{{Le dimanche 8 janvier 2012, à l’issue de la cérémonie à l’église et au cimetière de Linselles, la ville dont étaient originaires Antoine De Léocour et Vincent Delory, leurs proches se rassembleront et tiendront une conférence de presse.}}Il s’agit pour eux de “{Faire du bruit pour se faire entendre afin que personne n’oublie ces deux innocents qui sont devenus, malgré eux, un symbole de la lutte contre le terrorisme.”} Antoine, le jeune humanitaire et son ami d’enfance Vincent, venu le rejoindre au Niger pour assister à son mariage, furent enlevés par AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) le 7 janvier 2011 et tués le lendemain au Mali lors d’une tentative d’intervention militaire franco-nigerienne pour les libérer. Le témoignage que Libération vient de publier n’est pas de nature à apaiser la famille de Vincent Delory, mort carbonisé prisonnier du 4X4 des preneur d’otages, dans des circonstances sur lesquelles des interrogations demeurent. Il s’agit des propos, recueillis en Mauritanie par un juge antiterroriste français, d’un membre d’Aqmi. Celui-ci rapporte le récit qu’auraient fait dans leur “katiba” des membres du commando jihadiste responsable de l’enlèvement d’Antoine et Vincent.S’il confirme qu’Antoine, a été assassiné par un terroriste (“parce qu’il le retardait dans sa fuite à pied dans le désert”, ce qui en dit long sur la cruauté et le cynisme des terroristes qui refusent d’abandonner un otage vivant !), il affirme que l’incendie du 4X4 a été provoqué par les tirs militaires qui ont touché le véhicule.Devant l’immense douleur des familles et leur désir de connaître la vérité, on ne peut que s’incliner. Ce qui n’empêche pas de rappeler cette évidence :{{la responsabilité fondamentale de la mort d’un otage, quelles que soient ses circonstances, revient à ses ravisseurs.}} Préserver à tout prix la vie de l’otage, telle est l’exigence naturelle, humaine, de ses proches. La vie avant tout. Mais la prise d’otages est un piège monstrueux face auquel il n’est presque jamais de bonne réponse.HCM