont confisquées. 120 000 Kurdes se voient retirer la nationalité syrienne. Aucun Kurde n’est admis parmi les cadres de la nation, pas un diplomate, pas un dirigeant kurde.La Syrie de Bachar El Assad était proche du gouvernement turc AKP dit « islamiste modéré ». Racisme envers les éléments non-turcs. Répression syrienne : début mars 2011, 1550 détenus politiques kurdes dont 640 condamnés à de lourdes peines. Soulèvement kurde en 2004 suivi d’une répression terrible. Ceci explique les hésitations kurdes envers l’opposition syrienne, n’ont pas confiance, d’autant que des généraux syriens responsables de la répression ont rejoint l’opposition. La Turquie ralliée à l’opposition syrienne impose d’exclure les formations politiques kurdes.-Irak 7,8 millions de Kurdes. Contentieux avec le pouvoir central. 1988, politique génocidaire, gazage de masse par Saddam Hussein. Autonomie de la Région du Kurdistan reconnue par la Constitution irakienne de 2005.{{Globalement}} Les Kurdes ont subi des massacres dans les 4 pays. Discrimination et interdiction de la langue kurde au nom de l’unité religieuse et culturelle de la nation arabe, turque ou perse.Résistance des femmes kurdes qui ont joué un rôle essentiel dans la transmission de la langue et de la culture kurdes.Le mouvement national kurde a une tradition laïque. Diversité religieuse, majoritairement musulmane, mais aussi préislamique, juive, 7 rites chrétiens, minorité yezedis, Les Kurdes sont accusés d’être soutenus par Israël. Le gouvernement turc d’Erdogan provoque des conflits entre communautés pour déstabiliser le mouvement national kurde et étouffer tout séparatisme kurde.. Les services de renseignement turcs financent des groupes islamistes terroristes. {{Représentation politique kurde }} Sont regroupés au sein du Conseil Suprême kurde :Le KNK, Conseil national du Kurdistan ( fédère 16 organisations, proches du mouvement kurde irakien)Le PYD, Parti de l’Union démocratique, idéologiquement proche du PKK (a mis en place des comités populaires civils et des « unités de défense populaire YPG» qui assurent la gestion et la sécurité et l’autodéfense du peuple du Kurdistan Occidental (en syrien.) Le CSK est dirigé par un comité composé de 10 membres (5 PYD, 5 KNK){{L’objectif du KNK}} Il se veut un « Parlement kurde en exil», représentant les aspirations des Kurdes de Turquie, d’Iran, d’Irak, de Syrie et de la diaspora, est de « renforcer l’unité et la coopération des Kurdes dans toutes les parties du Kurdistan et de soutenir leur combat à la lumière des intérêts supérieurs de la nation kurde» (article 7 de la charte constitutive du KNK). Il a organisé une Conférence à Paris le 13 octobre 2012 à l’Assemblée Nationale sur la situation du Kurdistan occidental (Syrie). La stratégie n’est pas de créer un état kurde mais d’assurer aux Kurdes une autonomie démocratique au sein des états existants.