L’information nous était parvenue jeudi et le service de presse de l’Université de Genève l’a confirmé sans embarras apparent : oui, Musheer Al Masri, représentant du Hamas, doit être accueilli pour intervenir à une réunion programmée pour mercredi 18 janvier, avec l’accord du Canton, l’université ayant émis un avis favorable. Cette intervention publique est prévue dans le cadre d’une visite officielle de trois élus du Hamas à l’invitation du Parlement de la Confédération Helvétique. Celle-ci a commencé samedi 14 ainsi que le rapporte avec satisfaction l’agence iranienne Ahlul Bayt.Le Hamas figure sur liste des organisations terroristes de l’Union Européenne mais la Suisse tolérante ne s’en formalise pas. Faut-il s’en étonner ? L’ancienne Présidente du Conseil Fédéral, Micheline Calmy-Rey, alors à la tête du Département des affaires étrangères n’avait-elle pas déclaré être ouverte au dialogue avec Ben Laden ? Alors, à défaut, on peut bien dialoguer avec le Hamas. Du reste ne ferait-il pas à présent partie des “islamistes modérés” ?Toujours est-il que la Suisse ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste. C’est là une appréciation toute subjective qui fait fi de tout critère objectif. {{Après Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins du Monde, Navi Pillay, Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, vient d’évoquer le crime contre l’humanité pour qualifier le terrorisme qui vise les civils}}. Or le principal apport du Hamas au Proche-Orient a été la pratique de l’attentat dit “suicide” par lequel on fait mourir un individu “ami “pour tuer le plus possible de civils “ennemis”. Le Hamas a délibérément tué des centaines de civils israéliens, hommes, femmes et enfants. Des citoyens européens pleurent d’ailleurs leurs proches victimes en Israël d’attentats revendiqués par le Hamas. Un passé révolu ?Nullement. La Suisse ne peut ignorer les incidents antisémites haineux qui ont émaillé la récente visite d’Ismaël Haniyeh en Tunisie, prouvant que loin d’avoir changé, le Hamas reste fidèle à une charte criminelle et empêche toute solution pacifique du conflit du Proche-Orient. Du moins pouvait-on espérer que l’Université saurait se distancer de la real politik des autorités helvétiques, expression contemporaine d’une neutralité politique qui peut glisser vers la bienveillance. Car enfin le modèle éducatif du Hamas mérite la réprobation des institutions universitaires : le Hamas embrigade les enfants sur un mode paramilitaire et les incite à devenir des “Shahid” c’est-à-dire à mourir au nom de l’idéologie islamiste. Cette organisation qui règne par la terreur sur la population de Gaza soumise à l’ordre islamiste prône l’inégalité des sexes et inculque aux enfants la détestation de tout ce qui n’est pas musulman et la haine raciste des Juifs qu’elle voue au génocide. Comment l’Université de Genève pourrait-elle sembler cautionner un tel modèle éducatif sans en rester irrémédiablement entachée ? En conclusion Tout ce qui légitime le Hamas est un mauvais service rendu à la région. C’est même un mauvais service rendu au monde entier. Car le fait de constater que le terrorisme paie et ouvre grand les portes incitera des formations qui défendent jusqu’ici leurs revendications pacifiquement à adopter, elles aussi, une pratique terroriste.Les enjeux de cette visite sont donc grands.{{Il est encore temps pour le Recteur de l’Université de Genève d’adopter une solution de sagesse en déclarant le représentant du Hamas persona non grata à la réunion qui se tiendra mercredi.}}Il faut espérer que c’est le choix responsable et courageux qu’il fera.Nous encourageons les universitaires et toutes les organisations démocratiques à intervenir auprès de l’Université de Genève et des autorités helvétiques pour exprimer leur protestation. Huguette Chomski MagnisSecrétaire Générale du Mouvement Pour la Paix et Contre le TerrorismeCoordinatrice du Collectif Contre le Terrorisme