{{Communiqué du Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques}} Avec la mise en examen du Doyen de la Manouba, Habib Kazdaghli, se confirme l’alarmante tendance des autorités tunisiennes à accuser les victimes et à assurer l’impunité aux islamistes qui cherchent à terroriser la société tunisienne par leurs violences et leurs menaces. Le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme, totalement solidaire du Doyen et du Comité de défense des valeurs universitaires, appelle à apporter le soutien le plus large aux universitaires tunisiens. Tunis, le 22 juin 2012{{Communiqué de presse relatif à la mise en examen du Doyen de la Faculté des lettres de la Manouba, le jeudi 5 juillet 2012}}Les membres fondateurs du Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques se sont réunis le vendredi 22 juin au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH). Après avoir discuté des campagnes de « takfir » (1), dont les acteurs et les créateurs sont la cible, et des différentes agressions contre les universitaires, ils ont examiné de façon particulière la question de la mise en examen de M. Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba qui, accusé d’avoir agressé une étudiante portant le « niqab », doit, en effet, comparaitre devant le Tribunal de première instance de la Mannouba, le 5 juillet 2012, à 9h.Face à cette regrettable situation, le Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques a décidé d’alerter l’opinion publique et d’exprimer :-Son refus de la mise en examen du Doyen élu de la Faculté de la Mannouba, qui est non pas le coupable mais la victime d’une agression alors qu’il accomplissait son devoir. Deux étudiantes portant le « niqab » se sont, en effet, introduites dans son bureau, en ont endommagé le mobilier. Elles ont dispersé les documents et tenté de détruire les dossiers qui s’y trouvaient. Ces infractions ont été constatées par le Procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de La Mannouba, l’après-midi du 6 mars 2012. Ce même jour, le bureau du Doyen avait été la cible de plusieurs jets de pierres. L’atmosphère était très tendue à la Faculté de la Mannouba, elle allait encore s’assombrir jusqu’à aboutir, le lendemain, à la profanation du drapeau tunisien. -Sa solidarité au Doyen de la Faculté de la Manouba, aux membres du Conseil scientifique, aux enseignants, aux fonctionnaires et aux étudiants, dont la vigilance et la mobilisation toujours vivaces ont permis de sauver tant l’université que l’année universitaire qui a été, à maintes reprises, sérieusement menacée.-La nécessité de collaborer avec le Syndicat général de l’enseignement supérieur, la Ligue tunisienne des droits de l’homme et les associations. Leur concours permettra d’assurer la défense du Doyen et l’organisation préalable d’une conférence de presse.-Son appel réitéré à l’autorité de tutelle afin qu’elle assume ses responsabilités administratives en assurant la sécurité des institutions universitaires et en protégeant les enseignants, les étudiants et le personnel administratif des agressions physiques et morales.-Sa mobilisation et sa présence, le jeudi 5 juillet 2012, à partir de 9h, auprès du Doyen Habib Kazdaghli, lors de l’audience qui se tiendra au Tribunal de première instance de La Mannouba Pour le ComitéRabaâ Abdelkéfi(1) Takfir : sorte d’excommunication (NDLR)