Dans un communiqué publié le 14 novembre, Maître Pierre Courbis expose le dossier du procès engagé par Nicole Guiraud contre France 3, la société BFC Productions et Faouzia Fekiri, réalisatrice du documentaire “Les porteuses de feu” diffusé le 26 janvier 2008. Parce que les victimes des dites porteuses de feu/ poseuses de bombes, n’y étaient pas même évoquées, Nicole Guiraud, grièvement blessée à l’âge de 10 ans dans l’attentat du Milk Bar d’Alger, commis par Zohra Drif, personnage central du documentaire, avait porté plainte pour préjudice moral sur la base des articles 16 du Code Civil et 3 de la Convention européenne des Droits de I’Homme.L’article 16 du Code Civil retient : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit Ie respect de l’être humain dès Ie commencement de la vie ». En première instance, le 30 septembre 2009, Ie Tribunal de Grande Instance de Paris avait requalifié l’action engagée en apologie du terrorisme et déclaré nulle l’assignation, la procédure pour apologie d’actes terroristes, délit pénal réprimé par la loi du 29 juillet 1881, ne pouvant être engagée que par Ie représentant du Parquet. Dans son arrêt du 7 octobre 2011, la Cour d’Appel de Paris a confirmé ce jugement, estimant que la négation des victimes n’est que Ie corollaire de l’apologie d’actes terroristes et que Nicole Guiraud n’est, personnellement ni nommée, ni désignée, ni montrée dans le documentaire. Très affectée, Nicole Guiraud s’efforce de réagir. Avec une œuvre d’art au terrible nom de “Survivre,” elle démontre de la plus belle manière que ses agresseurs n’ont pas réussi à tuer en elle la personne. De façon individuelle, en transfigurant sa douleur, elle lutte contre le terrroisme qui l’a blessée dans son âme comme dans son corps, aspirant à la reconnaissance de ceux qui croient qu’un monde commun de respect est possible. Nous faisons avec elle le choix de l’humanisme. C’est celui de la solidarité avec une victime, avec toute victime du terrorisme, quelle que soit la cause au nom de laquelle elle a été délibérément frappée. Huguette Chomski Magnis