{{Ce qui se passe en Iran concerne le monde entier}}Le 7 décembre 1953, soit à peine quatre mois après le coup d’État qui avait renversé Mossadegh, Premier Ministre de l’Iran de l’époque et leader de la nationalisation du pétrole, le vice-président américain Richard Nixon se rendit en Iran pour visiter le Chah. Ce fût le jour que les étudiantes et étudiants choisirent pour se soulever contre ce coup d’État mais aussi contre la monarchie et contre l’ingérence étrangère. Ils organisèrent une grande manifestation qui fut violemment réprimée et qui se fit trois morts dans leurs rangs. Ces trois étudiants morts au cours de cette insurrection ont marqué la mémoire du mouvement étudiant iranien et plus largement celle collective de la lutte pour la démocratie et la liberté dans ce pays. Depuis ce jour du 7 décembre 1953, la date du 7 décembre est devenue le symbole de la résistance contre la répression. Mais le régime islamique en place en Iran après 1979, instrumentalisa la journée du 7 décembre dédiée à la mémoire insurrectionnelle dans le but unique de faire oublier ses propres crimes à l’égard des citoyen-nes. Aussi, 56 ans plus tard, les petits-enfants de ces étudiant-es iranien-nes sont toujours dans la contestation. Et depuis le 12 juin de cette année, c’est de façon quotidienne qu’ils protestent et toujours contre un coup d’Etat, mais cette fois contre celui des Ayatollahs fascistes qui se sont révélés plus féroces et sanguinaires que le régime du Chah. Les revendications des étudiants rejoignent celles des autres mouvements sociaux ! « Arrêt de la répression, arrêt des procès illégitimes, arrêt des condamnations à mort. Pour la fin de l’apartheid sexiste dans la société, pour la liberté d’expression, pour la démocratie, pour la laïcité… » Nous n’avons pas beaucoup entendu les médias occidentaux au sujet de ces protestations, ces derniers temps, la plupart des médias se sont évertués à nous bourrer le crâne avec la commémoration de la chute du mur de Berlin et en France on nous a cassé la tête avec les Miss France. Mais s’est-il donc passé quelque chose de particulier ce 7 décembre 2009 en Iran ? Et dans le reste du monde ? Alors que depuis des semaines le viol, l’assassinat, les pendaisons, les exécutions sont les menaces proférées à foison par les médias du régime pour étouffer toute contestation, les femmes et les hommes sont pourtant bien descendus ce 7 décembre 2009 dans les rues partout en Iran pour crier : {{« A bas la dictature ! », «le coup d’état, la torture, l’assassinat sont des instruments du régime des Ayatollahs ! », « A bas le Guide Suprême !»… « Nous voulons la paix, la liberté et la démocratie pour nous et le monde ! »… « Non au régime policier ! ». « Mort à Khamenéi ! ».}} Et ces slogans, ce même jour, ont bien été repris à Paris, sur la place de la Sorbonne, comme dans tous les pays du monde où les Iraniennes et les Iraniens sont en exil, à côté des étudiantes et étudiants iraniens et encore des citoyennes et citoyens des pays d’hôte en solidarité ! Et les médiats ont entendu ces cris ?! Jusqu’à ce 12 juin 2009 où le peuple est descendu dans la rue, ce qu’il continue à faire malgré la répression, certains médias surtout ceux islamo-gauchiste ont osé répandre leur avis que le peuple iranien serait nationaliste et soutiendrait Ahmadinéjad, car il voudrait le nucléaire ! Et encore maintenant. Quelle absurdité ! le régime islamique est isolé de l’extérieur pour la question du nucléaire et est rejeté très fortement à l’intérieur par les Iraniennes et Iraniens. Ni l’islam, ni le nucléaire, ni le nationalisme, ni la peur, rien à présent ne fait taire ce peuple assoiffé de liberté, de paix et de démocratie dont il a été privé depuis 30 ans, et qui réclame la fin de la théocratie en Iran. {{Ce qui se passe en Iran concerne le monde entier. C’est l’espoir de voir dans un grand pays où l’islam politique est né, la mort de ce dernier et l’émergence d’une démocratie reposant sur la séparation de l’Etat et de la religion, ce qui nous prémunira du danger de la confessionalisation de nos sociétés et des guerres contre la démocratie et les libertés qui en découlent.}} {{Anna PAK}} 8 décembre 2009