A l’approche de l’élection du 23 octobre, la Tunisie est confrontée à une volonté islamiste de semer la terreur pour imposer sa censure. Toujours en cause : la diffusion par la chaîne privée Nessma du film franco-iranien Persepolis, jugé blasphématoire.Des manifestants très nombreux et passablement haineux ont marché le vendredi 14 octobre à Tunis et à Sousse pour exiger la fermeture de Nessma, qualifiée de … “chaîne sioniste”. Slogans entendus : “Nourid dawla islamiya” (Nous voulons un Etat islamique) et même “Khaybar khaybar ya yahoud, djaïch Mohamed sayaoud» ( Khaybar, Khaybar (1) ô Juifs, l’armée de Mahomet reviendra.) Dans la soirée le domicile de PDG de la chaîne, Nabil Karoui, a été attaqué, contraignant sa femme et ses enfants à fuir. En vain Nabil Karoui avait-il présenté ses “excuses au peuple tunisien” au lendemain de la diffusion de Persepolis.Défenseurs des droits de l’homme, militantes féministes et associations ont dénoncé un double discours des islamistes, notamment du parti favori du scrutin Ennahda, qui condamne la violence tout en encourageant en sous main les salafistes pour imposer leur idéologie à la société tunisienne.Marlène Jason(1) Khaybar est une bataille livrée par l’armée de Mahomet à une tribu juive qui fut vaincue et réduite au servage.