Les avocats de six proches du président rwandais Paul Kagame ont réclamé vendredi 17 décembre un non-lieu pour leurs clients mis en examen en France dans l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président du Rwanda, Juvénal Habyarimana en 1994. Il n’y eut aucun survivant, ni parmi les passagers, ni parmi les membres de l’équipage, tous français.Au cours d’une conférence de presse, les avocats ont annoncé qu’ils réclament “non un non-lieu de faveur mais un non-lieu de conviction”, estimant que “les éléments d’enquête montrent toutes les failles” de l’instruction du juge Bruguière.Les six personnes, parmi lesquelles le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe ont été mises en examen entre les 5 et 15 décembre par les juges d’instruction antiterroristes français Marc Trevidic et Nathalie Poux pour “complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste” dans le cadre de l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994.En revanche, les mandats d’arrêt émis en 2006 par l’ancien juge français Jean-Louis Bruguière ont été levés le 16 décembre et les inculpés ont été laissés en liberté sans contrôle judiciaire. Ils attendent beaucoup du nouveau rapport d’expertise demandé par les juges sur les circonstances de l’attentat.Jusqu’ici deux thèses se sont affrontées : -la justice française – compétente en raison de la nationalité française de l’équipage – soupçonnant un commando du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui au pouvoir) d’avoir abattu l’avion.-une commission d’enquête rwandaise imputant au contraire la responsabilité de l’attentat aux extrémistes Hutus des FAR qui auraient voulu se débarrasser du président Habyarimana, jugé trop modéré, pour faciliter un coup d’Etat et déclencher le génocide des Tutsis qui fit 800 000 morts.V.W. Source : AFP